Le groupe Altios, spécialisé dans l’accompagnement des entreprises à l’international, poursuit sa stratégie de croissance externe afin d’étendre son réseau international : après l’Espagne, où il s’est renforcé récemment, l’Allemagne et l’Inde. Il vient d’annoncer la fusion / acquisition, avec échange de participations, de la société d’accompagnement à l’international allemande Maier+Vidorno (M+V).
Un aspect qui a son importance : le co-fondateur et président de M+V, Klaus Maier (notre photo), intègre le conseil d’administration du groupe. Ce sera la première fois que les trois co-fondateurs et actionnaires du groupe Altios, Patrick Ferron, Boris Lechevalier et Bruno Mascart, accueille un nouvel associé, qui plus est non français. Klaus Maier copilotera avec Bruno Mascart le « hub » de l’Asie-Pacifique.
Par cette transaction, le groupe français change également de taille, approchant les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Notre chiffre d’affaires va augmenter de 23 % grâce à ce rapprochement » confie au Moci François Lamotte, directeur général d’Altios France.
M+V conservera son identité en Allemagne
M+V, dont la base est à Cologne, gardera sa marque en Allemagne, où elle compte 2000 entreprises clientes. « On s’applique à nous-mêmes ce que nous recommandons à nos clients : pour avoir une stratégie internationale durable, il faut avoir une présence locale » indique François Lamotte, qui ajoute : « il s’agit d’une fusion qui crée de la valeur, pas qui en détruit. »
En l’occurrence, pour le groupe Altios, l’intégration au groupe de M+V, qui emploie 250 personnes en Allemagne et en Inde, est l’occasion de renforcer sa présence sur le très stratégique marché allemand, où il est déjà implanté (à Francfort) mais aussi aussi en Inde.
M+V dispose d’une implantation plus large dans ce pays-continent, avec six centres d’affaires (Delhi, Gurgaon, Mumbai, Bangalore, Chennai, Pune). « Il s’est spécialisé sur ce corridor de commerce pour accompagner les PME et ETI allemandes » précise François Lamotte.
Un accès à 22 pays pour les clients de M+V
Réciproquement, pour M+V, l’intégration à Altios permet d’ouvrir de nouveaux corridors pour ses clients, le groupe français étant présent, avec 28 bureaux, dans 22 pays en Europe, Asie-Océanie et Amérique du nord.
Plus internationalisé, le groupe français emploie au total 450 personnes en France et dans le monde, et dispose d’un portefeuille de 8000 clients. « Les clients de M+V vont pouvoir élargir leurs perspectives d’internationalisation » souligne François Lamotte.
Les deux sociétés, qui proposent le même type de services aux entreprises (Conseil en stratégie internationale, partenariats commerciaux, solutions RH, création et gestion comptable et fiscale de filiales, projets d’investissement par croissance externe ou implantation industrielle) apparaissent ainsi très complémentaires par leurs présence géographique.
M+V a toutefois une spécificité, liée sans doute à la complexité du marché indien : elle va jusqu’à intégrer les services de développement aux services opérationnels (importations, entreposage, logistique, exécution des commandes) en tant que back office intégré.
La crise sanitaire a été un élément déclencheur
D’après François Lamotte, les deux sociétés avaient déjà eu l’occasion de travailler ensemble ces dernières années, allant jusqu’à partager des clients. Leur culture de l’accompagnement d’entreprise est similaire selon François Lamotte. « Nous partageons la même vision de notre métier, très entrepreneuriale, très pragmatique, en nous posant en tiers de confiance pour nos clients. Le rapprochement s’est fait très naturellement. »
La crise sanitaire liée à la Covid-19 a néanmoins joué comme un élément déclencheur pour les dirigeants d’Altios : avec les restrictions aux déplacements internationaux et les contraintes sanitaires, de nombreuses entreprises ont pris conscience qu’il fallait mettre en œuvre de nouvelles approches pour pérenniser leur présence sur les marchés étrangers.
François Lamotte cite à cet égard une étude du Meti (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire) qui a montré que si 73 % des ETI françaises souhaitent pérenniser et même accélérer à l’international, elles vont le faire autrement, par davantage d’implantations locales.
Recherche d’une solution de représentation par des tiers de confiance, acquisition, la tendance se concrétise : « depuis le début de la crise du Covid, nous avons ouvert une trentaine de dossiers de PME qui cherchent des opportunités de croissance externe » confirme François Lamotte.
Christine Gilguy