Une croissance de l’export supérieure à celle de l’import en dix ans (2009-2018) n’aura pas suffi, constate le Centre Régional d’Observation du Commerce, de l’Industrie et des Services (CROCIS) dans une note de septembre.
De fait, d’après l’observatoire de la CCI Paris Ile-de France, l’amélioration du taux de couverture des importations par les exportations, passé de 52,7 % à 65,6 % en Ile-de-France, n’aura pas empêché le creusement du déficit des échanges. Celui-ci s’est légèrement accentué de 1,2 milliard d’euros pour passer à – 51,1 milliards d’euros.
L’import plus vite en valeur absolue que l’export
Ce paradoxe apparent s’explique facilement : il y a dix ans, les importations de l’Ile-de-France étaient près du double de ses exportations (105,6 milliards pour 55,7 milliards d’euros). Et si la croissance de ses exportations a été bien supérieure à celle de ses importations (+ 74,9 % contre + 40,4 %), en valeur absolue, les secondes ont, malgré tout, continué à évoluer plus vite que les premières (+ 42, 7 milliards pour + 41,6 milliards).
Ainsi en 2018, pendant que les ventes l’étranger approchaient la barre des 100 milliards à 97,4 milliards exactement, les achats hors de l’Hexagone frisaient, de leur côté, celle des 150 milliards, s’élevant ainsi à 148,5 milliards d’euros. Les exportations et importations franciliennes ont ainsi représenté respectivement 20,2 % et 26,6 % du total France.
Chine, premier déficit, Allemagne et États-Unis, principaux clients
Tant pour les importations que pour les exportations, l’Europe est demeurée le principal partenaire. Sur cette zone, le déficit commercial a doucement reculé, en passant de – 36,2 milliards à – 32,3 milliards d’euros. A l’inverse, il s’est détérioré sur l’Asie-Océanie, atteignant – 21,9 milliards en 2018 au lieu de – 15,6 milliards en 2009. C’est d’ailleurs avec la Chine que le solde des échanges est le plus négatif, soit – 17,1 milliards d’euros.
Avec le continent américain le déficit commercial a été résorbé, au point que l’an dernier l’Ile-de-France pouvait se réjouir de détenir un solde positif de 16,4 milliards d’euros.
S’agissant des exportations, la part des deux pays clients de la région, États-Unis et Allemagne, a grossi, s’élevant à 25,9 % en 2018 au lieu de 20,3 % en 2009. Le Crocis observe que le solde des échanges avec la patrie de Donald Trump est devenu positif grâce à l’amélioration de la balance commerciale des produits pharmaceutiques et de la construction aéronautique et spatiale.
Or, si l’aéronautique est une filière où la France est particulièrement performante à l’export, la condamnation d’Airbus par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui serait bientôt rendue publique, après que l’OMC ait également épinglé en avril Boeing pour cause de subventions publiques, pourrait remettre en cause, au moins en partie, ce bel envol. A suivre de près…
Desk Moci