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Secteurs porteurs : la force du « Made in France » reste un atout

Que vaut en Chine le label « Made in France » ? Sur quels secteurs est-il reconnu ? « Il ne faut pas croire que le marché chinois est derrière nous et qu’il est trop tard pour y investir… », estime Olivier Guibert, président de la CCIFC. L’enrichissement de la classe moyenne et l’extraordinaire développement urbain offrent en effet, selon lui, de belles opportunités et perspectives pour les entreprises françaises localement. En particulier sur des secteurs clés du développement durable, de l’urbanisme ou encore de l’agroalimentaire. Tour d’horizon.

Agroalimentaire : bien manger, une priorité !

Alors que les scandales alimentaires se multiplient, les Chinois réclament des autorités plus de transparence et une meilleure traçabilité des produits qu’ils avalent.
Li Keqiang a d’ailleurs promis dès son accession officielle au poste de Premier ministre en mars, un « air propre » et des « aliments sûrs ». Simple effet d’annonce ? Avec une population de 1,3 milliard de personnes, la Chine ne peut faire l’impasse sur cette question. Les autorités ont ainsi lancé depuis 3 ans plusieurs programmes spécifiques dont celui, rappelle Marion Lespine, responsable affaires institutionnelles du groupe Limagrain en Chine, « de réformer plus de 5 000 standards alimentaires (applicables aux produits fabriqués en Chine ou importés) ». En mars dernier, lors du dernier congrès du parti communiste, a également été annoncée la création d’une administration dédiée à la sécurité alimentaire, ayant rang ministériel alors qu’était lancé au même moment le programme de traçabilité (baptisé en anglais « Beijing Traceability System ») sur 8 groupes agro-industriels et que de nouvelles régulations sur l’importation et l’exportation de produits laitiers sont en place depuis le 1er mai (1). Dans le secteur agricole, la tendance récente du développement des groupes agro-industriels chinois (qui s’internationalisent de plus en plus) met par ailleurs en évidence un encouragement par les autorités centrales de développement sur les villes de troisième et quatrième rangs. C’est sur ces zones – le plus souvent à l’intérieur du pays – qu’il y a en la matière beaucoup à entreprendre.
 
P. T. 

(1) En mars dernier, Markem – Image (leader mondial du marquage-codage – signait d’ailleurs un accord de partenariat stratégique avec Mengniu, le numéro 1 chinois de l’industrie laitière.


Urbanisme : toujours plus haut… plus grand


La Chine, pour les architectes du monde entier, est devenu un formidable terrain d’expression même si, dans ce secteur également, l’accès aux appels d’offres publiques est souvent compliqué pour les agences étrangères. 
Car en même temps que l’Empire du milieu devenait en 2011, le premier marché mondial de la construction, il dépassait les États-Unis en nombre de gratte-ciel construits. Selon une étude du cabinet McKinsey, le pays le plus peuplé au monde pourrait construire l‘équivalent d’un Chicago chaque année – soit plus de 1 500 immeubles de plus de 30 étages – jusqu’à 230. Vertigineux !

« L’appétit de la Chine pour les hauteurs dans les cinq dernières années et dans les cinq prochaines est plus grand que tout ce que nous avons connu dans l’histoire de la construction», précisait fin 2012 le directeur de Skidmore, Owings and Merrill, l’agence d’architecture qui a construit la Burj Khalifa à Dubaï (828 mètres de hauteur) et qui signait en 2010, la tour 3 du China World Trade Center à Pékin. Avec ses 330 mètres sur 81 étages, ce gratte-ciel « new-yorkais » de verre et d’acier est le plus haut de la capitale chinoise. Le rêve chinois s’est également emparé des architectes français. 

Plusieurs dizaines y sont installés, le plus souvent à Pékin et à Shanghai. Jean Nouvel détaillait par ailleurs mi-mai son projet pour le futur musée d’art de Chine, qui sera réalisé en partenariat avec le Beijing Institute Architecture Design. Il promet un bâtiment de 200 mètres de long, tout en pierre, verre et métal. 

P. T.

Environnement : le défi du « Green China »

C’est l’une des grandes ambitions du plan quinquennal en cours (2011-2015) : faire de la Chine – premier pollueur de la planète – un pays écologiquement plus responsable. 
Objectifs concrets : réduire de 17 % l’intensité carbone du pays avant 2015 et faire passer à 11,4 % (contre 9,6 % actuellement) la part des énergies non-fossiles dans son « mix énergétique ». « La dynamique d’ensemble est positive et les besoins en équipements et technologies sont réels », estime-t-on dans le milieu d’affaires français. « Le Plan met en particulier l’accent sur plusieurs secteurs où l’industrie française est reconnue ». L’eau par exemple (traitement, détournement, etc.) avec des investissements évalués à 100 milliards d’euros jusqu’en 2020, les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, etc.) mais aussi l’efficacité énergétique. « 65 % d’économies d’énergie devront être réalisées dans tous les nouveaux bâtiments d’ici 2015 », rappelle ainsi une note de 2011 de la mission économique française en Chine. « Les contrats de performance énergétiques, mis en place par des ESCOs (energy services companies), sont encouragés depuis fin 2010. » Mais on se souvient des images qui ont fait le tour du monde d’un Pékin noyé en début d’année dans un très épais nuage de pollution. Pas très encourageant, estiment la plupart des observateurs. « En Chine, la priorité est donnée non à l’impact écologique mais véritablement l’efficacité énergétique de tel ou tel ou tel modèle », explique un représentant à Pékin d’un équipementier électrique international. Reste qu’une enveloppe de 3 000 milliards de yuans (325 milliards d’euros environ) a été débloquée jusqu’à 2015 pour diversifier le modèle énergétique du pays et protéger l’environnement…

P. T.


Les accords de coopération franco-chinois dans le développement durable


Delphine Batho, ministre de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, a signé à Pékin, en marge de la visite de François Hollande (25-26 avril) deux accords de Coopération, l’un portant sur la protection de l’environnement (signé avec le ministre chinois de la Protection de l’environnement ) et l’autre sur le développement urbain durable (avec le ministre du Logement, du développement urbain et rural), deux des secteurs dans lesquels le gouvernement veut promouvoir l’offre française à l’international. L’accord en matière de protection de l’environnement couvre l’amélioration de la qualité de l’air, la conservation des milieux aquatiques, le droit de l’environnement, la gestion des produits chimiques, la préservation de la biodiversité, la gestion des déchets, la dépollution des sols, et l’affichage environnemental. Il doit permettre à la fois de faire bénéficier la Chine de l’expérience française dans ces différents domaines et de contribuer à la promotion des savoir-faire et de l’expertise française en matière environnementale. L’accord en matière de développement urbain durable prolonge une coopération engagée par le biais d’un accord précédent signé en 2007. Il a pour objectif d’intensifier le travail engagé avec les autorités chinoises, tant au niveau national qu’au niveau local, notamment dans le Grand Wuhan, zone pilote de la coopération. Ses principaux axes portent sur la planification spatiale et l’aménagement urbain, les transports urbains, la construction durable, l’eau et l’assainissement, le traitement des déchets, et la protection des villages traditionnels.
 
Les projets menés dans le cadre de cet accord doivent permettre, espère le ministère français, de faire valoir l’excellence des technologies et du savoir-faire des groupes français et des PME innovantes, que ce soit en matière de traitement des eaux et des déchets, d’efficacité énergétique, de matériaux de construction respectueux de l’environnement, ou de transports en commun.

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