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Secteurs porteurs : agroalimentaire, greentech, construction

La France et le label France sont des Sésame qui fonctionnent très bien à Hong Kong et qui s’appliquent tant aux produits qu’aux services. Au-delà des vins et de la maroquinerie, les activités piliers de Hong Kong présentent une adéquation assez importante pour la panoplie des savoir-faire français : Finance, Luxe, BTP, Environnement, Agro-alimentaire et Vin, Aéronautique, Assurance, Logistique… Cette année, le Moci fait le point sur 4 secteurs porteurs : l’agroalimentaire, les greentech (technologies de l’environnement), la construction et le BTP, et le marché de l’art.

Agroalimentaire : la montée en puissance des produits de consommation courante

Les premiers et les meilleurs ambassadeurs de la gastronomie française à Hong Kong sont de toute évidence ses chefs, petits et grands, qui offrent aux fins palais hongkongais le meilleur de ce que la France sait produire en matière de bonne chair.

Pierre Gagnaire, Alain Ducasse, Joël Robuchon ou Vincent Thierry, mais d’autres aussi, aux noms moins célèbres, ils sont nombreux à être présents à Hong Kong et à faire venir pour leur cuisine, par avion, une à trois fois par semaine, en arrivage frais direct des halles, leurs produits de prédilection…

Dans le domaine de la confiserie et pâtisserie, après les chocolats, c’est à présent la mode des macarons qui déferle sur Hong Kong. Les marques Ladurée et Pierre Hermé sont arrivés depuis peu. Mais la boulangerie a désormais aussi ses success stories. Le boulanger Kayser, qui a ouvert sa première boutique hongkongaise en janvier 2013, 350 m2 dans un centre commercial du côté de Kowloon sur la partie continentale de Hong Kong, devrait ouvrir un troisième magasin en Octobre.

« La clé du succès pour notre développement a été de comprendre dès le début qu’il fallait s’adresser non pas aux 15 000 Français, ni aux 400 000 expatriés de Hong Kong, ni même aux 2 millions de Hongkongais aisés qui apprécient le savoir-faire français en matière d’alimentation, mais bien aux 35 millions de Chinois qui viennent en touristes à Hong Kong et qui rapportent parfois, qui 40 croissants, qui 100 baguettes, pour faire goûter de retour à la maison » affirme David Baverez, l’un des investisseurs dans le projet Kayser. Il estime en revanche que la plus grosse difficulté opérationnelle tient à l’énorme turnover du personnel, qui dans un marché de plein-emploi, n’hésite pas à bouger fréquemment. Mais sachant que Hong Kong importe 99 % de son alimentation, les produits français ont vocation à se répandre ailleurs que dans les rayons d’épicerie fine, de vin, de fromages et de boulangerie.

Depuis un an, en vertu d’un accord passé entre Casino et la chaîne de supermarchés Taste (groupe Park’nshop, Hutchinson Whampoa ltd), environ 200 produits, vendus sous la marque Casino sont référencés dans les supermarchés de cette enseigne. Selon Ubifrance, la part de marché qui offre désormais le plus de potentiel dans le secteur de l’agroalimentaire est celle de la grande distribution. Les produits jugés bas de gamme ou moyens de gamme en France, sont ici considérés plutôt haut de gamme, voire de luxe. Même les produits de charcuterie de Casino font bonne figure en matière de qualité, en comparaison à la charcuterie couramment proposée. En outre, l’agroalimentaire français est très diversifié. Sa large gamme dans les produits d’usage courant devrait trouver un marché, même si pour le moment, ce sont encore les produits les plus sophistiqués qui sont plutôt les plus présents.
À l’inverse de la majeure partie des importations françaises à Hong Kong, qui sont en fait destinées à la Chine ou à d’autres pays d’Asie, les produits alimentaires français importés à Hong Kong sont exclusivement destinés au marché local. « Tous nos fruits et légumes sont interdits d’importation en Chine où chaque produit requiert un type d’agrément propre. C’est beaucoup plus simple pour Hong Kong » commente Antoine Meunier, de Ubifrance. Le marché a d’ailleurs augmenté de 44 % en 2011, pour une valeur totale de 622 millions. En 2012, l’épicerie sèche a encore progressé de 21 %, les poissons et crustacés de 20 % et les produits à base de céréales de 105 %, même si, sous l’effet de la « bulle du vin », le montant total des exportations françaises d’agroalimentaire vers Hong Kong a baissé de14 %.

F.d.C.

Greentech : l’arrivée des premières voitures électriques Renault marque une ouverture

En s’ouvrant récemment aux voitures électriques, Hong Kong fait un nouveau pas vers une amélioration de l’environnement. Car la métropole bouillonnante est encore loin d’être un modèle en matière d’environnement.
Malgré la présence de poubelles multicolores ici et là, les déchets n’y sont quasiment pas recyclés. L’air y atteint régulièrement des taux de toxicité dangereux pour la santé, dont les habitants se rassurent en les comparant avec ceux, pire encore, de certaines grandes métropoles chinoises. Le traitement des eaux sales fait appel à des méthodes peu sophistiquées, et ne couvre pas encore l’ensemble du réseau. Les centrales électriques continuent d’être, en bonne partie, alimentées au charbon. L’industrie portuaire et maritime, les transports publics, les camions, les bus opérateurs venus de Chine et certaines vieilles voitures contribuent, chacun à leur échelle, à la pollution ambiante.

Mais le discours officiel continue d’afficher de bonnes intentions et cette année 1 milliard d’euros ont été attribués à un programme de subvention pour l’achat de véhicules hybrides ou électriques pour les propriétaires de véhicules diesel commerciaux, dont le nombre sur les routes du territoire est estimé à 80 000. Renault a gagné deux appels d’offres consécutifs du gouvernement hongkongais, en 2011 et 2012, portant sur la fourniture de 30, puis de 80 voitures électriques Fluence Z.E.s.

Les Renault ont été réparties entre une quinzaine d’organismes publics, à commencer par la Police de Hong Kong. 2 000 bornes de recharge ont été installées dans les parkings ou des lieux publics. « Il y a aussi eu d’autres commandes séparées » indique Arnaud Mourgue, responsable des opérations. « L’aéroport de Hong Kong a le projet d’imposer que tous ses véhicules et tous ceux de ses partenaires soient électriques d’ici 2016 » ajoute-t-il. Le parc automobile de Hong Kong compterait déjà 800 véhicules électriques, dont environ 150 Renault.
Une ouverture du marché qui a sans doute incité le constructeur français à installer sa direction régionale asiatique à Hong Kong, installation effective depuis septembre 2013. Et à encourager l’industrie tricolore à surfer sur cette nouvelle vague. « Nous avons l’intention de programmer des actions de promotion collective de l’offre française dans ce secteur, notamment pendant le prochain salon NEV, New Energy Vehicles » indique Aurélie Touzard, chef d’Ubifrance à Hong Kong. Ce grand salon organisé par Europexpo aura lieu du 2 au 4 avril 2014.

De son côté, la Chambre de commerce française (French Chamber of Commerce and industry in Hong Kong/FCCIHK) a réuni 13 entreprises françaises, déjà présentes sur place (dont Véolia, Suez, Schneider, Dragages…), autour d’un projet intitulé « Wise City », « ville responsable », visant à imaginer des solutions transversales aux problèmes environnementaux de Hong Kong, selon un modèle déjà en place à Barcelone et à New York. « Nous avons obtenu le soutien du gouvernement et notre première réunion entre notre groupe et plusieurs ministères va avoir lieu en novembre » indique Julie Pourtois, directrice adjointe de la FCCIHK.

F.d.C.


Construction BTP : la manne providentielle des « dix grands projets »

Quand en 2007, le gouvernement de Hong Kong a annoncé son intention de lancer « dix projets d’infrastructure majeurs pour soutenir la croissance économique », les grandes entreprises du monde entier ont su qu’elles allaient avoir du travail pour les années à venir.
Dans son projet initial, le gouvernement estimait que les dix projets allaient apporter environ 100 milliards de HKD par à l’économie (10 milliards d’euros) et qu’ils créeraient 250 000 emplois.

Les dix projets comportent notamment un projet colossal de liaison routière reliant Hong Kong à Macao et Zhuhai, à travers le delta de la rivière des perles, constitué d’un pont de 32 km, de tunnels et d’autoroutes, d’une ligne de train rapide, d’un immense parc culturel, de 4 lignes de métro, la transformation de l’ancien aéroport en un terminal de paquebots de croisière, etc. Avec la crise de 2008, le gouvernement a choisi de maintenir ce programme au lieu de le ralentir et de s’en servir pour maintenir la croissance. « En terme de volume et de densité, ce qui se passe à Hong Kong en ce moment est unique au monde, et cela va encore durer quelques bonnes années » observe Vincent Avrillon, directeur exploitation génie civil chez Dragages.

La concurrence est donc âpre avec tous les autres grands du BTP, Hongkongais, Chinois, Australien, Japonais, Coréens, Singapouriens… Il ne manquerait à l’appel de Hong Kong que les Espagnols. La société française Dragages a néanmoins réussi à augmenter sa part de marché, intervenant surtout dans les contrats à haute valeur technique, comme la construction de piliers de soutènement en grande profondeur aquatique…

Présente depuis 55 ans à Hong Kong, Dragages est quasiment assimilée à une entreprise locale. « Le pont qui relie Hong Kong à Macao est très complexe par sa logistique, mais c’est là que l’on montre notre force. » indique Vincent Avrillon. L’entreprise qui, en 2012, a remporté des contrats à hauteur de 1 milliard d’euros, est en passe de faire mieux encore en 2013, nous indique Nicolas Borit, le directeur général de Dragages à Hong Kong. Vinci, qui avait déjà réalisé des tunnels de métro entre 1998 et 2000, a pour sa part gagné fin 2012 un nouveau contrat pour un tunnel de 4 kilomètres d’une nouvelle ligne de métro. Les travaux devraient durer 68 mois. Alors que les acteurs du marché s’accordent à dire que le système d’attribution d’appel d’offres est totalement transparent, le principal inconvénient de Hong Kong est la sévère pénurie de main-d’œuvre, notamment d’ouvriers qualifiés et de contremaîtres. L’association des constructeurs tente actuellement de faire pression sur le gouvernement pour que soit autorisée l’arrivée d’ouvriers, notamment chinois, sur les chantiers en cours. Ce manque de main-d’œuvre risque d’être critique en 2014-2015 quand plusieurs ouvrages seront à leur pic de production.

F.d.C.


Marché de l’art : une forte demande pousse au développement de nouveaux métiers

« Si il y a bien un endroit pour ouvrir une galerie aujourd’hui quelque part sur terre, c’est à Hong Kong » estime le galeriste français Pascal de Sarthe, qui a choisi d’ouvrir à Central en 2012 après avoir passé une trentaine d’années aux États-Unis.

Après avoir longtemps été la grande place de marché pour les antiquités chinoises, Hong Kong s’est trouvé une nouvelle vocation depuis quelques années. Loin d’être une capitale culturelle, faute de musées, de vieux bâtiments, de communautés artistiques visibles et reconnues, la ville s’est néanmoins imposée comme passage obligé sur le marché de l’art, en particulier contemporain.

La foire d’art contemporain HK Art Fair, lancée il y a cinq ans, est devenue Hong Kong Art Basel en 2013, confirmant Hong Kong dans la cour des grands. La prochaine aura lieu du 15 au 18 mai 2014. En outre, un second salon, plutôt axé sur les antiquités et les œuvres moins récentes, Fine Arts Asia se confirme d’année en année comme un rendez-vous régional important auquel participent plusieurs antiquaires et galeristes français, y compris établis à l’étranger.

Alors que la Chine impose des taxes mirobolantes et des procédures compliquées d’importation et d’exportation des œuvres d’art, Hong Kong séduit par la simplicité des formalités et l’absence de droits de douanes.

Parallèlement, les maisons de vente aux enchères, Christie’s et Sotheby’s, ainsi que des dizaines de galeristes du monde entier, dont les plus célèbres (Gagosian, White Cube, Ben Brown, Perrotin…) ont choisi d’ouvrir à Hong Kong, bravant les prix insensés de l’immobilier. Les galeries les mieux installées ont des loyers variant de 30 000 à plus de 100 000 euros par mois. Les galeristes français ne sont pas en reste. Après la galerie Opéra, Édouard Malingue, fils du grand galeriste parisien, a ouvert en 2010. Les galeries de Sarthe et NeC, Nielsson et Chiglien, sont arrivés courant 2012, ainsi que le galeriste Emmanuel Perrotin, qui a ouvert en 2012 une galerie de 600 m2 à Hong Kong. Pour le moment, elles affichent toutes un optimisme assuré. Le projet du musée M +, deux fois la taille de la Tate Modern, qui devrait voir le jour fin 2017, a été confié au Suédois Lars Nittve alors que l’ensemble du parc culturel est sous la responsabilité de l’Australien Michael Lynch. Le secteur culturel, en plein essor, manque cruellement d’expertise. Les meilleures galeries, de même que les grandes maisons d’enchères, débauchent à tour de bras les employés qualifiés présents sur le marché.

F.d.C.

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