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Entretien avec François Diethelm, président de la section Australie des CCEF (Conseillers du commerce extérieur de la France)

Le Moci. L’Australie est à 24 heures d’avion de la France et c’est un petit marché de 23 millions d’habitants. Alors les Français gagneraient-ils vraiment à s’y intéresser davantage ?

François Diethelm. La quasi-totalité des sociétés du CAC 40 est déjà en Australie. La France a une expertise reconnue dans de nombreux secteurs, même si les Français sont présents en Australie de manière beaucoup plus récente que les Britanniques ou les pays du sud de l’Europe. Les futurs investissements devraient venir de nos PME alors que l’économie européenne a du mal à redémarrer. Toute société performante et innovante devrait s’intéresser à ce marché. La meilleure raison, c’est que les Australiens possèdent un fort pouvoir d’achat et que la consommation y est dynamique. De plus, s’il n’y a que 23 millions d’habitants, la population est très concentrée : en s’implantant à Sydney et Melbourne, sans déployer un large réseau commercial, on peut toucher dix millions d’habitants. L’Australie est un pays ouvert aux nouveautés. Un produit ou un process qui se démarquera de ses concurrents retiendra toujours l’attention. Il faut cependant savoir que la perception du marché australien en France est certainement surévaluée. Bien sûr, elle connaît des performances économiques enviables en comparaison à la France et à l’Europe. Mais la situation est moins bonne qu’il y a quatre ou cinq ans.

 

Le Moci. Quel conseil donneriez-vous aux entreprises françaises souhaitant s’implanter en Australie ?

F. D. Je leur conseille de se rapprocher de la « Team France », qui, sur impulsion de notre ambassadeur, est mobilisée pour aider toutes les sociétés françaises qui veulent se développer « down under ». Elles peuvent ainsi demander assistance aux Conseillers du commerce extérieur, à la Chambre du commerce, à Business France.

 

Le Moci. Quelles sont les opportunités d’affaires en Australie pour des entreprises françaises ?

F. D. Les matières premières ont porté l’économie australienne pendant des années. Mais aujourd’hui, avec la fin du boum minier, tout le monde se demande quel va être le nouveau secteur de développement australien. Le secteur agricole occupe déjà une place importante, mais il devrait se développer plus encore. Il y a certainement beaucoup à faire dans le secteur agroalimentaire pour les Français. Lors de la visite d’État du président Hollande, en novembre 2014, nous avons identifié des secteurs porteurs en Australie pour les entreprises françaises. Outre l’agroalimentaire, il y a les infrastructures, le tourisme, la santé, l’énergie (dont l’énergie renouvelable) et l’innovation et les technologies de pointe.

 

Le Moci. Melbourne ou Sydney, ou encore Perth ou Brisbane : où se lancer ?

F. D. Les cinq principales villes d’Australie représentent environ 80 % de la population. La meilleure destination pour une entreprise française dépend probablement de son domaine d’activité. Sydney et Melbourne, les deux villes les plus dynamiques, sont assez différentes. À Melbourne, située dans le Victoria, un vieil État industriel, les syndicats sont plus forts, les relations sociales sont parfois tendues. C’est important de le savoir pour les PME qui veulent produire en Australie. Cette ville essaie de remplacer l’industrie par le loisir et le commerce. Pour tout ce qui est lié à l’art de vivre, c’est une bonne destination. Mais Sydney est la puissance financière du pays. D’ailleurs, deux tiers des entreprises françaises choisissent cette ville. Perth reste très isolée avec une économie dépendante des minerais, du pétrole et du gaz. Comme Brisbane, elle souffre de la crise des matières premières et connaît une période difficile.

Propos recueillis par Caroline Taïx

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