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Emirats Arabes Unis 2015 : les secteurs porteurs

Dans l’alimentation secteur traditionnel de l’excellence française, exportateurs et investisseurs de l’Hexagone ont leur place. D’autres secteurs de croissance plus liés aux conditions climatiques et géographiques du pays doivent les intéresser. Revue de détail.

 

 

Alimentation   Une image de qualité à valoriser

 

La France a des atouts, des savoir faire qu’elle devrait mieux valoriser sur place. Dans l’alimentation, des entreprises françaises, fort heureusement, livrent maintenant des fruits et végétaux bio dans les maisons de Dubai ou d’Abu Dhabi. Sur place, des sites de e-commerce proposent également les produits français d’épicerie fine et des sociétés livrent au bureau des plats cuisinés faits maison à la mode française. La French Touch a tellement la cote que les noms français des restaurants se multiplient. Cependant, les aliments produits sur place restent encore rares.

Les Émirats importent 90 % de leur nourriture, alors que l’agriculture est une des premières priorités du pays. À Masdar city, les scientifiques s’emploient ainsi à redonner la vie aux terres infertiles, à côté de ceux qui cherchent de nouvelles techniques d’économie d’eau pour l’agriculture. La culture hors sol, les fermes aquatiques se développent… et la population est en augmentation constante.

 

Environnement et efficacité énergétique   Irriguer, éclairer et lutter contre la chaleur

 

Dans le jardin d’une villa à Dubai un ouvrier pulvérise une peinture verte sur la pelouse. La solution instantanée pour redonner les couleurs d’un éternel printemps au gazon brûlé, jauni, voir même noirci par le soleil du Golfe est déjà utilisée aux États-Unis depuis des années. Sur des terrains de football ou des golfs, ce procédé écologique permet d’espacer les arrosages. Une aubaine pour un pays désertique à la recherche d’économies d’énergie et d’eau. Il a séduit une société de maintenance FM Solutions gérée par des Français qui le proposent maintenant aux Émirats.

Neufs ou anciens, les bâtiments se veulent verts. À une heure de Dubai, sur la corniche de la capitale le quartier général flambant neuf de la Compagnie Nationale Pétrolière d’Abu Dhabi, « la tour ADNOC » mise sur les économies d’énergie à la française. Elle a sélectionné Dietal pour éclairer ses bureaux, soit 25 000 lumières LED et un contrat de 400 000 euros. « L’an dernier, c’était le plus grand marché de fourniture en éclairage LED sur les EAU, et nous l’avons remporté », déclare fièrement Ludovic Desmarchelier, manager de l’unité export de l’entreprise.

Il faut dire que la croissance du luminaire durable au Moyen-Orient est parmi les plus rapides au monde. Mais la concurrence est aussi sévère. « En plus des Italiens, Allemands et Anglais, il y a aussi des sociétés de la région, très fortes. Notamment en Arabie Saoudite », constate le représentant de la PME. « De plus, avec le marché saoudien affecté par l’engagement militaire du pays au Yémen, on sent clairement une baisse cette année. On espère cependant être tiré par les projets de Dubai 2020 ».

La région est porteuse dans le domaine de l’efficacité énergétique. L’extrême chaleur et les années de construction effrénée et de piètre qualité ont fait la fortune des vendeurs de climatisations. Mais à l’horizon 2030, Dubai veut rendre écologique 30 000 vieux bâtiments. Un marché suivi de près par des sociétés comme Veolia ou Schneider. Selon le coordinateur du Comité de développement durable de la ville de Dubai, Kamal Mohammad Zayem, les trois quarts de l’électricité de la ville sont consommés par les bâtiments et en grande partie à cause des systèmes de climatisations. Toute initiative individuelle est bienvenue. Ainsi, les Italiens se lancent par exemple dans l’installation de panneaux solaires sur les toits des maisons.

Le plan stratégique des EAU, appelé Green Growth Strategy, prévoit de booster le produit intérieur brut (PIB) de 5 % grâce à ces nouvelles en devenir. Selon le ministre émirien de l’Énergie, Souhail al-Mazrouei, « rien que dans le domaine des énergies propres, le pays aura investi 35 milliards de dollars d’ici 2021 ». « Aujourd’hui, il y a énormément d’appels d’offres, tant pour l’ingénierie que pour l’exploitation et les sociétés françaises, sont très présentes dans le secteur », affirme Vianney Menier de Business France à Dubai.

À l’image de Sun Power (filiale de Total) partenaire de la première phase du parc solaire Shams (construit en partenariat avec l’émirien Masdar et l’espagnol Abengoa Solar) ou d’Alstom, à la tête du consortium choisi en octobre pour la construction d’une centrale au charbon propre à Dubai.

 

Médecine   Le tourisme des soins se porte à merveille

 

Le tourisme médical a de beaux jours devant lui à Dubai. Rien que dans les six premiers mois de l’année, l’émirat a attiré 260 000 patients, c’est 12 % de plus par rapport à la même période l’an dernier.

Ayant pour ambition de devenir la première destination pour les patients de la région, et pourquoi pas rentrer dans le top 15 des destinations du tourisme médical au monde, Dubai s’efforce à disposer d’une offre de qualité par ses infrastructures et technologies.

C’est dans cette logique qu’il a développé la zone franche Dubai Healthcare City, située au cœur de la ville avec des hôpitaux, plus de 90 centres de soins ambulatoires médicaux, et des laboratoires d’analyse. Résultat : les revenus du tourisme médical à Dubai explosent à un milliard de dirhams (1 AED = près de 0,24 euro) au  premier semestre 2015.

Soins dentaires, ophtalmologiques, dermatologiques, traitement d’infertilité ou encore les opérations orthopédiques sont parmi les plus populaires, sans oublier la très rentable chirurgie esthétique. L’émirat propose même des offres promotionnelles, incluant vol et hôtel ainsi que des excursions exotiques.

Mais Dubai n’est pas le seul à investir dans la santé : Abu Dhabi s’est également lancé dans le renouvellement du parc hospitalier, et ouvre de nouveaux établissements à l’image du centre de cancérologie ou de la Cleveland clinic. Inauguré à printemps 2015, le centre dispose des départements VIP, décorés pour recevoir les têtes couronnées de la région.

Pour attirer les investisseurs étrangers et dynamiser l’industrie médicale, le gouvernement a mis en place une politique libérale. Ainsi des groupes étrangers s’engagent, à l’instar de l’indien Medanta Hospital qui a prévu d’ouvrir un hôpital de 250 lits à Dubai Healthcare City où s’est installé aussi un centre médical français, « ISIS The French Clinic », en 2007.

Des partenariats entre sociétés privés et publiques sont mis en place. Parmi les leaders nationaux du marché, on trouve NMC Healthcare, Aster DM Capital ou encore Al Noor, le plus grand groupe hospitalier d’Abu Dhabi.

La population a doublé en dix ans aux Émirats, et les mauvaises habitudes alimentaires font bondir les maladies de civilisation. « Les maladies cardiovasculaires sont ici la première cause de décès », constate Samir Aljabbari, cardiologue interventionniste à l’hopital Khalifa SKMC d’Abu Dhabi.

Selon une étude menée par l’assureur suisse Zurich International Life, 50 % des personnes souffrent d’obésité ou de surpoids aux Émirats. Le diabète est en forte progression, il faut donc combler l’écart creusé entre les besoins actuels de la population et les capacités réduites du secteur. À titre d’exemple, le groupe Aster planifie d’ouvrir, entre autres, 300 pharmacies et 50 centres médicaux d’ici 2017. Cependant, de nombreuses études constatent que malgré l’ouverture de nouveaux hôpitaux, l’offre n’est toujours pas suffisante.

« Equipement, services, médicaments et produits paramédicaux sont parmi les opportunités à explorer par les Français », détaille Isabelle Mario, du Bureau Business France de Dubai. Sans oublier les nouveaux besoins dans le domaine de la formation… Le pavillon tricolore va encore battre ses records du nombre d’exposants lors du prochain Arab health en janvier 2016, le plus grand salon dans le domaine organisé à Dubai.

 

Sécurité  Protéger et combattre le terrorisme

 

Selon un rapport de Frost & Sullivan, cité par les organisateurs de l’Exposition pour la sécurité nationale et la résilience d’Abu Dhabi, le marché de la sécurité intérieure du Moyen-Orient connaîtra dans les années à venir un taux de croissance annuel trois fois supérieur à la moyenne mondiale. Ce phénomène est surtout expliqué par le développement des aéroports et des besoins grandissants de protéger les infrastructures industrielles, les sites gouvernementaux, les frontières…

En janvier dernier, les Émirats ont fait appel à l’un des fleurons de l’industrie française, Morpho, filiale de Safran pour équiper ses aéroports des dernières technologies de contrôle des passagers. Un système multi-biométrique automatisé et complet intégrant le contrôle de visage et de l’iris ainsi que le nec plus ultra : « finger on the fly », qui permet d’identifier les empreintes digitales sans arrêt du passager.

Les entreprises françaises reçoivent de plus en plus de demandes de la part des gouvernements locaux. Fortement impliqués dans la lutte contre le terrorisme sur la scène internationale et la sécurité intérieure, ils investissent dans les domaines militaires et civils.

Ainsi, « les budgets ne subissent pas de coupes significatives », expliquent les experts interrogés par Le Moci. Les Émirats se situent à la 15e place des pays investissant le plus dans la défense.

Protection des personnes, gestion des accidents industriels, des feux ou protection des centres scientifiques, les déclinaisons sont multiples. « Les technologies de sécurité deviennent indispensables dans la gestion des grands événements, comme le futur Dubai 2020, pour les interventions d’urgence, la prévention ou la gestion de catastrophes… », ajoute Frédéric Facquert, dirigeant de Thales Abu Dhabi. Mais c’est aussi un secteur très concurrentiel et discret. Il y a des nombreuses possibilités pour les PME françaises, « à condition d’être à la pointe de l’innovation et de proposer des solutions à la carte », explique-t-on, avant de leur conseiller de répondre « aux appels d’offres ad hoc pour des services en sous-traitance de groupes déjà existants ».

 

Ville durable  Dubai, la cité Etat qui se veut smart

 

Faire de Dubai « la ville la plus intelligente du monde ». C’est l’ambition revendiquée du gouvernement de Dubai. Grâce aux nouvelles technologies et à l’innovation, le projet vise à améliorer la qualité de vie dans l’émirat. Concrètement, la ville se lance sur la voie de la mobilité et de l’inter connectivité.

Dubai, smart city, se veut environmental-friendly. Le gouvernement souhaite ainsi encourager l’utilisation de véhicules électriques en multipliant les aires de recharge dans la ville. Les nouvelles technologies seront mises en place pour optimiser la consommation de l’eau énergétique. Sans aucun doute, les nouvelles technologies sont appelées ici à une croissance dans les années à venir. Ainsi, tout inventeur, toute start-up offrant un service original sont les bienvenues. La société « Daxium », arrivée il y a depuis deux ans et demi à Dubai se félicite du bon choix. « C’est un marché nouveau et loin d’être saturé ». Les accélérateurs des startups accueillent les jeunes entrepreneurs, la ville a créé des zones franches comme Dubai Internet city pour faciliter leur implantation. Côté infrastructures, l’aéroport de Dubai Al Maktoum DWC à commencé son expansion en prévision d’une augmentation du trafic des passagers à quelque 220 millions de personnes d’ici 2020. Autant d’opportunités qui s’offrent aux sociétés françaises.

Les groupes français traditionnels, tels que JC Decaux, Saint-Gobain, Thales ou Schneider, travaillent avec les PME pour intégrer des solutions innovantes, « révolutionnaires », et augmenter les chan- ces des Français.

« L’offre, déclinée autour des cinq sens vise à créer une expérience globale du passager », expliquent les responsables de JC Decaux EAU. Les ingénieurs français voient les opportunités pour le traitement des informations aéroportuaires, le big data, les autres imaginent l’introduction d’expériences positives olfactives, tandis que la PME Lucibel aimerait installer sa toute technologie Li-Fi, qui permet la connexion Internet via la lumière.

Eva Izabella Levesque

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