Traçabilité : les promesses du Cargo Information Network de Roissy

Le 18 mars 2012, la plate-forme électronique CIN (Cargo Information Network) a procédé à sa première opération de traçabilité des marchandises sur l’aéroport de Paris Charles-de-Gaulle.
 
Le système a enregistré tous les événements : l’expédition sous LTA n° 057 90170290, contenant des pièces détachées aéronautiques, a quitté le magasin du commissionnaire de transport SDV LI à 11 h 20, a été accepté par les équipes d’Air France Cargo à 11 h 30, avant d’être embarquée à bord du vol AF6740 à destination de Shanghai-Pudong à 21 h 35. Ces précisions sont nécessaires pour respecter les obligations de sûreté/sécurité ICS (Import Control System) et ECS (Expert Control System) pour lesquelles CIN a été certifiée par la douane française. « La plateforme donne également accès aux facilitations juridiques accordées par la douane ainsi qu’aux opérations douanières dématérialisées dans le cadre du programme Delta », indique Jean-François Bouilhaguet, président de CIN France. Mais le nouvel outil informatique apporte aussi des gains de productivité le long de la supply chain. « L’utilisation de CIN apporte une réduction substantielle des temps d’attente, des erreurs et des litiges. Les échanges de données informatisées conduisent aussi à une réception des marchandises dématérialisée et automatisée, avec des gains d’exploitation que chaque exploitant sera en mesure d’évaluer et de bonifier », poursuit-il.
 
Fin juin 2012, 60 % des flux export passaient déjà par la plateforme. « Le système monte en régime. Nous sommes en train de connecter les 185 compagnies aériennes qui interviennent à Roissy ainsi que 180 à 200 commissionnaires en douanes, leurs opérateurs de manutention et les sous-traitants informatiques de ces sociétés. L’objectif est de traiter 100 % des flux export à la fin de l’année », annonce Jean-François Bouilhaguet. Roissy aura alors accompli un pas important vers la modernisation de ses pratiques de traitement du fret. « L’objectif est de défendre la compétitivité de Paris face à Francfort, Londres et Amsterdam », insiste le président de CIN France. Il s’agit aussi de mettre en place un système de contrôle des importations de l’Espace européen puisque 90 % du fret pénètre par ces quatre aéroports qui ont mis en place des outils similaires.

Le CIN est aussi le passage nécessaire et quasiment obligatoire pour réussir la transition opérationnelle du fret aérien vers l’« e-freight ». Lancée au début des années 2000 par IATA, la dématérialisation des procédures administratives a en effet tardé à émerger, se heurtant aux habitudes du « papier ». Commencer par la gestion aéroportuaire, puis transférer ces informations directement aux compagnies aériennes a permis de contourner cette lenteur. 

Ph. D.

Une alliance d’opérateurs

La société CIN France a été constituée en septembre 2010 par les prestataires de services spécialisés dans lee fret aérien Cargonaut BV (25 %), Traxon Europe (25 %) et Cargo Community System (CCS) France (50 %). Le capital de CCS appartient à Air France Cargo, Aéroports de Paris et aux organisations professionnelles de transitaires et d’opérateurs cargo TLF OAC et Sycaff. Par l’intermédiaire de l’AUTF, les chargeurs ont demandé à intégrer le groupement pour avoir accès aux données.