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Guide business Koweït 2015 : les secteurs porteurs

4 millions d’habitants, 72 000 USD de revenus par habitant en parité de pouvoir d’achat, des dépenses publiques en hausse malgré la baisse des revenus pétroliers… Le Koweït reste un marché attractif pour les savoir faire français dans plusieurs secteurs, à condition de viser la qualité et le haut de gamme.

 

Procédures administratives plus longues que chez ses voisins du GCC, barrières d’accès au marché non-visibles ou non-officielles, voire des soupçons de corruption, ont découragé les impatients. À tort ? Selon Lionel Levha, le président des CCEF au Koweït, « si c’est plus dur d’y entrer, on y gagne aussi plus d’argent ».
Aéronautique, défense, sécurité, nouvelles technologies parapétrolier, agroalimentaire, produits de première nécessité… Gros ou petit contrats : « les Koweïtiens apprécient nos produits, le luxe, la mode, et ils adorent les marques », constate-t-il.
Pour sa part, Philippe Galli, le conseiller économique à l’ambassade de France au Koweït conseille aux entreprises de prendre une assurance prospection Coface, pour réduire leurs coûts de prospection. « Mais le succès repose en premier sur le choix de l’agent/ partenaire et sur un montage légal bien ficelé », prévient Rabih Sangha, directeur de Business France au Koweït.

 

Défense  Budget en forte hausse

L’émirat n’a pas encore sorti son carnet de chèques, mais ses déclarations sont claires. En octobre 2015, le Koweït s’est engagé fermement sur l’achat de 24 hélicoptères lourds H225 (type Caracal). Un contrat accompagné d’une option pour six autres appareils, estimé à près de 1 milliard d’euros (Md EUR), et déjà pisté par Airbus Helicopters en janvier dernier.
De plus, le pays pétrolier a signé des lettres d’intention d’achat de véhicules blindés légers et pour la maintenance de patrouilleurs maritimes (contrats attendus par Renault Trucks Defense et DCI, Defense Conseil International).
Le Koweït observe avec inquiétude les conflits qui secouent la région et renforce sa défense à l’instar de ses voisins du Golfe. Alors que l’Arabie Saoudite augmente ses dépenses militaires de 27 % pour les 5 prochaines années, le Koweït envisage la création d’un budget de défense exceptionnel de 6,2 Mds de dinars koweïtiens (KWD) – environ 18,6 Mds EUR – sur dix ans, rapporte le quotidien national Al Qabas. Pris pour cible par Daech qui a revendiqué l’attaque contre une mosquée chiite en juin 2015 dans la capitale, et qui a fait 27 morts, le Koweït s’est déclaré « en guerre » contre les djihadistes. Le pays a renforcé la sécurité autour de ses sites industriels et installations portuaires, il a aussi augmenté les contrôles d’identité. Selon 6Wresearch, le marché de la vidéosurveillance va enregistrer une croissance de 5 % au Koweït en 2015, celui des systèmes de contrôle d’accès de 7 % en rythme annuel (2015-2020). Ainsi, le système de surveillance des deux principales bases aériennes du pays (Ahmed Al Jaber et Ali Al Salem) sera fourni par le groupe français Thales qui a signé le contrat en novembre 2015.
Modernisation des systèmes de surveillance, investissement dans les technologies d’observation par satellite et radars, et de caméras. Les appels d’offres défilent sur le site officiel de l’État.
Les grands projets d’infrastructure publics et privés (soit près de 700  Mds USD d’investissements d’ici 2020) doperont le secteur de la sécurité, rapporte Frost & Sullivan. Dans la région, son expansion devrait être trois fois plus rapide que la moyenne mondiale.

 

Santé  La médecine française s’exporte

En discussions depuis quelques années, le projet d’implanter un satellite de l’Institut Gustave Roussy au Koweït prend enfin corps. Le premier centre de lutte contre le cancer en Europe a signé un accord avec un partenaire koweïtien privé, le groupe Ali Abdulwahab Al Mutawa, en octobre dernier. L’établissement « aura probablement une cinquantaine de lits pour commencer », confie Faisal Al Mutawa, le businessman koweïtien. Il devrait ouvrir d’ici deux ans.
Ainsi, l’institut Gustave Roussy ouvre la voie d’un marché en pleine expansion aux entreprises tricolores. Le Koweït a lancé récemment un vaste plan de modernisation d’infrastructures de santé, dont le budget pourrait dépasser 7,2 Mds USD. Il prévoit notamment une vingtaine de nouveaux hôpitaux. « C’est le bon moment pour investir sur ce marché », constate Faisal Al Mutawa.
Selon le quotidien Kuwait Times, d’ici 2018, le Koweït pourrait avoir 125 polycliniques, si le ministère de la santé termine ses projets dans les temps. De plus il y a urgence. Les maladies de la civilisation sont un fléau au Moyen-Orient et deviennent le problème de santé publique. Si l’artériosclérose reste la première cause de mortalité au Koweït et dans le Golfe, on observe avec inquiétude l’épidémie d’obésité ou de diabète. À lui tout seul, le diabète risque de couter 24,7 Mds USD aux pays du GCC d’ici 2035, selon le rapport de  The Economist Intelligence Unit, publié en novembre 2015.

 

Énergie  Priorité au renouvelable

Le 7 décembre 2013 le consortium mené par GDF Suez a célébré l’implantation d’Az Zour north, le premier projet de production indépendante d’électricité et de dessalement d’eau du Koweït (1 500 MW et 486 000 m3 /jour pour 1,8 Mds USD).
Les secteurs de la production électrique et du dessalement d’eau ont été récemment ouverts aux investisseurs étrangers à travers des partenariats public-privé (PPP). Solaires, éoliennes, thermiques ou mixtes, les nouvelles centrales feront partie du réseau de l’émirat, actuellement en développement pour anticiper la hausse de la demande en électricité, estimée à 30 000 MW en 2030 contre 12 000 actuellement.
L’un des plus grands consommateurs d’énergie au monde par habitant, le Koweït dépend des importations du gaz pour générer son électricité et utilise aussi le pétrole (8,3 % de sa production utilisée en 2013). La note est lourde : 8,25 Mds d’euros en 2013, d’où la volonté de développer les énergies alternatives.
Ainsi, le premier complexe solaire du Koweït (60 MW pour 85 M USD) sera construit par l’espagnol TSK, dans le Parc des énergies renouvelables à Shagaya.

 

Hydrocarbures  Succès, mirage ou déception

Alors que Febius Optics, une start-up fondée à Pau, rêve de placer sa technologie de fibre optique fraîchement brevetée, au Koweït, une autre PME française parapétrolière rentre découragée de l’émirat. « C’est mon dernier salon, il n’y a pas de contrats là-bas, ils ne font que parler », lance ce patron dégoûté.
Autre exemple Technogenia, (25 mln d’euros en 2014) sur le marché koweïtien depuis dix ans, elle n’a qu’un seul client. « C’est dur de trouver un bon agent, il faut beaucoup prospecter », constate Fahad, responsable commercial, arrivé tout récemment à Dubai, pour le compte de la PME qui veut renforcer sa position dans la région. Il faut dire que la concurrence joue des coudes depuis que le Koweït a annoncé 100 Mds USD d’investissements dans son industrie pétrolière entre 2014 et 2019.
Côté « upstream », le pays planifie d’augmenter sa production de pétrole à 4 millions de barils/jour (Mbj) d’ici 2020, en développant entre autres ses projets d’huiles lourdes et d’unités de stockage. Il veut optimiser ses revenus en augmentant sa capacité de raffinage. Mi-octobre 2015, les Koweïtiens annonçaient l’attribution de contrats de 4 Mds KWD (13,2 Mds USD) pour la construction de la méga raffinerie de Zour. Un projet partagé entre dix compagnies étrangères parmi lesquelles figurent l’espagnole Reunidas, la chinoise Sinopec, les sud-coréens Hyundai, SK, Daewoo, la britannique fluor, l’italienne Saipen et l’indienne Essar.
Avec deux autres raffineries actuellement en cours de modernisation (Clean fuels project), le Koweït aura au final une capacité de raffinage de 1,4 Mbj. L’enjeu de l’année prochaine sera en revanche le projet d’oléoduc de 162 km entre Al Zour et le site d’extraction d’huiles lourdes.

Eva Izabella Levesque

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