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Trois questions à Didier Farez, président de la section Afrique du Sud des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF)

Le Moci. Comment définiriez-vous le marché sud-africain en termes de perspectives pour les Français ?
Didier Farez. Le marché sud-africain est très prometteur et le gouvernement est ouvert aux investissements étrangers. C’est aussi un marché exigeant qui demande d’excellentes compétences techniques si l’on veut avoir une chance de remporter les appels d’offres. À ce niveau, les entreprises françaises jouissent d’une bonne réputation et leur expertise est reconnue, notamment dans les secteurs du nucléaire, de l’aéronautique… L’image de la France à l’étranger, dans le milieu des affaires, n’est heureusement pas seulement liée à l’art, à la mode et à la gastronomie.

Le Moci. Est-il difficile pour les entreprises françaises de s’adapter au marché sud-africain ?

Didier Farez. Pas vraiment. Je pense que nous avons des cultures finalement assez similaires. En tout cas, les différences sont moindres qu’avec des Nord-Américains ou des Asiatiques. L’Afrique du Sud dispose aussi de compétences très élevées – même s’il y a toujours un manque de personnel qualifié et de cadres – ce qui fait qu’il est facile de trouver des partenaires locaux. Certaines entreprises françaises n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en place un management 100 % sud-africain car elles peuvent avoir confiance.
 
En revanche, les entreprises françaises qui s’installent ici doivent garder en tête qu’il faut avoir une vision à long terme, et notamment mettre en place des formations. C’est d’ailleurs une démarche qui est encouragée, voire imposée par le gouvernement lors de la conclusion de contrats et à travers le Black Economic Empowerment (BEE)*, la politique de discrimination positive en faveur des populations historiquement défavorisées.

Le Moci. Qu’en est-il de ce BEE qui pourrait effrayer certains investisseurs ?

Didier Farez. Il faut apprendre à travailler avec ça, notamment dans le choix de ses partenaires, mais cela ne doit pas être vu comme un obstacle. Alstom est devenue « 100 % BEE » en l’espace de deux ans. Il faut plutôt considérer cela comme une démarche positive, notamment lorsqu’il est demandé qu’une partie des bénéfices soient réinvestis dans le pays ou consacrés à la formation : les entreprises françaises auront besoin de compétences locales élevées si elles veulent étendre leurs activités ici.

Propos recueillis par P. H.

* Pour en savoir plus sur le BEE, voir source en fin de dossier.

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