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Guide business Côte d’Ivoire 2016 : contrat de désendettement et de développement

Après avoir injecté 630 millions d’euros dans un premier contrat de désendettement et de développement entre 2012 et 2015 et 595 millions en 2015 dans le cadre d’un deuxième C2D concentrés dans les secteurs sociaux, les routes et l’agriculture, l’AFD prévoit d’engager plus de 250 millions cette année dans le développement local, la santé, l’eau et l’assainissement. Le point sur les deux C2D.

 

Pour favoriser l’investissement en Côte d’Ivoire, la France a accepté de convertir une partie de sa créance sur l’État, ce qui s’est traduit entre 2012 et 2015 par un premier contrat de désendettement et de développement (C2D) de 630 millions d’euros, suivi pour la période 2015-2020 d’un second C2D de 1,125 milliard, soit près du double.

Dans les C2D, l’Agence française de développement (AFD), qui est chargée de leur gestion pour le compte de l’État français, « concentre son action dans six grands secteurs définis par les deux pays – éducation, santé, agriculture/environnement, routes, développement urbain/eau/assainissement et justice – auxquels s’ajoutent des appuis budgétaires ciblés et des fonds d’études et de pilotage », détaille Bruno Leclerc, le directeur du bureau Côte d’Ivoire et Liberia, basé à Abidjan.

Entre 2012 et 2015, les routes (Yamoussoukro-Ferkessedougou au nord, Adzopé-Abengourou à l’est, voies urbaines d’Abidjan…) se taillaient la part du lion (24 %). Pour les années 2015-2020, les routes reçoivent un montant supérieur, soit 191 millions d’euros, ce qui est, toutefois, relativement moins que le pôle éducation-formation-emploi (projets + appui budgétaire), doté de 226 millions. Dans l’agriculture et la santé-protection sociale, ce sont respectivement 77 millions et 68 millions d’euros qui sont engagés. Dans ces quatre secteurs, tous les projets ont été approuvés pour les sommes correspondantes.

Dans l’éducation, la formation et l’emploi, sont planifiés la construction de 200 collèges, de centres pour la formation des enseignants ou encore la rénovation de filières techniques (mines à Man, agriculture à Botro, transport-logistique et mécanique à Abidjan) et l’appui aux universités et à l’Institut national polytechnique Houphouët Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro. « Pour l’INP-HB, précise Bruno Leclerc, notre soutien concerne aussi bien des financements de travaux et équipements (réhabilitation des infrastructures, équipements pédagogiques ou encore des bus pour le transport des étudiants), l’appui à l’amélioration de la gouvernance et des programmes de formation à travers des partenariats avec des écoles françaises – par exemple, entre l’École supérieure de l’Industrie (ESI) et l’École centrale de Lyon et entre l’École supérieure d’Agronomie et SupAgro Montpellier ».

Dans les routes, la réhabilitation du pont Houphouët Boigny a été approuvée, projet pour lequel sont en lice Eiffage, Bouygues et Vinci, celle de la route du nord Bouaké-Ferkessedougou, prévue aussi avec un financement du 2e C2D, le pont de Bettié ou encore la signalisation routière à Abidjan. « Dans le cas de la route Bouaké-Ferkessedougou, d’une longueur de 242 kilomètres, explique le directeur de l’AFD Côte d’Ivoire et Liberia, le maître d’œuvre a été recruté et doit proposer une solution technique pour la structure de chaussée à mettre en place en privilégiant des technologies innovantes de construction. L’appel d’offres pour les travaux sera ensuite lancé dans les prochains mois sur ces bases ».

Dans l’agriculture, peuvent être citées la réhabilitation des pistes pour l’acheminement de l’anacarde et du coton et celle, avec un volet sécurisation, des parcs et réserves. Dans la santé, les grands centres seront remis à niveau et la chaîne d’approvisionnement doit encore être améliorée tant pour les médicaments que dans le domaine de la transfusion sanguine et le contrôle de qualité.

Au 20 février 2016, un projet a également été approuvé dans l’eau pour 26,26 millions d’euros – il s’agit de l’extension d’un projet du premier CD2 pour la production d’eau à Songo – auquel s’ajoute un appui budgétaire au renforcement du réseau d’eau d’Abidjan pour un montant de 30,5 millions d’euros. Ainsi, au total en 2015, 595 millions ont été approuvés.

« Pour 2016, il est prévu de présenter au Conseil d’Administration de l’AFD près de 250 millions d’euros dans les secteurs du développement local, de la santé, de l’eau et l’assainissement ainsi que de la justice », souligne Bruno Leclerc, tout en précisant que ces projets sont en phase d’instruction en étroite collaboration avec les ministères techniques ivoiriens concernés.

Le 26 février, Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’énergie et de la mer a pu vérifier sur place les réalisations du premier C2D dans l’assainissement et le drainage des eaux à Abidjan : remise en service de l’émissaire de Port Bouët, actualisation du schéma directeur confiée au cabinet Merlin, étude de l’Institut Pasteur et du cabinet BRLi sur la qualité de l’eau et les mesures de protection de la lagune Aghien. Dans le cadre du deuxième C2D, le cabinet Merlin est chargé des études techniques et de l’impact social et environnemental du programme d’assainissement et de drainage de la capitale économique : réhabilitation des stations de pompage, extension des réseaux d’eaux usées, etc.

François Pargny

 

Proparco promeut les infrastructures, l’agriculture et les finances

Depuis 2011, la filiale pour le secteur privé de l’Agence française de développement (AFD) a engagé 173 millions d’euros de financements, sous forme de prêt ou participation, dans trois secteurs : finances, infrastructures, agro-industrie. Elle a, notamment, participé au financement du pont Henri Konan Bédié entre les quartiers de Riviera et Marcory à Abidjan. Basé dans la capitale économique, Laurent Farge est le représentant de Proparco en Afrique de l’Ouest, une région qui représente aujourd’hui un portefeuille de 600 millions d’euros. « Mon bureau engage 150 millions d’euros par an sur sa zone – Cedeao hors Nigeria – dont un tiers environ en Côte d’Ivoire », précise-t-il.

Proparco s’est ainsi intéressé à Heineken, en soutenant la joint-venture constituée avec CFAO. La société commune, Brassivoire (51 % Heineken), a annoncé un investissement de 150 millions d’euros pour produire 1,6 million d’hectolitres dans la zone industrielle PK24, au nord d’Abidjan. Quand la première bière de cette usine coulera début 2017, le français Castel ne sera plus seul sur le marché ivoirien. Proparco est aussi attaché aux projets qui génèrent des exportations. C’est pourquoi le groupe agro-industriel Sifca, qui est présent au Ghana, au Liberia et au Nigeria, est un de ses partenaires traditionnels.

S’agissant des infrastructures privées, Proparco est intervenu pour soutenir les producteurs indépendants d’électricité investissant dans les projets d’extension des centrales Azito et Ciprel à Abidjan. Dans le cas d’Azito, elle a prêté 55 millions de dollars et, en jouant le rôle d’arrangeur auprès de partenaires européens, est parvenue à syndiquer 170 millions au total. De même, le spécialiste français du secteur privé finance des études du métro d’Abidjan (37,5 kilomètres) Les énergies renouvelables figurant depuis plusieurs années dans les priorités du groupe AFD, il s’intéresse à la biomasse plutôt qu’au solaire ou à l’éolien dont le rendement potentiel paraît plus aléatoire en Côte d’Ivoire.

Quant aux banques, Proparco leur apporte le soutien nécessaire pour disposer de liquidités à long terme et prend des participations dans des sociétés financières, comme la Bicici (BNP Paribas), les groupes BOA et Ecobank, soutient également le crédit-bail (Alios) et la micro-finance (Advans). « Le bureau travaille en concertation avec nos équipes en France, précise encore Laurent Farge, ce qui permet de développer un travail de proximité avec les entreprises qui souhaitent se déployer en Afrique de l’Ouest et les développeurs spécialisés dans les énergies renouvelables ».

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