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Trois questions à Loïg Chesnais-Girard, vice-président du Conseil régional de Bretagne, en charge de l’Economie et de l’innovation

Le Moci. Quel bilan tirez-vous du Plan régional à l’internationalisation des entreprises (PRIE) en Bretagne, un an après sa signature ?

Loïg Chesnais-Girard. Le bilan est très positif. Parallèlement à nos actions à l’international, nous avons réussi la fusion des anciennes structures régionales Bretagne International et de CCI International. Nous avons maintenant, avec Bretagne Commerce International (BCI), une seule et même équipe pour accompagner les entreprises. À côté, il y a l’agence régionale de développement et d’innovation Bretagne Développement Innovation (BDI), dont la mission est le pilotage stratégique des sept filières bretonnes : agriculture-agroalimentaire, santé-biotechnologies-cosmétiques, numérique-électronique, activités maritimes-nautisme-plaisance, véhicules et mobilités, éco-activités et art de vivre-habitat-décoration. Les entreprises peuvent ainsi choisir leur entrée, BCI ou BDI, en fonction de leurs besoins. BDI joue aussi un rôle de coordination auprès des pôles de compétitivité et du Réseau breton d’innovation (RBI), structure informelle réunissant les entreprises, les pôles de compétitivité, les centres techniques, les laboratoires, les centres de recherche et les universités. Quand la Région accorde une aide à une opération ou à un projet mixte entreprise-laboratoire ou entreprise-université, elle demande la validation du pôle de compétitivité concerné. Ensuite, s’agissant du volet international, l’accompagnement est confié à un expert du pôle et, si ce dernier n’est pas nécessaire, il est réalisé par un conseiller de BCI.

 

Le Moci. Alors que l’État dans son projet de découpage territorial prévoit que la Bretagne et les Pays de la Loire resteront dans leurs frontières actuelles, le président des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, s’est prononcé pour une fusion avec la Bretagne, en rappelant que les deux territoires allaient fusionner leurs universités et partageaient déjà des pôles de compétitivité.
Qu’en est-il exactement ?

L. C-G. D’abord, historiquement la Bretagne a toujours réclamé le retour en son sein de la Loire Atlantique, ce que la réforme actuelle ne permet pas. Ensuite, nous pensons qu’une fusion avec les Pays de la Loire aboutirait à un territoire beaucoup trop vaste pour faire sens. Comment assurer une gestion proche du terrain et une réactivité demandée par nos entreprises sur un territoire intégrant Brest – Le Mans et Roscoff – Saumur ? Par contre, nous sommes tout à fait favorables à des coopérations renforcées avec nos voisins, le monde économique se moquant des limites administratives.
C’est vrai qu’ensemble nous inter-régionalisons nos pôles de compétitivité, en commençant par ID4Car moteur d’idées pour véhicules spécifiques et mobilité durable, qui est déjà transrégionalisé, et Pôle Mer Bretagne, dont le projet est bien avancé. Avec mon homologue en Pays de la Loire, nous voulons mener ensemble une stratégie commune dans au moins deux grands secteurs que sont les énergies marines renouvelables et l’agroalimentaire. Notre démarche est bien comprise à Bruxelles et nous comptons aussi sur le réseau Entreprise Europe, qui aide les PME à développer leur potentiel à l’innovation.

 

Le Moci. Vous cherchez à capitaliser sur le nom Bretagne, avec marque Bretagne, Assemblée de Bretagne.C’est si important ?

L. C-G. Oui. La marque Bretagne a été imaginée sous la présidence de Jean-Yves Le Drian, aujourd’hui ministre de la Défense, pour fédérer le « team » Bretagne autour d’un logo type en noir et blanc et avec trois bandes composant les « e ». Cette identité commune a généré une belle dynamique et nombre d’entreprises sont partenaires et l’utilisent aujourd’hui. Attention, ce n’est pas un logo apposé à des produits, comme Produits en Bretagne, que nous soutenons au demeurant. Il s’agit, en l’occurrence, d’une communication institutionnelle autour d’une véritable marque pour la Bretagne, outil d’attractivité au service du développement économique. Quant à ce que nous avions intitulé l’Assemblée de Bretagne, il s’agirait d’une nouvelle collectivité que nous pourrions imaginer, aux côtés des métropoles et des communautés de communes, dans le cadre de la réforme territoriale prévoyant la disparition des départements. Cette nouvelle organisation de notre collectivité vise à offrir un modèle démocratique et fonctionnel au service de notre projet pour les citoyens et les entreprises.

Propos recueillis par François Pargny

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