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Emirats Arabes Unis 2015 : relations bilatérales, la France peine à s’imposer

Les échanges et les investissements ne reflètent pas le climat politique excellent avec les Emirats Arabes Unis. Malgré l’activisme de Paris et la présence sur place d’une forte communauté tricolore, la France pèse peu économiquement, sauf dans l’aéronautique et les hydrocarbures, avec les géants Airbus et Total.

 

Des entreprises du CAC 40 ont élu de façon naturelle les Émirats comme leur hub régional, et nombre de PME françaises y fleurissent. « La fédération abrite le plus grand nombre d’implantations de société françaises au monde. Elles seraient plus de 600, et ce nombre augmente au rythme de 10 % par an », confirme Marc Cagnard, directeur du bureau Business France EAU, et « tous les jours entre 3 et 5 familles françaises arrivent à Dubai », ajoute-t-il.

Paradoxalement, les IDE (investissements directs étrangers) français aux EAU en 2013 sont devenus négatifs pour la première fois en 10 ans, passant à – 763 millions d’euros, après + 287 millions en 2012. De leur côté, les Émirats Arabes Unis, propriétaires du deuxième plus important fonds d’investissement au monde (ADIA- Abu Dhabi Investment Found), investissent en France et sont devenus le premier parmi les états du Golfe dans l’Hexagone, avec un stock en progression à 4,9 milliards d’euros en 2013.

Assez peu intéressé par l’industrie ou les entreprises françaises, Abu Dhabi se concentre sur des opérations immobilières, notamment. A contrario, Total reste le premier investisseur français aux Émirats. Le pétrolier a d’ailleurs renouvelé cette année sa concession pétrolière avec la compagnie nationale d’Abu Dhabi pour 40 ans. Une concession opérée par l’entreprise Adco (Abu Dhabi Company for Onshore Petroleum Operations), dans laquelle la major française détient désormais 10 % et qui lui aurait coûté un ticket d’entrée de 2 milliards de dollars.
Partenaire de longue date, Paris a su tisser des liens privilégiés, les relations bilatérales sont excellentes, et elles existent dans tous les domaines.

Mais sur le plan économique, le made in France se fait grignoter les parts de marché. À première vue, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. La France a même vu ses exportations progresser de 2,1 % l’an dernier à 4,1 milliards d’euros, dégageant ainsi un excédent de 3,07 milliards euros.
Mais, à y regarder de plus près, les volumes des échanges sont en recul (- 1,9 % en 2014), alors que l’objectif affiché par le ministre des Affaires étrangères et du développement international Laurent Fabius est de porter les flux à 10 milliards d’euros, soit de les doubler…

Autant de contradictions, que certains ont du mal à expliquer. Pourtant, la communauté française semble s’épanouir dans le pays. Elle « a presque triplé en quinze ans. Nous comptons aujourd’hui près de 21 000 Français enregistrés, dont environ un tiers à Abu Dhabi et deux tiers à Dubai », lit-on dans la lettre de l’ambassadeur de France aux EAU, Michel Miraillet.

D’ailleurs, toujours selon l’ambassade, « cette tendance devrait se confirmer dans les prochaines années, compte tenu de la vitalité de ce pays et des opportunités qu’il offre, en particulier pour le développement de nos entreprises ».

Richissime État pétrolier du Golfe et porte d’accès aux marchés de la région, les Émirats attirent de nombreux candidats au succès. « Il faut se battre pour sa part du gâteau, ici encore plus qu’ailleurs », c’est le constat des chefs d’entreprises qui ont posé leurs valises aux EAU. Car même si ce pays est le deuxième débouché de la France dans le Golfe, derrière l’Arabie Saoudite, les exportations sont portées surtout par des grosses commandes d’Airbus que passent les compagnies nationales Emirates et Etihad Airways.

Après une progression de 66,7 % en 2013 par rapport au 2012, les livraisons d’aéronefs ont augmenté encore l’an dernier de 35 %. Sans ces contrats, le commerce courant français est en recul, reflétant la timidité à l’international des entreprises françaises, confirmée par les experts.

Cette baisse concerne surtout les secteurs tels que les équipements de télécommunications (- 29 % à 160 millions d’euros en 2014), les matériels de distribution et de commande électrique (- 47,8 % à 74,1 millions en 2014) ou encore les produits du raffinage du pétrole (- 81,6 % à 34,7 millions). L’agroalimentaire en revanche poursuit sa progression, idem pour les matériels de transports (28,5 % à 1,17 milliard), les biens de consommation hors agroalimentaire (25,8 % à 1,057 milliard) et les biens d’équipements (23,2 % à 953 millions d’euros en 2014).

Eva Izabella Levesque

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