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Entreprises : des parcours qui sortent des sentiers battus

Le marché chinois est tellement grand et complexe que pour les PME, l’aborder est un casse-tête à haut risque. En France, les initiatives pour sortir des sentiers battus, qu’elles proviennent d’associations, de régions ou d’individus, se multiplient, favorisant le collectif. Voici quelques exemples.

 

Sichuan : un pari à long terme

Un territoire grand comme l’Allemagne, peuplé de 90 millions d’habitants, offrant un taux de croissance annuel frôlant les 14 % (contre 7,4 % à l’échelle nationale). Bienvenu dans le Sichuan, épicentre de la Chine de l’Ouest ; terre des pandas géants, nouvel eldorado pour entrepreneurs aventuriers, lassés de Shanghai, de Pékin et de leurs centres d’affaires par trop aseptisés.
« Je suis d’abord tombé amoureux de la province et de Chengdu, sa capitale. Mais j’ai aussi réalisé très vite les incroyables opportunités business locales », témoigne Jean-Pierre Palier, président local de l’Union des Français de l’Étranger.
Des Français justement, la circonscription consulaire dont dépend le Sichuan et qui englobe également le Yunnan et le Guizhou voisins n’en compte que 400. Il y a tout à faire ici et l’on compte très peu de PME. « Il faut venir ! », insiste cet entrepreneur touche-à-tout qui a investi dans le solaire, la chaussure, la restauration, etc.
Néanmoins cette Chine là – placée au cœur de la politique de relance baptisée Go West(1) – se mérite. N’y perce pas la première entreprise occidentale venue.
« Chengdu compte certes plusieurs dizaines de millions d’habitants mais reste un marché difficile », témoigne Fabien Derbhassy, représentant en Chine de l’entreprise grenobloise IPW group (qui emploie sur place 250 personnes), présente dans l’étude, la conception et la fabrication de produits finis et semi-finis. Il faut pour appréhender le Sichuan du temps, de la patience et à coup sûr une pratique certaine de la Chine.

P. T.

(1) Nom donné à une politique économique, lancée en 1999, visant à rééquilibrer le développement très inégalitaire du territoire chinois.

 

1 000 PME/ETI à Chengdu !

Lancée par la fondation Prospective et Innovation, présidée par Jean-Pierre Raffarin, cette opération inédite entend réunir quelque 1000 PME françaises et chinoises à la prochaine Foire internationale de l’ouest à Chengdu (capitale de la province du Sichuan) – l’une des plus importantes de Chine – qui se tiendra les 23 et 24 octobre 2014. Un événement qui s’inscrit dans le cadre du cinquantaine des relations diplomatiques France-Chine (voir les pages « Pratique » en fin de dossier).

 

 

Tianjin- French City : le rêve d’un village de produits du terroir français

Près de cinq mois après l’inauguration des lieux qui accueilleront à Tianjin le futur village français, baptisé « French City », pour promouvoir l’artisanat des régions françaises, le projet se poursuit, mais prend quelque retard sur le calendrier initial. Une preuve que pour sortir des sentiers battus et monter des projets innovants de commercialisation de produits des terroirs français en Chine, en s’appuyant sur des partenariats avec des collectivités locales, mieux vaut s’armer de patience.

Dominique Calace de Ferluc, président de l’Institut social de France et de l’Union européenne (ISF Europe), promoteur du projet côté français, s’est rendu en Chine le 15 février afin de rassurer les autorités de Tianjin, emportant dans ses bagages une liste de 1 022 noms d’entreprises qui souhaitent participer au projet, un chiffre proche de l’objectif imposé par le groupe Tianjin Wanshun real estate co. qui est d’atteindre les 1 500 entreprises au 15 juin 2014. « On voulait leur montrer que le projet était crédible », explique-t-il.

Toutefois, côté chinois, un changement est survenu : R-James Huang, initiateur de cette French City, a été écarté du projet. « On attend qu’il soit remplacé », commente Dominique Calace de Ferluc. Le promoteur Bai Shao Liang a, lui, confirmé avec le directeur général de la French City, M. Ling, son intention de poursuivre le projet. De plus, souligne le président de l’ISF Europe, « nous avons réussi à convaincre le promoteur que les produits régionaux partent du Havre, en insistant sur le faible nombre de jours de grève du port ! » Mais le projet « va prendre du retard », admet-il. Initialement, il devait voir le jour fin 2014.

Lors de cette visite, la deuxième depuis le lancement officiel en décembre 2013 de la French City, les autorités de Tianjin ont réaffirmé leur participation au projet qui bénéficiera de subventions de la ville. Dominique Calace de Ferluc a rencontré les autorités du port de Tianjin, le maire et les responsables de la douane. « Des choses ont été annoncées oralement », signale-t-il.

Côté français, l’intérêt suscité par ce projet semble ne pas faiblir du retard pris, témoignant d’un appétit pour la conquête des consommateurs chinois hors des sentiers battus. Il a obtenu le soutien de Bpifrance dans la foulée de la mise en place des plans régionaux d’internationalisation des entreprises (PRIE) et d’Ubifrance, de même que de Matignon et du ministère des Finances. Quelque dix présidents de Région ont répondu favorablement au courrier qui leur a été envoyé pour annoncer le projet dont Rhône-Alpes (en décembre 2013, Erai, l’agence régionale chargée de l’international, avait envoyé deux responsables lors de l’inauguration du site), la Picardie, la Haute-Normandie, la Basse-Normandie la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Auvergne…

Venice Affre

 

Sud Ouest France : des « maisons » sous douane pour commercialiser foies gras et charcuteries fines

Retour sur l’ouverture, en juillet 2013, à Wuhan, dans la province du Hubei, de la première Maison « Sud Ouest France », projet interrégional des régions Midi-Pyrénées et Aquitaine mené en partenariat avec un homme d’affaires chinois, pour promouvoir et commercialiser leurs produits agricoles et agroalimentaires auprès du public chinois. « Les premiers résultats sont assez encourageants », indique au Moci Vincent Labarthe, vice-président du conseil régional Midi-Pyrénées en charge de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de l’enseignement agricole et co-président de l’association Sud Ouest France*. Le concept : un centre logistique sous douane, ouvert aux professionnels comme aux particuliers, assorti d’un système d’authentification performant. Cette première Maison « Sud Ouest France » propose aux consommateurs chinois, sur 950 m2 de surface de vente une large palette de produits qui se positionnent sur le créneau du milieu de gamme dont des vins de Bordeaux et du Sud-Ouest mais aussi des pruneaux, du cassoulet, du foie gras, etc. « La classe moyenne chinoise est friande de ce type de produits », constate l’élu midi-pyrénéen.

Les premières commandes de produits régionaux ont atteint, selon lui, 200 000 euros. « Ce chiffre est plus important que le volume projeté ! », se réjouit-il. L’association « Sud Ouest France » table sur une croissance de 25 % la première année et de 20 % les années suivantes. Et l’accord trouvé lors de la dernière visite du président chinois Xi Jinping en France pour ouvrir le marché chinois aux produits de la charcuterie française « a été une bonne chose », estime Vincent Labarthe.

Une trentaine d’entreprises agroalimentaires régionales sont présentes au sein de la Maison « Sud Ouest France » et nouent des contacts avec les réseaux de distribution locaux. « On sent de bonnes perspectives », commente l’élu. Du coup, une seconde Maison va ouvrir à Chengdu en septembre 2014 et sera beaucoup plus grande avec une superficie de 2 700 m2. « La ville de Chengdu est une ville plus importante, en termes de population et de croissance économique », résume Vincent Labarthe. L’association Sud Ouest France a également d’autres cibles en vue : Shanghai et Pékin. « Ce sont des villes qui ont des perspectives de croissance importante », conclut-il.

V. A.

 *Site : http://sudouestfrance.fr/

 

Web chinois : quand Paris mise sur Alibaba

La classe moyenne chinoise, c’est déjà près de 135 millions de personnes selon les estimations de l’OCDE, qui prévoit qu’environ 10 % des 1,35 milliard de Chinois en relèvent, et que ce pourcentage atteindra 40 %, soit 560 millions, en 2020. Autant dire qu’à l’instar des constructeurs automobiles mondiaux, qui ont déjà fait d’un marché chinois en pleine explosion leur cible d’investissement prioritaire, les marques de produits de consommation lorgnent toutes sur ce marché incontournable.

Plusieurs marques du luxe français ont déjà balisé le terrain. Mais pour booster les ventes de produits de consommation français en Chine et y améliorer la visibilité des marques tricolores moins connues dans l’Empire du Milieux, rien de mieux que nouer un accord avec l’un des plus gros acteurs du e-commerce chinois alors que les ventes en lignes ont explosé ces dernières années, stimulées par une classe moyenne et urbaine en plein développement (voir aussi les secteurs porteurs pages suivantes). C’est du moins la conviction de Laurent Fabius, désormais en charge du Commerce extérieur.

D’où la signature d’un protocole d’accord, le 16 mai, lors d’un déplacement en Chine du ministre des Affaires étrangères et du développement international, avec Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, devenu en 15 ans un des leaders mondiaux du e-commerce, coté à Hong Kong et sur le point d’entrer en bourse à New York : 327 millions de clients, près de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 968 millions d’euros de bénéfices.

Alibaba, un mix entre ebay et Amazon peu développé en dehors de la Chine, ne vend pas en direct mais développe des plateformes Internet qui mettent en relation vendeurs et acheteurs, à l’instar de Taobao, premier site de vente en ligne uniquement en chinois, avec des centaines de millions d’articles référencés. Le dirigeant chinois s’est engagé à proposer des services sur mesure, un soutien marketing aux entreprises françaises, et à offrir une procédure d’inscription accélérée sur l’un de ses sites, Tmall, où de nombreuses marques étrangères – dont plusieurs dizaines de marques tricolores – sont déjà référencées. Les entreprises seront assistées, pour se faire, par Ubifrance et l’Afii, qui sont les partenaires d’Alibaba dans cette opération. Dès le 19 mai, une campagne de communication devait être lancée sur le slogan Elegance of France avec une trentaine de marques de la mode, des cosmétiques, de l’alimentation ou encore des accessoires de maison, de Lacoste à Evian en passant par le Coq sportif, Cache-cache et Clarins.

 C. G.

 

Comment Cosmetic Valley accompagne ses membres en Chine

« Certaines sont reparties avec des commandes », se réjouit Jean-Luc Ansel, directeur-général de Cosmetic Valley, au retour d’une mission à Shanghai, où il a accompagné une vingtaine de PME sur le salon China Expo Beauty (CEB) qui s’est tenu du 7 au 9 mai. Même si Internet devient un canal d’entrée sur le marché chinois, les salons professionnels, qui prolifèrent en Chine, restent un moyen de prospection précieux. Et y partir groupé permet de démultiplier l’efficacité. Le pôle de compétitivité participe au salon CEB depuis 5 ans, et l’année 2014 a été son meilleur cru, selon Jean-Luc Ansel. Le stand Cosmetic Valley faisait 245 m2, « on va prendre plus grand l’année prochaine ! ».
« La démarche du pôle, explique-t-il, consiste à emmener sur le salon des PME qui sont à la recherche de distributeurs. » Basé à Chartres, Cosmetic Valley compte 320 membres dont une majorité de PME. Objectif d’une participation à un tel salon : trouver des partenaires et nouer des contacts importants. En l’occurrence, les visiteurs de ce salon, venus en majorité d’Asie – de Chine et des pays voisins comme la Corée du Sud – sont à la recherche de la marque France, synonyme de savoir-faire, de recherche, de produits sûrs et performants dans le secteur des parfums et cosmétiques. Cosmetic Valley a également entamé des discussions avec les autorités chinoises, dont la Fédération chinoise des produits cosmétiques, en vue de connexions avec d’autres régions comme le Yunnan ou d’un jumelage entre Chartres et une ville chinoise.

 V. A.

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