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Dossier Roumanie 2019 : relations bilatérales

 

 

 

 

 

 

Sixième fournisseur et cinquième investisseur en Roumanie, la France y dispose d’une présence forte et diversifiée. Derrière l’Allemagne, l’Italie est compétitive tant comme exportateur qu’investisseur. A l’export, Pologne, Chine et Turquie progressent.

 

Il est temps que les entreprises françaises reprennent le chemin de Bucarest. Car la présence de la France, qui est loin d’être négligeable en Roumanie, s’y érode, néanmoins. L’an dernier, la Chine lui a ravi la 5e place comme fournisseur de biens et, l’année précédente, c’était l’Italie qui l’y dépassait comme 4e pays investisseur.

Pourtant, la présence de la France en Roumanie est ancienne. Si d’année en année ses exportations continuent leur ascension, leur rythme de croissance est moins élevé que celui de la concurrence. En 2018, alors que les importations totales de ce pays des Balkans ont augmenté de 9,64 %, celles en provenance de France n’ont augmenté que de + 5,36 %, d’après la base de données GTA (groupe IHS Markit), qui compile les statistiques mondiales de commerce extérieur.

En comparaison, l’Allemagne, qui s’est taillée la part du lion avec 20,34 % de part de marché dans les importations roumaines, a affiché une hausse de + 11,84 %, la Pologne, + 12,21 %, et la Chine, + 16,32 %.

Seuls, parmi les grands fournisseurs, l’Italie et la Hongrie ont fait moins bien, avec respectivement + 2,94 % et + 0,23 %, tout en demeurant numéro deux et trois des fournisseurs derrière l’Allemagne, avec des parts de marché de 9,3 % et 6,87 %. Pour ne rien arranger, la Turquie s’est rapprochée de la France, grâce à un boom des importations roumaines de 19,7 %.

Ainsi, en valeur, l’Allemagne a écrasé le marché avec des importations roumaines de 16,85 milliards d’euros (Md EUR) en 2018, devant l’Italie, avec 7,7 Md EUR, la Hongrie, avec 5,7 Md EUR, la Pologne, avec 4,6 Md EUR, la Chine, avec 4,4 Md EUR, la France, avec 4,2 Md EUR, et la Turquie, avec 3,6 Md EUR.

 

Du potentiel dans l’agroalimentaire

Les chiffres des Douanes roumaines et françaises sont très proches. En 2018, d’après les Douanes françaises, la progression des exportations tricolores vers la Roumanie a gagné 6,05 % et leur montant s’élevait à 4,18 Md EUR. Le top 3 des secteurs (plus de 47 % ensemble) est composé des machines et produits de la mécanique, de l’automobile, des machines et équipements électriques. Viennent ensuite la pharmacie, les matières plastiques, les ouvrages en fonte, fer et acier, les produits divers des industries chimiques et le caoutchouc et ses ouvrages (22 % ensemble).

Ce qui frappe est l’absence, dans les livraisons tricolores, de l’agroalimentaire, un secteur d’excellence traditionnellement de l’Hexagone. « La France est présente dans les intrants, le machinisme, les semences, mais très peu dans la transformation agricole », commente Marie-Luce Ghib, conseillère agricole au Service économique (SE) à Bucarest, qui note que « les exportations demeurent faibles, malgré la participation tous les ans d’une dizaine d’entreprises tricolores, accompagnées par Business France, au salon de la filière agricole Indagra fin octobre début novembre ».

Dans le vin, la France est bien placée (3e fournisseur), mais le marché, s’il a du potentiel, reste encore à développer. Dans l’agroalimentaire, la France, d’après les Douanes roumaines, n’était l’an dernier que le 9e fournisseur, avec 278 millions d’euros d’achats de la Roumanie. Selon les Douanes françaises, l’Hexagone n’a livré dans ce secteur que pour 249 millions de marchandises, dont 38 % répartis sur trois segments : grain-graines-oléagineux-semences, céréales et préparations à base de céréales, de farines, d’amidons, de fécules.

 

Des projets d’investissement français

En s’appuyant sur les fonds européens à l’agriculture (Feoga, Feader), Bucarest avait concocté en 2015 une stratégie en faveur des campagnes. Le programme national de développement rural (PNRD) prévoyait notamment de moderniser plus de 3 000 fermes et coopératives à l’horizon 2020. C’est dans ce cadre que le français Egis a décroché en novembre dernier un contrat de 3,5 millions d’euros pour l’accompagnement à la création de 350 coopératives sur trois ans. Ce contrat d’assistance technique est important aux yeux des autorités locales dans la mesure où la proportion d’agriculteurs impliqués dans une coopérative est à ce jour encore infime (1 %).

Dans la transformation agricole, quelques grands groupes français ont, néanmoins, investi sur place, à l’instar de Soufflet ou d’Avril. En mai dernier, Kalizea, filiale du français Vivescia, a inauguré un nouveau site industriel à Slobozia, au sud-est de la Roumanie. L’objectif du deuxième maïsier européen est de sortir 70 000 tonnes à l’horizon 2021.
En matière d’investissement, les secteurs de concentration sont les mêmes que pour les exportations. Outre les services, on y retrouve donc l’automobile, les matériels de transport et l’industrie manufacturière. D’après la Banque nationale de Roumanie (BRN), les Pays-Bas sont arrivés en tête, avec 19,638 Md EUR d’investissements cumulés en 2017, soit 25,9 % du total des investissements directs étrangers (IDE). Des chiffres qu’il faut, toutefois, prendre avec prudence, estime Michel Cywinski, chef du SE. « Si les Pays-Bas sont très présents dans l’agriculture roumaine, explique-t-il, sont mis aussi à leur crédit des investissements d’autres pays, notamment d’opérateurs français et allemands, localisés aux Pays-Bas pour des raisons fiscales ».

Selon la BNR, l’Allemagne et l’Autriche se disputeraient les deux autres places sur le podium, avec un stock d’IDE assez proche, 9,7 Md EUR pour le premier, soit 12,8 % du total des IDE, et 9,575 Md EUR pour le second. L’Italie, quatrième avec 4,739 Md EUR, soit une part de 6,2 %, devance de très peu la France, avec 4,731 Md EUR – 6,2 % de part également – et Chypre, avec 4,647 Md EUR, ce qui représentait 6,1 %.

« D’un point de vue géographique, les IDE tricolores se concentraient à plus de 60 % dans la région de Bucarest-Ilfov », d’après une note du SE « Investissements directs étrangers et présence économique roumaine en 2017 ».

 

Thales envisage de recruter 1 000 ingénieurs

La quasi-totalité des entreprises du CAC 40 sont implantées sur place, à commencer par Renault, Orange, ENGIE, la Société Générale, Carrefour, Accor (Novotel, Ibis…). Dans l’agroalimentaire, on y trouve Danone, Lactalis, Paul ou le chocolatier Debauve et Gallais.

Depuis l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne, en 2007, Thales s’est développé fortement sur place, au point d’y créer l’un des premiers centres de compétence mondiale du groupe. Objectif : couvrir un spectre très large d’activités : automobile, aéronautique, espace, défense, transports terrestres.

Déjà très présent en Roumanie, avec l’installation à l’Institut de physique nucléaire de Roumanie du plus puissant laser du monde réalisé dans le cadre du projet de recherche européen ELI-NP (Extreme Light Infrastructure-Nuclear Physics), Thales a inauguré son nouveau centre d’ingénierie à Bucarest, le 21 mars. À cette occasion, le directeur Roumanie, Silviu Agapi, a mis en avant les investissements en équipements, logistiques et formation. Entre 2019 et 2021, Thales envisage ainsi de recruter 1 000 professionnels de haut niveau.

François Pargny

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