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Prospection : la France organise ses relais pour les entreprises

La France aimerait bien recueillir les fruits de son engagement politique auprès des anciens « rebelles ».
Elle mène aujourd’hui une politique agressive.


En décembre dernier, malgré un calendrier chargé (crise de la zone euro…), le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, puis le secrétaire d’État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, et le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, se sont rendus à Tripoli. Une précipitation qui ne trompe pas : le gouvernement français cherche à placer ses entreprises dans la reconstruction future de la nouvelle Libye. Au nom de la France, le président Sarkozy avait pris la tête de la coalition militaire et reconnu, dès le 10 mars 2011, le Conseil national de transition (CNT), l’autorité politique constituée par les forces rebelles au régime du colonel Kadhafi. Paris cherche aujourd’hui à pousser son avantage.

Peu présente en Libye, la France peut compter sur l’entregent de la chambre de commerce franco-libyenne (CCFL), pilotée par des chefs d’entreprise installés sur place. La CCFL est d’autant plus un acteur central que son partenaire naturel dans le pays, l’Union des chambres de commerce et d’industrie de Libye, n’a pas de concurrent privé. Du moins, n’en avait pas. Car, avec l’orientation libérale affichée par les nouvelles autorités, le secteur privé, encore balbutiant sous le régime déchu, va sans doute exploser.

Récemment, l’Union des chambres de commerce et d’industrie de Libye a porté à sa tête un homme neuf, Idris Omran Abdelhadi. À Benghazi, la CCFL a créé une Maison de l’entreprise, réservée à ses membres, comme Total, Thales, Entrepose. « Nous pensons qu’il ne faut pas négliger Benghazi. Cette ville de l’Est pourrait connaître un développement important de son économie et son secteur privé. Il en est de même de la cité portuaire de Misurata, à l’est de Tripoli, où nous réfléchissons à l’établissement d’une deuxième structure », explique Michel Casals, qui préside la CCFL. Dans l’Hexagone, la compagnie consulaire bilatérale s’appuie sur la puissante organisation patronale, le Medef, et plus particulièrement son bras armé à l’international, Medef International. Les deux partenaires ont ainsi participé activement à réunir 400 entreprises, lors du premier voyage de Pierre Lellouche en Libye, le 12 octobre 2011. À cette occasion, le secrétaire d’État avait voulu que les entreprises réalisent un premier travail d’identification des secteurs porteurs.

Des groupes de travail, appelés par Pierre Lellouche « clusters », ont été constitués, avec, à leur tête un porte-parole, chef d’entreprise généralement ou responsable d’organisation professionnelle. Une telle mobilisation devant permettre à la France de prendre une part du gâteau de la reconstitution, estimée à 200 milliards de dollars. Les clusters voulus par Pierre Lellouche, au nombre de onze, ont été identifiés comme prioritaires par les Libyens (agroalimentaire, banque/financement, BTP, eau/environnement, électricité/énergies, pétrole/gaz, santé, sécurité, télécommunications/réseaux/télévision, transport, urbanisme/aménagement du territoire). Ils ont fait l’objet d’un travail de restitution, le 30 novembre, au siège de Medef. Cette réunion à huis clos a rassemblé 280 participants du monde économique et politique.

De passage pour quelques heures à Tripoli, le 22 décembre, Xavier Bertrand, a, pour sa part, signé un texte prévoyant notamment que la France participe à la mise en place d’une direction au Benghazi Medical Center (BMC), l‘hôpital universitaire de la capitale de l’Est libyen, et à la formation de personnel médical et paramédical. En juin, la CCFL réunira son bureau mixte, ce qui sera l’occasion d’y accueillir les nouveaux membres libyens.

F. P.

Les projets ciblés par Paris

Lors du déplacement de Pierre Lellouche à Tripoli, le 20 décembre, plusieurs contrats ont été conclus pour la reconstruction de Misurata, les équipements de l’hôpital de Benghazi, la maintenance d’avions civils. 
D’autres dossiers ont été évoqués : privatisation de la Sahara Bank, dont BNP Paribas détient déjà 19 % du capital, constitution d’un Haut Conseil pour le partenariat économique franco-libyen, audit des compagnies pétrolières indépendantes, relance des négociations concernant la livraison de onze Airbus commandés en 2007 par la Libye.

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