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Mines : les exportations d’or s’envolent

2013 aura été une année en or pour le Burkina Faso, dont la production aurifère a connu un boom, avec l’exploitation de sept nouveaux gisements. Aujourd’hui, si ce pays veut réussir sa diversification minière, il doit pouvoir compter sur l’amélioration des infrastructures sous-régionales et notamment la réalisation de la boucle ferroviaire entre le Niger et le Bénin.

Le Burkina Faso est entré dans le Top 5 des grands producteurs d’or au sud du Sahara, avec l’Afrique du Sud, le Ghana, le Mali et la Tanzanie. Alors que le Conseil présidentiel pour l’investissement avait prévu que la quantité moyenne annuelle d’or exporté – donc produite, puisque toute « la récolte » est livrée à l’étranger – s’élèverait à 40 tonnes dès 2013 jusqu’en 2015, il semble effectivement que cette barre ait déjà été franchie l’an dernier.

Toutefois, les chiffres présentés varient en fonction du recensement effectué ou non auprès des « petites mines » (gisement de un à cinq tonnes) et des mines artisanales (orpaillage). Ce qui explique, notamment, que le chiffre retenu par la direction générale des Mines et la géologie (DGMG) soit très en-deçà. La DGMG n’ayant pris en compte que la production d’or industrielle, par huit compagnies, la « récolte » aurait juste dépassé la barre des 30 tonnes l’an dernier. En réalité, elles ont neuf sociétés, toutes de juniors, notamment canadiennes, mais le volume dégagé par Bissa Gold SA n’est pas indiqué. D’après d’autres estimations auprès des professionnels et des bailleurs de fonds, la quantité globale d’or sortie de terre varierait entre 35 et 42 tonnes en 2013.

L’an passé, sept nouveaux gisements d’or ont été ouverts, auxquels il faut ajouter la mine de zinc de Perkoa, qui, d’après la DGMG, a dégagé 45 tonnes. Pour mesurer le boom de l’or, ce minerai noble représente aujourd’hui les trois quarts des exportations et 20 % des recettes nationales. D’après le Service économique à Ouagadougou, « plusieurs centaines de permis d’exploration sont traités par le ministère des Mines » et « les réserves de neuf mines existantes sont estimées à 260 tonnes pour une durée de vie variant de 6 à 15 ans en fonction du site considéré ».

Le boom de l’or au Burkina Faso est lié à la montée des cours mondiaux et aux recherches nombreuses effectuées dans le sous-sol national ces dernières années. « Entre les recherches et l’exploitation, il faut compter une dizaine d’années », rappelle Nicolas de Lesguern, patron de Stremco SA, selon lequel la production aurifère va encore augmenter. Il s’attend ainsi à des investissements de 15 à 20 millions de dollars dans les petites mines et de 200 à 500 millions dans les grandes mines industrielles. Pour autant, notent certains observateurs, il faudra se résoudre à un certain attentisme en 2015, année des élections présidentielles.

Mais, pour les miniers, l’enjeu n’est pas là. Si l’or est toujours livré par avion, le zinc, par exemple, doit être transporté sur une distance de 200 kilomètres par la route jusqu’au port d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Le trajet, à lui seul, représente un coût important, de 40 000 francs CFA la tonne, auquel il faut ajouter la mise sur le bateau, ce qui constitue un coût supplémentaire de 10 000 FCFA par tonne. La diversification minière au Burkina Faso dépend beaucoup des possibilités d’évacuation des minerais dans des zones plus ou moins lointaines du pays.

Bonne nouvelle, la Société internationale de transport africain par rail (Sitarail), filiale de Bolloré qui gère les 1 260 kilomètres de la ligne entre Abidjan et Ouagadougou, va accroître la capacité de la ligne ferroviaire. Et surtout le groupe français est au cœur de la boucle ferroviaire qui doit relier cinq pays – Niger, Togo, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Bénin – et servira notamment à acheminer les richesses minières de la zone. C’est le 4 avril dernier, à Niamey, capitale du Niger, qu’ont été lancés les travaux de ce vaste projet, estimé entre 700 et 1 000 millions de FCFA. Ce vaste programme d’intégration économique sous-régionale doit ainsi être réalisé dans le cadre d’un partenariat public/privé, avec Bolloré comme partenaire stratégique.

François Pargny

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