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Dossier Roumanie 2019 : les secteurs porteurs

 

 

 

 

 

 

La Roumanie a beau être européenne, elle accumule encore un certain nombre de retards. Par exemple, en matière d’automation dans l’automobile. Ou encore dans les infrastructures hospitalières. Autre secteur à prospecter, le vin, un produit qui profite de la croissance de l’économie et de l’intérêt pour le bio.

 

Automobile
Comment réaccélérer en terme de compétitivité

Qui ne connaît pas Dacia, marque automobile roumaine rachetée par Renault en 1999. Aujourd’hui, Renault-Dacia est numéro un dans le pays avec un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros en 2018, soit le triple de Ford, qui a produit 142 000 véhicules. Renault Dacia a, pour sa part, fabriqué 335 000 véhicules, mais aussi des moteurs, des boîtes de vitesse, des châssis.

Au total, la Roumanie serait le huitième producteur européen, ce qui en dit long sur un secteur qui compte 600 entreprises, « en grande majorité des équipementiers de tous rangs », précise Business France, et qui est largement tourné vers l’extérieur, avec un chiffre de 15 milliards d’euros réalisés en 2017, soit 24 % des exportations nationales.
« L’industrie automobile, c’était 28,5 milliards d’euros en 2018, soit 14,2 % du produit intérieur brut de la Roumanie. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore d’opportunités. Bien au contraire, comme le prouve les investissements en cours des constructeurs présents, Renault-Dacia et Ford », affirme Jérôme Julliand, directeur Business France à Bucarest, qui cite les pièces forgées, la plasturgie, les services, l’ingénierie, le conseil et les équipements en matière d’automatisation, etc.

En Roumanie, l’automatisation des processus de production est un thème majeur de l’usine du futur. Dans un pays où le chômage atteignait juste 3,9 % en novembre dernier selon Eurostat, le manque de main d’œuvre qualifiée et l’augmentation des salaires – à deux chiffres depuis trois ans ; les salaires minimum et moyen sont de 437 et 635 euros – obèrent la compétitivité du site Roumanie. Dans ces conditions, éviter le turn over des personnels est difficile.

Pour retrouver de la compétitivité, les équipementiers roumains ont besoin de formations en matière de digitalisation. Le niveau de robotisation est aussi faible, bien que les multinationales implantées sur place y investissent. Outre les grands constructeurs Renault et Ford, une série de grands équipementiers sont installés sur place, à l’instar d’Autoliv, Continental, Michelin, Faurecia, ou encore NTR-SNR, Pirelli, Valeo et Delphi.

En 2018, le britannique Coba Automotive a ouvert un centre de production de produits d’attache et de composants de sièges à Ploiesti. Début février, c’était au tour de l’allemand Daimler de confier à sa filiale Star Assembly, à Sebes, sa nouvelle ligne de production de boites de vitesses haut de gamme Mercedes-Benz. Malgré sa restructuration en Europe, Ford continue à investir dans son usine de Craiova. Quant à Renault Dacia, 100 millions d’euros ont été annoncés pour l’usine de Mioveni qui tourne à pleine capacité.

Dernier défi pour l’automobile roumaine, l’électro-mobilité. C’est un marché encore confidentiel (2,9 % des ventes en 2018), mais dynamique pour au moins deux raisons. D’abord, certains acteurs comme Enel installent dans l’ensemble du pays des stations et bornes de recharge. Leur nombre, d’après Business France, serait de l’ordre 250 à 300, l’objectif étant de franchir la barre des 1 000 en 2020. Ensuite, le gouvernement a décidé d’accélérer en proposant une prime à la casse de 10 000 euros pour un véhicule électrique (4 500 pour un hybride). De quoi réaccélérer.

 

Santé
Les hôpitaux, une filière pour le privé

A l’exception des télécommunications, la Roumanie affiche un déficit général en matière d’infrastructures. C’est le cas dans la santé où le pays de Dracula ne comptait que 576 hôpitaux en 2017, dont deux tiers publics et un tiers privés, et avait importé 90 % de ses dispositifs médicaux.

Cette année là, les importations de dispositifs avaient cru de 3,8 %. Un marché en bonne santé pour les étrangers, si l’on considère qu’elles ont encore augmenté de 28,11 % pour s’élever à 511,55 millions d’euros l’an dernier.

Là où le bas blesse, c’est que la France n’est plus qu’un fournisseur lambda, alors qu’elle était numéro deux en 2008 avec une part de marché de 7,77 % et un chiffre d’affaires de 23,89 millions d’euros. Dix ans plus tard, sa part de marché était tombée à 3,53 % et elle n’était plus que le 9e fournisseur de la Roumanie avec un montant de 18,03 millions d’euros.

Il y a donc urgence, alors que, les investissements privés prenant le relai de l’Etat, de nouvelles opportunités se présentent, explique-t-on chez Business France. C’est ainsi que le fournisseur de services de santé Regina Maria a ouvert une polyclinique pédiatrique à Craiova en septembre. Moyennant un investissement de 500 000 euros, ce sont 50 000 patients qui devraient être accueillis dès la première année d’activité. Regina Maria, dont il s’agit du troisième établissement dans cette ville, vient aussi de finaliser un investissement de plus de 15 millions d’euros pour l’ouverture en 2019 d’un hôpital généraliste à Cluj.

A la même époque, fin septembre, le groupe MedLife a inauguré sa première hyper clinique (clinique de grande dimension) pour un investissement de 1,2 million d’euros à Oradea (ouest du pays). De son côté, la société roumaine de services Gral Medical avait alloué en 2018 une enveloppe de six millions d’euros à différents projets : laboratoires d’analyses et centres de prélèvement à Bucarest et Bacau, clinique Oncofort à Pitesti (diagnostic et traitement du cancer par radiothérapie et chimiothérapie) et centre d’excellence de traitement du cancer de la tyroïde à Bucarest.

Le 10 octobre 2018, le réseau Sanador a annoncé un investissement de 20 millions d’euros dans un centre oncologique équipé des technologies médicales de dernière génération (accélérateurs linéaires, équipements pour médecine nucléaire…).

Parallèlement à l’activité privée, des hôpitaux publics voient le jour en région grâce aux fonds européens. Trois projets devraient ainsi aboutir à Iasi (est, à la frontière moldave), Cluj (centre) et Craiova (sud vers la Bulgarie) pour un montant global compris entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros. Tous ces investissements devraient donner aux entreprises françaises l’envie de soigner leurs positions.

 

Vin
Surfer sur la vague du bio

Dans le vin, la France est le troisième fournisseur de la Roumanie. Elle peut faire mieux. Certes, elle est repassée devant l’Espagne l’an dernier. Mais sa part de marché, établi à 17,5 %, est encore très éloignée de celle de la Moldavie, 22 %, et surtout de l’Espagne, 24 %.

Pourquoi exporter plus en Roumanie ? D’abord, parce que la conjoncture générale est positive. La consommation tire la croissance économique, les importations progressent. Dans le vin, d’après les Douanes roumaines, les acquisitions de ce produit à l’étranger ont augmenté de 14,5 % en 2018 par rapport à des importations de l’ordre de 60 millions d’euros l’année précédente (le marché des vins et spiritueux était de l’ordre de 700 millions d’euros).

Ensuite, l’évolution des modes de consommation est favorable à l’offre française. De façon générale dans l’agroalimentaire, la recherche de produits sains, respectueux de l’environnement engendre une poussée du bio. Dans le vin, consommer des vins qualitatifs signifie aussi accepter de boire des vins plus chers, ce qui est aussi favorable à l’offre tricolore. « Nous avons une demande croissante de distributeurs roumains pour des vins bio et premium », confirme Jérôme Julliand, conseiller commercial et directeur du bureau de Business France à Bucarest.

Il ne faut pas oublier que les Roumains possèdent une connaissance du vin. Il y a une production locale, certes limitée – la demande est saturée et les prix sont élevés – mais cette connaissance facilite les évolutions. « À travers la demande des distributeurs, nous constatons qu’il y a un basculement vers le vin rouge, l’offre de blanc souffrant d’une plus grande concurrence locale sur ce marché », selon Jérôme Julliand.

Dernier élément à prendre en compte, la consommation locale n’est encore que de 25 litres par habitant et par an, contre 45 dans l’Hexagone. Quelque 2 300 entreprises à majorité française sont implantées en Roumanie. La culture française, avec sa gastronomie, ses vins, est connue. La saison culturelle Roumanie-France, qui vient de s’ouvrir en Roumanie, va permettre encore de mettre en valeur les produits de l’Hexagone.

De cette appétence pour la France, plusieurs vins bio ont déjà profité : Perrin Nature AOC Côtes du Rhône, Les Hauts de Bellevue – Bordeaux Rose, Moulin de Longchat de Bergerac, Hecht&Bannier Languedoc Rouge AOC, Château Tour des Gendres La Gloire de mon Père AOC Bergerac (BIO) Château du Cèdre Cahors AOC Cotes du Lot (BIO), Le Clos du Caillou Les Quartz, Côtes du Rhône (BIO).

Il ne faudrait pas prendre le bio à la légère. Ce n’est pas une mode. C’est une lame de fond qui se répand à tout l’agroalimentaire. « Il y a une bataille du bio dans les grandes et moyennes surfaces », confirme Jérôme Julliand.

Des marques d’épicerie fine, notamment, se sont ainsi établies, comme Ekibio, Jardin BIO, Chevaliers d’Argouges ou encore Kaoka. Enfin, cerise sur le gâteau de l’implantation de l’Hexagone, Ecocert, le spécialiste du contrôle et de la certification, notamment pour l’agriculture et les vins bio, est installé en Roumanie depuis dix ans. La faim de conquête des entreprises françaises devrait ainsi passer par ce pays très francophile.

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