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Concurrence : la Chine finance à des conditions douces

En développant une offre financière très avantageuse dans les grands contrats, la Chine permet à ses entreprises de décrocher des marchés juteux. Certains groupes français tirent parti de la générosité de Pékin, à l’instar d’Alstom et de Bolloré. 

Le principal souci de l’Hexagone en Côte d’Ivoire, c’est la Chine, qui est capable d’offrir des conditions de financement exceptionnelles. Exemple, l’autoroute à six voies entre Abidjan et Grand Bassam d’une trentaine de kilomètres, au sud-est du territoire. Alors que le coût de l’ouvrage est estimé à 60 milliards de francs CFA, Pékin a offert un prêt de 53 milliards d’une durée de 20 ans, avec un différé de sept ans et un taux d’intérêt de 2 %.
La Chine a fait preuve de la même générosité dans le cas du grand barrage hydroélectrique de Soubré, au sud-ouest du pays, d’un coût global de 331 milliards de francs CFA. La banque publique Eximbank of China va, en effet, fournir 85 % du financement à des conditions douces : durée 25 ans, différé de remboursement de quatre à cinq ans, taux d’intérêt de 2 à 3 %.

Dans ces deux exemples, la Chine apporte une contribution notable au développement du pays : l’autoroute va favoriser le tourisme côtier autour de la ville de Grand Bassam, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, et des cités balnéaires voisines ; quant au grand barrage de la Soubré (275 mégawatts), il doit permettre dès 2018 de répondre à la hausse de la consommation électrique nationale et sous-régionale. 

Déjà partenaire d’Alstom sur le barrage du Bui au Ghana, le maître d’ouvrage, le groupe Sinohydro, a confié au groupe français la conception, la fabrication des turbines (3 fois 90 MW), du turbo-alternateur bulbe (5 MW) et des matériels annexes et les services techniques. Alstom va exporter ses équipements de son usine de Tianjin en Chine.
L’Eximbank chinoise a encore signé un préaccord de prêt pour un montant de 950 millions de dollars pour lancer le chantier d’extension du port autonome d’Abidjan. Les conditions sont toujours aussi avantageuses : une rémunération limitée à 2 % sur 20 ans, avec un différé de cinq ans. Le maître d’ouvrage, le groupe China Harbour Engineering Corporation (CHEC), pouvant ainsi s’inscrire dans le plan stratégique de développement du port de la capitale économique, d’un montant global de 2,5 milliards de dollars. L’accord sino-ivoirien a été conclu peu après la signature, mi-décembre 2013, de la convention de concession du deuxième terminal à conteneurs du port au profit du consortium composé par les français Bolloré et Bouygues avec le danois AP Moller-Maersk. 

François Pargny


 

Grand Bassam, pôle économique et touristique du futur

Le projet de créer à Grand Bassam une zone franche, dédiée aux nouvelles technologies, n’est pas nouveau, mais les bailleurs qui s’étaient déclarés prêts à financer le projet, à l’instar de l’Eximbank of India et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), s’étaient retirés en 2010, pendant la crise politique. Depuis le retour au calme, ces institutions ont décidé à nouveau de contribuer au réaménagement des 180 hectares de terrain qui seront dévolus à la construction d’infrastructures, de bâtiments et l’aménagement d’une zone dédiée aux biotechnologies et aux technologies de l’information et la communication (ZBTIC) : la BOAD va verser 13 milliards de francs CFA, la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC) 5 milliards, auxquels s’ajouteront 20 millions de dollars de l’Eximbank of India pour la réalisation d’une unité d’assemblage d’ordinateurs, d’un laboratoire d’ADN et d’un bâtiment pour des spécialistes des TIC.


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