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Relations bilatérales : la France, petit exportateur, mais gros investisseur

Malgré une bonne année 2013, la France reste un acteur modeste en matière d’exportation – elle est le 9e fournisseur, selon les Douanes canadiennes. En revanche, ses entreprises ont investi de longue date au Canada, principalement, il est vrai, au Québec. Leur présence commence, toutefois, à s’étendre à l’ouest du Canada.

2013 aura été une année plutôt positive pour la France au Canada. D’après la base de données GTA/GTIS, qui reprend les chiffres du commerce de marchandises fournis par les Douanes canadiennes, la part de marché de l’Hexagone aurait légèrement augmenté, passant ainsi de 1,09 % en 2012 à 1,13 %. Notamment parce que les importations canadiennes en provenance de France ont progressé de 0,51 % pour dépasser 3,9 milliards d’euros. Mais attention, d’après les Douanes françaises, les exportations françaises sont inférieures d’un milliard d’euros. Un écart qui s’expliquerait par le fait que les Douanes canadiennes s’efforcent de comptabiliser les services liés au commerce de marchandises, ce qui n’est pas le cas de leurs homologues françaises, concentrées sur les seuls échanges de biens. Cette différence explique, sans doute, pourquoi la mécanique est le premier poste d’importation du Canada en provenance de France, devant les boissons, et que l’ordre est inversé, selon les Douanes françaises, s’agissant des livraisons françaises. En troisième position, arrive la pharmacie, le Top 5 étant complété par la navigation aérienne et spatiale et le matériel électrique.

Compte tenu de cet écart de données des deux côtés de l’Atlantique, Frédéric Kaplan, le chef des Services économiques au Canada, préfère « globaliser le commerce de biens et services » et oser une estimation. Selon lui, les échanges bilatéraux représentent un montant total de 10 milliards d’euros, dont cinq milliards dans chaque sens, ce qui démontrerait « la capacité de la France à exporter des savoir-faire et des services ».

Au-delà des chiffres, ce qui frappe, en premier lieu, c’est la diversité des ventes françaises, exportations réalisées, au demeurant, aux trois quarts par des petites et moyennes entreprises (PME). Ce qui fait que les courants d’échanges des deux côtés de l’Atlantique sont pérennes, avec, pour la France, 10 000 entreprises exportatrices au total originaires surtout d’Ile-de-France, de Rhône-Alpes, d’Aquitaine, de Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais et Midi-Pyrénées. Performance d’autant plus remarquable, parfois, que « c’est le résultat d’un travail de fourmis durant plusieurs années », reconnaît, un brin admiratif, Frédéric Kaplan. À titre d’exemple, dans l’agroalimentaire, les exportateurs sont soumis aux règles très strictes de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (Acia).

Autre caractéristique, la France est un gros investisseur dans cette confédération d’Amérique du Nord. Ses 550 entreprises implantées sur place – dont 400 ayant établi leur siège social au Québec et une centaine en Ontario – ont réalisé quelque 18 milliards d’euros de chiffres d’affaires cumulés l’an dernier dans l’aéronautique, la pharmacie, la santé, les biotechnologies ou encore les technologies de l’information et de la communication (TIC).
« L’Allemagne est deux fois plus exportatrice que nous. C’est le contraire dans l’investissement, le CAC 40 étant largement représenté ici et les groupes français y arrachant régulièrement des grands contrats », expose Frédéric Kaplan. Les investissements tricolores, hors rachats de sociétés locales, génèrent, en outre, des exportations. Les échanges intragroupes ne sont pas rares. C’est le cas au sein d’Airbus, dont la filiale Aerolia produit des aérostructures de fuselages d’avions pour Bombardier à Mirabel, pôle aéronautique de Montréal. À l’image d’Airbus, d’Alstom ou de Thales, d’autres groupes tricolores ont implanté sur place des chaînes de valeur mondiales, avec des bureaux d’étude et des usines de production.

Au demeurant, « les investissements français continuent à augmenter », se réjouit encore le chef du Service économique. Récemment, Eurogiciel, société d’ingénierie et de gestion de projets, soutenue par Investissement Québec et Montréal International, s’est engagé à créer cinquante emplois en s’établissant à Montréal. Bénéficiant de l’aide des mêmes organismes provinciaux, le spécialiste des jeux vidéo Ubisoft a annoncé la création de 100 emplois supplémentaires dans le cadre d’un investissement de 18,45 millions d’euros sur trois ans.

Le 28 février dernier, c’était au tour d’Électricité de France (EDF) d’annoncer un accord avec la Nation huronne-wendat pour créer un parc de 175 éoliennes, représentant une capacité totale de 350 mégawatts (MW), à Rivière-du-Moulin au Québec. Il s’agira du plus grand parc éolien conçu à partir d’un seul contrat d’achat d’électricité au Canada : 150 MW doivent être installés au plus tard le 1er décembre prochain et les 200 MW restant en décembre 2015.

En septembre 2013, la filiale dédiée d’Électricité de France, EDF Énergies Nouvelles (EN), avait annoncé un quatrième projet de centrale éolienne avec la compagnie Enbridge (300 MW au Lac Alfred au Québec) et indiqué que les sept projets de développement et de construction, qui lui avaient été attribués par Hydro-Québec, représentaient une capacité globale supérieure à 1 000 MW. Le secteur connaît un véritable boom. D’après l’Association canadienne de l’énergie éolienne (Canwea), en janvier 2013, une puissance de plus de 7 800 mégawatts, contre seulement 6 200 un an plus tôt, était disponible sur tout le territoire national et, pendant les quatre prochaines années, quelque 1 500 MW en moyenne seront produites dans de nouvelles installations.
« Globalement, les trois quarts de l’activité des sociétés françaises reste concentrée au Québec », souligne Frédéric Kaplan, qui observe, néanmoins un changement. La croissance économique étant aujourd’hui plus forte dans l’Ontario, l’Alberta et la Colombie britannique, les entreprises tricolores se déplacent plus souvent vers l’ouest de la confédération. C’est ainsi qu’à Calgary le nombre de sociétés de l’Hexagone aurait doublé à soixante. Mieux encore, la moitié d’entre elles sont des PME, dont les activités sont liées, de près ou de loin, au boom des hydrocarbures.

François Pargny

 

 

Importations canadiennes : les États-Unis se taillent la part du lion

Neuvième fournisseur du Canada avec une part de marché (PDM) de 1,13 % en 2013, la France est loin de rivaliser avec les grands partenaires de l’Accord nord-américain de libre-échange (Alena) ou avec la Chine. D’après la base de données GTA/GTIS, les États-Unis demeurent de loin le premier fournisseur du Canada, avec une PDM de 52 %, devant la Chine, avec 11,07 %, le Mexique, avec 5,6 %, et l’Allemagne, avec 3,24 %, la seule des quatre à, toutefois, enregistrer une hausse en valeur des importations canadiennes (+ 1,17 %). Cinquième et sixième, le Japon et le Royaume-Uni ont cumulé recul des exportations en valeur (- 14,18 % et – 7,1 %) et de leur part de marché, tombée respectivement à 2,89 % et 1,78 %.
À l’inverse, aux 7e et 8e rangs, la Corée du Sud et l’Italie ont gagné tant en valeur qu’en PDM, se rapprochant ainsi du Japon et du Royaume-Uni, avec des parts de marché de 1,55 % pour le premier et de 1,22 % pour le second.

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