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Aide au développement : comment l’AFD veut intervenir dans l’électricité

L’agence serait tentée de contribuer à la construction du barrage de Nachtigal. Autre projet du bureau de Yaoundé, le développement de Kribi. Explications.

Hervé Conan savoure déjà son plaisir. Le récent directeur de l’Agence française de développement (AFD) à Yaoundé n’hésite pas à se projeter dans l’avenir. Alors que sa maison a participé au tour de table financier du grand barrage réservoir de Lom Pangar sur le fleuve Sanaga (60 millions d’euros concentrés sur la gestion sociale et environnementale), il « n’exclut pas » de contribuer au barrage de Nachtigal, à 70 kilomètres au nord-est de Yaoundé.
 
Par ailleurs, dans le cadre du plan d’aménagement de la ville de Kribi, l’AFD devrait accorder à Yaoundé un prêt de 20 millions d’euros pour les études et l’expertise du complexe industrialo portuaire. Une perspective qui enchante Hervé Conan, car, « derrière, souligne-t-il, il y a des infrastructures ». Et l’agence « n’exclut pas non plus, parmi les possibilités » de participer à des partenariats privé-public (PPP), « s’il y a de la compétence, de la qualité », précise-t-il.
 
Quant aux prêts souverains, l’AFD s’est investi dans l’aménagement de Douala, avec la réalisation du deuxième pont sur le Wouri (attribuée à Sogea Satom) et des accès Est (Razel), et Ouest (Razel, Sogea Satom et Bouygues vont soumettre). Les deux accès ont ou vont être financés par l’agence, à hauteur respectivement de 75 millions et 60 millions d’euros, alors que s’agissant de l’ouvrage sur le fleuve Wouri, sur un montant global de 162 millions d’euros, la part de l’AFD s’élève à 133 millions (100 millions de prêt souverain et 33 millions sur le contrat 
de développement et désendettement/C2D 2011-2016), les 29 millions restant provenant du budget de l’État.
 
François Pargny


Télécommunications : Viettel bousculent Orange et MTN


Dans la téléphonie mobile, Vietnam Telecom (Viettel) s’implante sur un marché dominé par le français Orange et le sud-africain MTN, loin devant l’entreprise publique Camtel. L’État lui a vendu une licence de troisième génération (3G), alors que les deux opérateurs privés actuels, qui négocient depuis cinq ans l’accès à la 3G, sont toujours réduits à utiliser le standard GPRS, dérivé de la norme GSM. 

La vente de la troisième licence mobile a été d’un bon rapport pour l’État (30 millions d’euros), mais, son obtention par Viettel étant assortie d’une exclusivité d’une durée exceptionnellement longue (deux ans), MTN et Orange sont particulièrement inquiets. Protégé, le groupe vietnamien va pouvoir attaquer le marché en « cassant » les prix, ce qui risque de les mettre en danger, sans que le Cameroun soit, pour autant, assuré de disposer à terme de services d’accès à Internet de qualité et à un bon prix. 

La seule solution, selon les opérateurs, serait de leur permettre de louer des interconnexions à des prix raisonnables à Camtel, qui dispose de l’unique fibre optique transafricaine avec le satellite SAT 3, ou de se doter de leur propre réseau de fibres optiques en zones urbaines et interurbaines. Ils pourraient aussi profiter de leurs propres câbles de fibres sous-marines, longeant les côtes africaines mais pas encore rattachés au Cameroun (Ace pour Orange et Wacs pour MTN). 

Or, Camtel qui dispose du monopole des infrastructures en matière de câble, veut aussi s’accaparer la gestion des réseaux Ace et Wacs au Cameroun. L’entreprise publique est endettée, notamment parce que l’État ne paie pas ses factures. Ce qui explique aussi sa dépendance à l’égard de financements étrangers, notamment chinois, profitant directement aux équipementiers Huawei et ZTE. 

F. P.

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