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Guide business Ghana 2016 : l’AFD a adapté son modèle à la crise financière

L’Agence française de développement (AFD) offre aux entreprises publiques des prêts sans garantie souveraine. Parmi ses secteurs d’intervention, figurent l’énergie, mais aussi l’agriculture et le développement urbain.

 

Depuis 2013, l’Agence française de développement (AFD) accompagne le Ghana dans sa stratégie de réduction de son endettement souverain, ce qui signifie qu’elle explore les opportunités de financement en non souverain, en apportant des prêts à des entreprises d’État sans garantie souveraine. Figure ainsi, à l’heure actuelle, dans son portefeuille de non-souverain deux prêts à l’Agricultural Development Bank (ADB) et un prêt au transporteur d’électricité Ghana Grid Company (Gridco).

« On s’éloigne de l’aide traditionnelle et on mise sur des instruments non souverains au service des entreprises d’état et du secteur privé », explique Amélie July, la responsable du bureau de l’agence à Accra. Le déclencheur de cette nouvelle politique d’aide a été la crise financière que traverse encore le pays, et qui a conduit à un endettement souverain estimé à environ 25 milliards d’euros, soit plus de 70 % du produit intérieur brut (PIB) du pays. Aujourd’hui, en dépit d’un accord conclu par le Ghana avec le Fonds monétaire international (FMI) en avril 2015, l’agence n’a pas repris ses prêts à l’État.

Parmi les entreprises bénéficiaires des prêts non souverains, Gridco, par exemple, a reçu « un prêt de 140 millions d’euros pour la réalisation d’une ligne à haute tension de 330 Kw, d’une longueur de 500 kilomètres entre Boltanga au nord et Kumasi au centre », précise Amélie July. Tous les contrats ont été attribués, notamment la ligne d’interconnexion et un lot de sous-station à Eiffage. Pendant les années fastes ayant suivi les découvertes d’hydrocarbures en mer, entre 2010 et 2012, le bureau de l’AFD a engagé 150 millions à 160 millions d’euros par an au Ghana, ce chiffre étant retombé ensuite au tiers à partir de 2013. Compte tenu des besoins considérables du pays en matière énergétique, ce secteur est toujours resté une priorité. Dans ce domaine, l’AFD a accordé un prêt bonifié de 50 millions d’euros à l’État, rétrocédé au producteur national d’électricité Volta River Authority (VRA) pour réhabiliter les 4 turbines hydroélectriques du barrage de Kpong, dont la capacité installée est d’environ 160 MW.

Proparco, sa filiale en charge du secteur privé, a, pour sa part, financé la centrale thermique de Takoradi II (Tico II), mise en service en novembre 2015. De façon concrète, elle a engagé 40 millions de dollars, dans le cadre d’un consortium de neuf établissements financiers. La capacité installée a ainsi été portée de 220 à 330 MW, l’extension de 110 MW de la centrale existante représentant environ 5 % du mix énergétique national, « ce qui est non négligeable, insiste-t-on à l’AFD, dans le contexte actuel de crise énergétique que connaît le Ghana ».

Dans l’agriculture, dans le cadre d’un projet associant ADB et la grande compagnie de Takoradi Ghana Rubber Estate Limited (Grel), un prêt de 32 millions d’euros de l’AFD est revenu à quelque 5 600 planteurs qui ont ainsi pu développer 18 000 hectares d’hévéas et remboursent sur la base de leurs ventes de latex. Autre thème d’excellence pour l’établissement financier de l’Hexagone, le développement urbain, avec, notamment, le projet phare Ghana Urban Management Pilot Project (Gumpp). Il a ainsi approuvé un prêt souverain de 40,5 millions d’euros pour réaliser dans quatre villes (Kumasi, Sekondi-Takoradi, Ho, Tamale) des programmes de réhabilitation de quartiers, des marchés de gros ou encore des enclaves industrielles.

François Pargny

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