« Un signal très positif pour le partenariat franco-nigérian ». C’est en ces termes que Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité (au centre sur notre photo), a commenté la signature, le 1er septembre dernier, à Rueil-Malmaison, d’une lettre d’intention entre le groupe français Axens et le groupe privé nigérian BUA pour la réalisation d’un complexe comprenant une nouvelle raffinerie (capacité : 200 000 barils /jour) et une unité de production de polypropylène (300 000 tonnes/an).
Axens, filiale d’IFP Energies nouvelles (IFPEN) fournira le droit d’utiliser ses technologies (« licence de procédés »), réalisera l’ingénierie de base du projet, fournira différents équipements, dont des catalyseurs, et sera en charge de la mise en service.
Mobilisation de la « Maison France »
Ce contrat est significatif à plus d’un titre. D’abord, parce qu’il a été remporté au terme d’une « concurrence très dure », selon Jean Sentenac, P-dg d’Axens (à droite sur notre photo). Ce projet illustre la capacité des entreprises françaises à triompher sur un marché nigérian réputé difficile et constitue un beau succès de la diplomatie économique.
L’offre française a en effet bénéficié d’une forte mobilisation de la « Maison France » et Abdul Samad Rabiu, président exécutif du groupe BUA (à gauche sur notre photo), a rappelé le « soutien particulier » apporté par Emmanuel Macron à ce projet.
Un partenariat franco-nigérian
Surtout, Axens devient le fournisseur privilégié de technologie pendant les prochaines années. Le groupe français fera bénéficier son partenaire nigérian des progrès réalisés dans ses laboratoires de recherche, notamment dans un domaine clé, celui de l’optimisation de la catalyse, où l’offre tricolore est particulièrement compétitive.
Chez Axens, on souligne le fait que le groupe BUA a l’assurance que, dans vingt ans, la raffinerie sera « à la pointe du progrès technologique ». L’accord entre les groupes Axens et BUA s’inscrit donc dans la durée et dans une vraie logique de partenariat franco-nigérian.
Un impact local important
Le projet aura un impact notable sur l’économie nigériane.
Abdul Samad Rabiu a rappelé que le Nigeria, bien qu’étant un pays producteur de pétrole, « importe plus de 90 % de ses produits raffinés consommés localement ». La production de polypropylène devrait également permettre de faire face à la croissance de la demande nationale.
Outre l’impact sur l’emploi, le projet devrait aussi avoir un effet positif sur la balance commerciale et favoriser la souveraineté économique du Nigeria, sans oublier les conséquences sur l’environnement. La raffinerie devrait produire des carburants selon la norme Euro 5. L’offre française appuie une véritable initiative de développement local.
Volonté de renforcer la présence française
Enfin, ce projet est une concrétisation de la volonté de renforcer la présence française dans l’un des plus importants marchés du continent.
Franck Riester a rappelé que, lors de sa première visite au Nigeria, les 3 et 4 juillet 2018, le président Emmanuel Macron avait exprimé sa volonté d’« approfondir les liens » avec le pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 200 millions d’habitants).
Abdul Samad Rabiu a fait un plaidoyer pour le développement des relations d’affaires entre les deux pays. « Il y a beaucoup d’opportunités pour les entreprises françaises ». Signe de cet engagement, il vient d’accéder à la présidence du Club d’investissement franco-nigérian (French-Nigerian Investment Club, FNIC). « Nous allons prendre des initiatives au cours des prochains mois » a –t-il confié au Moci.
Daniel Solano