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Trois questions à Marie-Madeleine Mialot, vice-présidente du Conseil régional du Centre

Le Moci. Le Conseil régional doit voter le Programme régional d’internationalisation des entreprises (PRIE) le 26 septembre. Comment avez-vous sélectionné les filières prioritaires ?

Marie-Madeleine Mialot. La Région a travaillé avec les différents partenaires de la Charte régionale d’exportation, à savoir le réseau des CCI, Ubifrance, la nouvelle Bpifrance, les Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) et l’agence de développement économique du Centre, Centréco, que je préside.

Centréco organise des salons à l’étranger, qui sont autant de relais pour les demandes des entreprises et aussi de plateformes nous permettant de les consulter. En croisant ainsi avec les priorités dégagées par la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, par exemple « mieux se nourrir », nous avons sélectionné les vins ou les produits gourmets. Certes, les vins de Loire sont moins connus que le bordeaux ou le bourgogne, mais nous pensons qu’ils peuvent aussi, grâce à des tarifs plus intéressants, gagner des parts de marché à l’étranger, notamment auprès de la classe moyenne émergente en Chine.

Pour les produits gourmets, le Centre dispose d’entreprises haut de gamme qui livrent, par exemple, Fauchon à Paris et peuvent donc parfaitement s’imposer sur des marchés de luxe dans le monde. Les partenaires du commerce extérieur ont également sélectionné le secteur de la décoration, de l’art de vivre et de l’aménagement des magasins. Le Centre possédant un patrimoine culturel qu’il faut rénover, s’y est développé un grand salon régional des métiers d’art, le deuxième en France, qui réunit 140 artisans d’art. Nous invitons également chez nous des missions d’acheteurs américains et britanniques.

Le Moci. Le Centre est connu comme une région de sous-traitance. Allez-vous privilégier le soutien aux primo-exportateurs ?

M-M. M. Nos deux priorités sont les primo-exportateurs, les PME à fort potentiel et les Entreprises à taille intermédiaire (ETI). C’est ainsi que, dans le PRIE, les partenaires ont abouti à une liste nominative de 1 800 entreprises (dont la moitié de primo-exportateurs) dans les filières prioritaires. Un autre axe du PRIE est l’identification de marchés applicatifs ou cibles clients.

En l’occurrence, dans les vins et spiritueux, il s’agit des importateurs-distributeurs, des grandes et moyennes surfaces (GMS), des cavistes-magasins spécialisés et des hôtels-restaurants-cafés, dont l’intérêt pour nos sociétés varie évidemment selon les pays.

Le Moci. Vous figurez aussi parmi les représentants de la Région au sein de la délégation régionale de la nouvelle banque publique d’investissement et de financement Bpifrance. Quel doit être son rôle ?

M-M. M. Bpifrance doit se distinguer des autres banques. Elle doit avoir une longueur d’avance, anticiper et surtout ne pas faire ce que les banques régionales peuvent faire à des tarifs plus intéressants pour les PME. Nous devons inventer l’outil le plus efficace et répondre présent au moment précis où l’entreprise en a besoin. Ce qui va demander une réelle cohésion au sein de Bpifrance entre l’ex-Oseo, Coface et Ubifrance et avec la Région pour faire jouer pleinement les complémentarités. C’est un travail très fin qui doit amener à plus de simplification pour l’entreprise.

Le Moci. Est-ce que la Région va revoir la panoplie de ses aides ?

M-M. M. Oui, bien sûr. Dans un esprit de complémentarité, si Bpifrance accorde des prêts à l’export, la Région actionnera d’autres leviers. Du coup, il faudra aussi mener des consultations avec les banques régionales.
C’est notre travail de coordination, nous Région, désignée comme chef de file des opérateurs du commerce extérieur. Il va, en outre, falloir se pencher sur ce que nous ferons pour les ETI. Les plafonds d’aide européenne limités à 200 000 euros par entreprise sont parfaits pour les primo-exportateurs et les PME, mais pas du tout pour les ETI, qui restent encore fragiles et auraient besoin d’un plafond de deux millions au minimum pour poursuivre leur développement.

Propos recueillis par François Pargny

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