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Questions à Ladislas Polski, conseiller régional délégué au développement économique des entreprises

« Coordinateur », « stratège », mais pas « dominateur ». La Région joue son rôle de chef de file de l’export, mais veut aussi impliquer l’ensemble des partenaires du commerce extérieur, explique Ladislas Polski, 37 ans, conseiller régional en charge des entreprises et médecins. 
La Région propose ainsi à la nouvelle banque publique bpifrance de constituer une plateforme de mutualisation des aides.

Le Moci.
 La ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a désigné les Régions comme chefs de file pour organiser l’export dans les territoires. Elle leur a ainsi demandé de compléter leur schéma de développement économique par un plan régional à d’internationalisation des entreprises (PRIE). Où en est-on en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?


Ladislas Polski. De fait, le plan régional à l’internationalisation des entreprises s’intégrera comme une composante du schéma de développement régional économique d’innovation et d’internationalisation ou SDREII qui sera voté le 9 octobre par l’Assemblée plénière du Conseil régional de Paca. Pour balayer l’ensemble des sujets, chronologiquement, nous nous sommes appuyés sur des groupes de travail que la Région a animés avec la Mission de développement économique régional (MDER) et un comité de pilotage a été constitué avec la Région, le secrétariat général pour les affaires régionales (Sgar) – service de la préfecture de région – la Chambre de commerce et d’Industrie Paca et la MDER. Le document a été finalisé en juin et validé en juillet par le comité de pilotage. 

Le Moci. Quelles seront les priorités du PRIE ?

L. P. Trois volets sont proposés – internationalisation, promotion internationale et coopération économique internationale – auxquels s’ajoute un axe géographique majeur pour nous, la Méditerranée. Le chef de l’État, François Hollande, a confié un rapport sur la Méditerranée au président du Conseil régional, Michel Vauzelle, ce qui montre à quel point Provence-Alpes-Côte d’Azur est reconnu comme la porte d’entrée méditerranéenne de l’Europe. Nous avons aussi toujours le souci d’intégrer les acteurs scientifiques et, il y a quinze jours, j’ai accompagné le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, à Sophia Antipolis, première technopole d’Europe, qui, comme toutes nos technopoles d’ailleurs, ont un rôle à jouer à l’international. Reste la gouvernance partenariale que la Région a souhaité développer avec l’État et la CCI régionale. Nous nous voyons plus comme des coordinateurs que comme des dominateurs. Quatre programmes opérationnels sont ainsi prévus : export, attractivité-promotion, Méditerranée entrepreneurs-développement et internationalisation-innovation. Le président Vauzelle a aussi annoncé la fondation d’une véritable agence régionale de développement économique et international. 

Le Moci. Vous êtes pressenti pour représenter la Région au sein de la délégation régionale de la nouvelle banque publique d’investissement et de financement bpifrance. Qu’en est-il exactement ? 


L. P. La Région assure la coordination. Il faut ensuite passer à la phase d’application. Et notamment il y a une nouvelle structure, bpifrance. Le premier comité d’orientation se tiendra début octobre. Et il est vrai que je serai parmi les trois représentants de la Région au sein de bpifrance. La délégation régionale de la banque sera centrée sur des champions du développement et des entreprises innovantes. Mais la Région, à côté de bpifrance, veut également répondre à certains intérêts spécifiques. Toutes les sociétés ne présentant pas des activités avec des technologies innovantes, nous voulons, clairement, continuer à les accompagner. Du coup, il paraît bon de trouver des synergies entre les différents dispositifs d’appui aux entreprises existants. Et c’est pourquoi nous avons proposé à bpifrance de fonder une plateforme de coordination que la Région pourrait animer, conformément à son rôle de chef de file. Bien sûr, nous soutenons la création toute récente du guichet Export, porté par la CCI de région, mais le champ est tellement vaste…

Le Moci. Les aides régionales en Paca ne sont pas très importantes…


L. P. En fait, historiquement, les aides aux entreprises ont évolué. Au départ, il s’agissait d’aides directes, puis elles ont été remplacées par des prêts à taux zéro pour la création et le développement des sociétés et, finalement, pour bénéficier d’un effet de levier important et mobiliser des fonds européens, la Région s’est tournée vers des dispositifs d’ingénierie financière comme le fonds Paca Investissement, abondé par la Région à hauteur de 15 millions d’euros au départ, 20 millions maintenant, qui est, en fait, un fond de co-investissement avec le secteur privé. C’est le rôle de la Région d’être à la fois coordinateur et stratège. 

Le Moci. La Région finance aussi les Pôles régionaux de développement économique et solidaire (Prides). Quel type d’aide leur apportez-vous ? 

L. P. Ce sont des subventions. 
À charge ensuite pour les 26 Prides de permettre aux sociétés, laboratoires ou associations de mutualiser des actions dans une logique de clusterisation. Les orientations restent les mêmes, mais nous avons lancé un appel d’offres pour les remodeler. 

Certains domaines d’innovation nous paraissent particulièrement stratégiques dans la santé, l’e-santé, la mobilité urbaine ou encore la transition énergétique, parce qu’ils nous semblent correspondre à certains besoins du tissu des entreprises et permettent aussi de mobiliser des fonds européens. 

Propos recueillis par François Pargny

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