Suisse : le franc fort a dopé les achats de produits français

Pays hors de l’Union européenne, la Confédération helvétique a vu sa monnaie grimper sans cesse face à l’euro 
depuis le début de l’année. 

Fin août, Berne constatait que sa monnaie s’était appréciée de 20 % face à la monnaie européenne. En août, la Banque nationale suisse (BNS) est même intervenue à trois reprises pour lutter contre l’appréciation de sa monnaie qui rendait de moins en moins compétitifs les produits « made in Switzerland » à l’exportation et pénalisait le tourisme. Mais le franc suisse fait figure de valeur refuge, entraînant son renchérissement continu par rapport à l’euro. Pour stopper cette hausse, la BNS a fixé le 6 septembre un taux plancher de 1,20 franc pour un euro, n’excluant pas des nouvelles mesures si nécessaire. Entre janvier et août 2011, les produits français ont bénéficié du franc fort, si l’on en juge par l’augmentation de 18,9 % des achats suisses de produits français (8,572 milliards d’euros), selon les chiffres de notre partenaire GTA-GTIS. Les vingt premiers produits achetés sont tous à la hausse, à une exception près, la navigation aérienne à -17,8 %, explicable par les cycles de livraison propres à ce secteur. Le premier poste des achats suisses, les combustibles (14,1 % du total), a crû de 44,1 %, sans doute en raison de la hausse généralisée du prix des hydrocarbures. Preuve que le franc suisse a donné du pouvoir d’achat : les bijoux-métaux précieux constituent les deuxièmes achats des Suisses aux Français (9%) avec une hausse spectaculaire de 55,5 %, tout comme les achats de parfums-cosmétiques (2 % des achats) qui ont bondi de 21,8 %. Même les machines françaises apparaissent compétitives puisque les appareils mécaniques et thermiques (8,1 % du total) ont connu une croissance de 27,7 % de leurs ventes. La fonte-acier (+30,3 %) 
et les ouvrages en fonte-acier (+25,3 %) ont également connu des hausses spectaculaires. Le secteur automobile (presque 6 % des ventes à la Suisse) a aussi bénéficié de l’embellie générale avec une belle progression de 16,8 %. 

De plus, on peut estimer que les achats suisses de produits français sont bien plus importants si on prend en compte le fait que les Suisses frontaliers sont allés faire leurs courses tout l’été dans les pays voisins. Reste à savoir si la tendance va se maintenir jusqu’à la fin de l’année alors que la parité du franc suisse est désormais blo- 
quée par rapport à l’euro. 

J.-F. T. 


Australie : les gagnants de la hausse des importations

La hausse des importations australiennes pour les sept premiers mois de 2011 (+14% par rapport à la même période en 2010) a largement profité à ses partenaires asiatiques et, dans une moindre mesure, aux États-Unis, selon les données de notre partenaire GTA-GTIS. Les importations de l’Australie ont atteint entre janvier et juillet 2011, 92 milliards d’euros, soit une augmentation de 14 % par rapport à la même période de 2010. Ces importations sont composées à 17 % de combustibles minéraux, d’huiles et de matières bitumineuses, à 14 % de biens d’équipements (machines, chaudières, appareils et engins mécaniques) et à 11 % de véhicules (automobiles, tracteurs et cycles). 

Parmi les pays européens fournisseurs de l’Australie, c’est le Royaume-Uni (10e fournisseur) qui a connu la plus forte hausse (+21 %), loin devant la France (+8 %). Les achats de produits français sont composés à 21,4 % de produits pharmaceutiques et à 15% de biens d’équipement. Sur la période, les importations de véhicules français ont chuté de 23 %. Curieusement, la machine à exporter allemande fait moins bien que l’Hexagone avec une augmentation globale de 6 % de ses exportations vers l’Australie. L’Allemagne (5e fournisseur) exporte en Australie à 29 % des automobiles (+4,61 %), à 21% des biens d’équipement (+1,33 %) et à 9 % des produits pharmaceutiques (+22 %). 

S. C.