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Guide 2018 (non officiel) des réseaux d’affaires francophones : 3 questions à David Kassar

David Kassar, fondateur et dirigeant de Mission Internationale, organisateur des premières Rencontres d’affaires francophones.

 

 

 

Le Moci. Vous êtes à la tête d’une société spécialisée dans l’accompagnement de sociétés sur les marchés étrangers : le français comme langue d’affaires, n’est-ce pas un combat perdu aujourd’hui face à l’anglais ?

David Kassar. Non au contraire. Mission Internationale a vocation à accompagner des PME et ETI de tous secteurs dans la francophonie. Plus précisément, nous les accompagnons dans différents pays et provinces francophones qui constituent des tremplins pour accéder à l’ensemble d’une zone : le Québec, porte d’entrée vers l’Amérique du Nord ; le Maroc, pour le Maghreb ; la Côte d’Ivoire pour l’Afrique de l’Ouest ; Djibouti, pour la Corne de l’Afrique ; le Liban, pour le Proche et Moyen-Orient ; le Vietnam pour l’Asie du sud-est ; le bloc Belgique-Suisse-France pour l’Europe.
Pourquoi ? À chaque fois que nous rencontrons un chef d’entreprise, nous faisons un diagnostic stratégique export. À cette occasion, nous découvrons très souvent que le dirigeant ne parle pas ou très moyennement anglais et que les équipes ne maîtrisent pas cette langue. D’où de fortes réticences. C’est un frein à l’internationalisation qui amplifie d’autres blocages : manque de confiance, manque d’adhésion de l’équipe au projet, contrats inadaptés sur le plan juridique, méconnaissance des us et coutumes locaux, etc. Dans ce contexte, il ne s’agit pas d’éviter les pays anglophones, au contraire, mais nous sommes convaincus que pouvoir développer ses premiers marchés à l’export dans des pays francophones est une force et qu’il faut capitaliser sur cette première expérience. Un exemple : décrocher une première référence client sur le marché nord-américain sera plus aisé à réaliser en français, au Québec. Parallèlement, cela permettra à l’entreprise de commencer à acquérir une culture de l’internationalisation, avec plus de confiance et d’envie.

 

Le Moci. Existe-t-il une francophonie des affaires ?

D. K. Oui il existe une francophonie des affaires, mais qui n’a peut-être pas été jusqu’à maintenant balisée, avec un réseau global constitué. Un exemple : il y a à peu près 250 entreprises françaises, groupes, ETI et PME, installées au Québec, il y en a certainement autant voire plus en Belgique ou au Maroc, et elles sont très nombreuses en Côte d’Ivoire, au Cameroun, dans de nombreux pays francophones. Mais il n’y a peut-être pas de regroupement, d’association ou de club qui puisse les rendre visibles et montrer aux patrons de PME et PMI qu’il y a des opportunités économiques dans ces pays.
Côté français, il y a différentes entités comme par exemple les chambres de commerce françaises à l’international, les bureaux de Business France, les Conseillers du commerce extérieur de la France, qui sont présentes dans les pays francophones et permettent aux dirigeants de PME et PMI de trouver des contacts et du lien. On peut également citer les délégations organisées par des organismes comme Medef international. Il y a par ailleurs pléthore d’associations, clubs et autres organisations privés ou publics, français, bilatéraux ou d’autres pays francophones.
Mais il n’y a pas de cluster, de regroupement associatif économique, de catalyseur de tous ces réseaux qui permettre de créer du lien de façon transversale. C’est l’une des raisons qui nous ont poussés à organiser les Rencontres d’affaires francophones et je suis ravi que des partenaires historiques de nos événements comme CCI France International ou Business France nous aient rejoints dans la démarche.

 

Le Moci. Quel est l’objectif de ces Rencontres d’affaires francophones ?

D. K. Depuis plus de dix ans nous organisons des rencontres ou des conférences sur des pays francophones – comme notre Forum Québec à Arcachon –, ainsi que des délégations. Pourquoi ne pas faire des Rencontres plus larges et y inviter des patrons de PME, PMI, ETI de France et d’autres pays francophones avec l’objectif de créer une sorte d’agora qui permette de créer des échanges et du lien entre eux ? En latin, le mot commerce signifie échanger, il est important d’échanger pour être à un moment donné force de proposition.
Les thèmes à l’honneur seront la transformation digitale de l’entreprise et l’intelligence artificielle (IA), avec des exemples concrets de coopération entre des pays francophones dans ces domaines. Il y aura aussi des focus et ateliers pays et métiers. L’idée est de monter aux dirigeants de PME que si entreprendre à l’international est risqué, commencer dans un marché francophone est une opportunité de le faire dans de meilleures conditions.

Propos recueillis par Christine Gilguy

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