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Une économie diversifiée, un commerce excédentaire

Avec son tissu industriel diversifié et de puissantes locomotives dans les secteurs cosmétique et pharmaceutique, le Centre enregistre de bonnes performances à l’international avec un excédent en forte hausse.

Au premier semestre, les exportations du Centre se sont élevées à 9,5 milliards d’euros. Une bonne nouvelle pour le commerce extérieur de la région, en pleine reconquête depuis deux ans : 2013 devrait ainsi être comparable à 2012, qui fut la meilleure année depuis 2007, c’est-à-dire avant le début de la crise.

Le solde commercial devrait suivre la même tendance. Déjà, le premier et le deuxième trimestres ont clôturé avec un excédent respectif de 73 millions et de 216 millions d’euros. 2012 avait affiché un solde positif de 894 millions, soit plus du double de celui de 2011 (472 millions) et un taux de couverture de 104,9 %, contre 102,8 % un an plus tôt. « Seule la région Centre a vu son solde commercial si fortement progresser en 2012, les autres régions affichant soit un léger déficit, soit des hausses de 10 à 40 % » se réjouit Marie-Madeleine Mialot, présidente de l’agence régionale de promotion et développement économique Centréco.

L’année 2013 devrait donc égaler 2012. Une année positive, puisque les exportations avaient gagné 12 % sur 2011 (la hausse au niveau national n’était que de 3,1 %), alors que les importations n’avaient progressé que de 9,8 %. En valeur, le montant total des ventes a atteint l’an dernier 19 milliards d’euros et les importations 18,1 milliards. « Ce n’est pas un épiphénomène conjoncturel, mais un mouvement structurel et une tendance de long terme estime-t-on à Centréco car nous avons une économie diversifiée, orientée vers l’international et tirée par de grands groupes multinationaux et une myriade de PME exportatrices ».

Sur les 4 700 exportateurs régionaux recensés par les Douanes, 3 160 avaient, en effet, leur siège dans le Centre. Avec sa 8e place des régions exportatrices (9e en 2011), le Centre fait ainsi un peu mieux que son poids économique ou démographique qui la classe au 10e rang.

Jean-Jacques Talpin

L’Europe, premier partenaire

L’an passé, 72,5 % des exportations et 69 % des importations ont été réalisées en Europe (respectivement 56,5 % et 57,4 % sur la zone euro). Cette dépendance européenne s’est accentuée du fait de la progression de l’export vers les pays voisins (notamment la Belgique, l’Espagne et le Royaume-Uni) et de la baisse des importations asiatiques (- 5,2 %). Le poids de l’Europe se traduit aussi par un excédent commercial (1,2 milliard, dont 348 millions d’euros sur la zone euro), alors que les échanges restent déficitaires avec l’Asie (-1 milliard). Plateforme de redistribution vers l’Europe, la Belgique, est devenue en 2012 le premier client de la région avec 16,9 % des exportations (3,2 milliards) devant l’Allemagne (2,6 milliards) qui était le premier client en 2011. Les autres principaux clients sont l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Italie qui dépassent le milliard d’échanges suivis par les États-Unis, les Pays-Bas, l’Irlande, la Chine et la Russie. Pour ses achats, le Centre traite d’abord avec l’Allemagne (2,9 milliards et 16,2 % des importations), pays qui, imports-exports cumulés, reste le premier partenaire commercial régional devant l’Irlande (2,2 milliards), l’Italie (1,6 milliard), la Chine (1,4 milliard) et l’Espagne (1,3 milliard) suivis par les États-Unis, la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et le Japon.

J -J T


Des départements forts à l’export

Le bilan à priori flatteur du commerce extérieur montre pourtant quelques points de faiblesse dans certains secteurs (comme les activités agroalimentaires) et des inégalités géographiques tenaces. L’activité à l’international reproduit la traditionnelle coupure industrielle de cette région avec trois départements (Loiret, Indre-et-Loire et Eure-et-Loir) qui pèsent 79 % des exportations et 75 % des importations régionales. À l’inverse le Berry (Cher et Indre) est à la peine avec 10 % à eux deux alors que le Loir-et-Cher dépasse à peine les 10 %. Le leadership est clairement affiché par le Loiret qui a lui seul enregistre plus du tiers des exportations régionales. Le commerce extérieur de cette région à deux vitesses montre aussi la prédominance de quelques grands secteurs en développement comme la pharmacie et les cosmétiques qui sont principalement installés dans le val de Loire et le Nord de la région et presque absents dans le sud. Les produits pharmaceutiques (5, 2 milliards), les parfums et cosmétiques (2,4 milliards) et les machines et équipements d’usage général (2 milliards) représentent à eux trois 52 % des produits vendus à l’international.

Le Centre est, derrière l’Ile-de-France, la deuxième région française exportatrice de produits pharmaceutiques qui représentent 28 % de ses exportations (en valeur + 34 % en 2012). Ce secteur est aussi fortement internationalisé avec des grands groupes souvent étrangers qui emploient un tiers des effectifs régionaux de l’industrie. Les trois premiers exportateurs de la région sont d’ailleurs étrangers : Pfizer, John Deere et Métalor Technologies France. Pour autant le mouvement à l’international de PME indépendantes n’est pas en reste à l’image de Teo Jasmin dans la décoration intérieure et l’équipement de la personne, mais aussi d’Oakridge dans l’ingénierie nucléaire ou Gault et Frémont, leader en emballages papier et carton pour produits alimentaires.

J -J T.


Valoriser l’agriculture, développer l’agroalimentaire

La dépendance commerciale du Centre vis-à-vis de l’Europe peut être considérée comme une des faiblesses du commerce extérieur : « nos entreprises régionales exportent trop souvent en Europe estime Marie-Madeleine Mialot, vice-présidente du Conseil régional, alors que les marchés en croissance sont souvent bien plus éloignés ».

L’autre faiblesse vient du déséquilibre de ses échanges de produits agroalimentaires. Alors que le Centre est la première zone céréalière de France et d’Europe et une forte région viticole et laitière il n’occupe que le 20e rang national pour l’export de ces produits avec un déficit de 461 millions d’euros déjà enregistré pour le 1er semestre 2013. Pourtant les IAA pèsent un poids conséquent avec 12 500 emplois, avec de grands groupes internationaux (Masterfood, Cargill, Mars, Andros, Mc Key, etc.) ou familiaux (LSDH, Rians, Triballat) mais qui produisent d’abord pour le marché français et peu pour l’export. L’agroalimentaire et la viticulture, deux des filières prioritaires du PRIE (Plan régional d’internationalisation des entreprises qui doit être voté le 26 septembre), tentent pourtant de conquérir le monde. C’est vrai pour le vin avec Alain Guéneau à Sancerre ou Jean François Maison à Cheverny qui veut faire connaître cette appellation peu renommée au Canada, aux USA, en Belgique et même en Chine.

« Nous n’avons pas le choix insiste le viticulteur, la demande et les prix stagnent en France, il faut exporter et faire passer rapidement notre chiffre export de 15 à 50 %. Je vais aller au Brésil, au Japon, partout ou c’est possible avec Centréco, l’agence régionale de développement économique ». Autre exemple avec les sirops Monin à Bourges ou Allaire, PME de l’Orléanais (16 millions de chiffre d’affaires en 2012, 48 personnes) spécialisée dans les légumes de 5e gamme. « On exporte d’abord en Europe explique son responsable Benoît Guéroult, mais on veut aller plus loin et c’est pourquoi nous avons mutualisé nos efforts avec trois autres entreprises pour être plus fort et pour réduire les coûts de l’export. On n’a pas le choix, il faut exporter, c’est une question de survie ! ».

Allaire est aussi régulièrement présent avec le soutien de Centreco sur les salons internationaux à Hong Kong ou Dubaï.

J -J T


IDE : 10 investissements étrangers par an

Une grande partie de l’export est assurée par des groupes internationaux qui ont trouvé dans le Centre une terre d’accueil : 470 établissements industriels sont ainsi contrôlés tout ou partie par des capitaux étrangers, 30 nationalités sont représentées et 52 000 salariés y sont employés, ce qui en fait du Centre la 8e région française pour les investissements internationaux. À elles seules les entreprises américaines représentent 30 % de ces capitaux les États-Unis occupant ainsi la première place devant l’Allemagne et le Royaume-Uni. Ces entreprises interviennent dans tous les secteurs : cosmétiques (Shiseido), médicament (Novo Nordisk), automobile (Delphi) ou électronique (STMicroelectronics). Ce tissu multinational poursuit sa consolidation. « En moyenne depuis 10 ans, nous enregistrons 10 investissements étrangers par an avec la création ou le maintien de 1 000 emplois chaque année » explique-t-on à Centréco.

L’an passé, 14 projets ont été menés par des étrangers avec notamment l’irruption de capitaux asiatiques : le matériel médical Corona repris par des Japonais, les encres Brancher par des Chinois ou des jantes autos par des Indiens. De même, de nouveaux secteurs pointent avec la logistique derrière Amazon qui a créé à Orléans 500 emplois en trois ans ou l’Allemand Lidl (250 emplois).

Ces deux dernières années des projets importants ont aussi vu le jour dans la santé avec l’Italien Chiesi qui investit 20 millions en Loir et Cher, avec l’Américain Nypro en Eure-et-Loir, le Belge Recticel à Bourges (50 emplois), Novo Nordisk qui investit 50 millions et le Japonais Ibiden, tandis que l’Italien ICT vient d’injecter 160 millions d’euros pour la création d’une usine de papier à Montargis (160 emplois). « La région demeure attractive et active pour prospecter et attirer de nouveaux capitaux étrangers » estime Centréco.

J -J T

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