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Guide business Chine 2014

Le cinquantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, marqué par la visite du président chinois Xi Jinping en France fin mars dernier, a été clairement l’occasion de renforcer une détente amorcée dès 2012 et de relancer des relations économiques entre les deux pays. Un contexte favorable aux développements des intérêts tricolores en Chine – et des intérêts chinois en France – qui doit profiter tout autant aux grands groupes qu’aux PME. Décryptage à travers analyses et témoignages.

Le couple franco-chinois ? « En pleine forme », notent nombre d’observateurs en cette année anniversaire qui célèbre les 50 ans de relations diplomatiques entre Paris et Pékin. Oubliées donc les frictions de 2008, les bras de fer diplomatiques sur fond de manifestations pro-tibétaines à Paris… L’heure est aux commémorations « positives », aux célébrations de ce cinquantenaire qui place la France, vue de Pékin, comme un partenaire de longue date ; son premier allié historique occidental du temps de Mao et de De Gaulle.

Un anniversaire dont compte bien se servir Paris pour avant tout rééquilibrer sa balance commerciale avec le Dragon d’Asie – largement à l’avantage de ce dernier : + 25,8 milliards en 2013 (1). Les échanges bilatéraux et la poussée des entreprises françaises sur place restent ainsi le fil rouge de cette année de festivités censée « marquer et sceller l’amitié entre nos deux peuples », comme le souligne la très officielle agence de presse Chine Nouvelle. « A Bercy, où semble souffler un vent d’optimisme, on fait état d’une « très bonne relation politique » entre les deux pays », considérait par ailleurs un récent article du Monde. De fait, Paris a répondu à certaines demandes de Pékin, « notamment sur la possibilité d’obtenir des visas en 48 heures, et les Chinois, veut-on croire, portent une appréciation positive sur les réformes conduites en France ».

Rien de tel alors – pour marquer le coup – qu’une visite d’Etat (même express), à l’instar de celle du président chinois Xi Jinping venu fin mars signer à Lyon puis à Paris 50 accords pour quelque 18 milliards d’euros (voir texte ci-après). Une « moisson » saluée officiellement par l’Elysée qui a offert une réception somptueuse à cet hôte de marque dans les jardins et les murs du château de Versailles. La presse française a toutefois remarqué « que la majorité de ces investissements chinois auraient en fait lieu sur le sol de la République Populaire, que cela soit pour la fusion PSA-Dongfeng, la co-production d’hélicoptères Avicopters, ou encore l’usine Airbus à Tianjin », comme le notait en avril le sinologue Renaud de Spens dans les colonnes du magazine de la chambre de commerce et d’industrie française en Chine (CCIFC). Et dans le reste des achats, certains, comme la grande commande de 70 Airbus, bénéficieront eux à toute l’industrie européenne.

Qu’importe, la France redresse la tête face au géant d’Asie. Rien n’est laissé au hasard. Laurent Fabius, désormais en charge du Commerce extérieur et de la promotion du tourisme, espère même que la facilitation des visas va ouvrir de nouveaux corridors à des touristes chinois adepte du shopping qui font déjà le bonheur des grands magasins parisiens. Surtout, les entreprises tricolores comptent bien profiter de cette « parenthèse 2014 », favorable au rapprochement politique entre Paris et Pékin, pour gagner du terrain sur un marché chinois réputé concurrentiel et encore difficilement accessible.

De fait, le dernier « position paper » (2013/2014) de la Chambre de commerce européenne en Chine déplore le manque de transparence des régulateurs, tant centraux que locaux, et réclame « une augmentation des ressources gouvernementales afin d’assurer la conformité des entreprises chinoises avec le cadre réglementaire ». Autrement dit, de faire en sorte que tout le monde respecte les mêmes règles. Malgré tout, la réforme – en cours – des entreprises d’Etat (dites SOEs(2)), devrait permettre bientôt aux acteurs étrangers de mieux se placer sur l’énorme échiquier chinois, pour l’heure souvent « trusté » par ces mastodontes publics qui pèsent des milliards et sont souvent guidés au plus haut niveau de l’appareil. Une situation qui serait, selon les analystes, un obstacle au développement économique du pays et étoufferait les initiatives du secteur privé.

L’idée, poussée par Xi Jinping en personne : réduire la situation de monopole de ces SOEs sur des secteurs tels que les services bancaires, le BTP ou encore l’urbanisme. « Cette réforme d’envergure est sur les rails et devrait se faire sentir d’ici à 2018/2020 », prédit un entrepreneur tricolore à Pékin.

C’est donc sur ces secteurs en particulier, sur lesquels la qualité du « made in France » est reconnue (voir «  secteurs porteurs » dans ce dossier) que les entreprises tricolores doivent renforcer leur position. « Les PME françaises innovantes doivent également mieux sonder le marché chinois », considère le même entrepreneur. « Elles ne sont souvent pas assez visibles sur place ». La faute à leur méconnaissance du marché et de leurs acteurs parfois mais aussi au manque d’effet d’entrainement souvent constaté entre celles-ci et les grands groupes du CAC 40, présents en Chine. Et de nombreux dirigeants de ces PME sur place de réclamer auprès de ces fleurons français un « patriotisme économique » dans le choix de leurs sous-traitants ce qui permettrait à ces mêmes PME de « chasser » plus efficacement sur place.

Malgré un recul du volume global des exportations françaises vers la Chine de 2,2 %, dans un contexte de ralentissement de la croissance chinoise, l’année 2013 a néanmoins été « un bon cru » pour les entreprises tricolores dans certains secteurs. Elles ont vu en effet leurs exportations progresser dans l’agroalimentaire (+ 3,3 %), la santé et les cosmétiques (+ 15 %) ou encore le numérique (+ 20 %). Des indices encourageants qui pourraient avoir, espère la communauté française en Chine, un effet boule de neige en cette année anniversaire. « La dynamique politique entre Pékin et Paris est là, note Ding Yufan, économiste pékinois. C’est ce qui est très positif si l’on considère l’état de ces mêmes relations il y a seulement 5 ou 6 ans ».

Pierre Tiessen

(1) La Chine est le deuxième fournisseur de la France, après l’Allemagne – la France n’est en revanche que la 19e partenaire commercial de la Chine.
(2) State Owned Enterprises.

 

Principaux accords économiques signés lors de la visite d’Etat
de Xi Jinping en France

La visite du président chinois en France a été marquée par la signature officielles d’une cinquantaine d’accords, dont plusieurs grands contrats commerciaux et accords d’investissements.

• Commande à Airbus de 70 avions pour une valeur de plus de dix milliards de dollars (plus de 7 milliards d’euros). Cette commande comprend 43 appareils moyen-courriers A320 et 27 long-courriers A330. Par ailleurs le constructeur aéronautique a annoncé l’extension pour dix ans de son entreprise commune avec Aviation Industry Corporation of China (AVIC) pour assembler les avions de la famille A320 dans l’usine de Tianjin.- Accord de production de 1000 hélicoptères civils EC175/AC352 entre Airbus Helicopters et Avicopters (division hélicoptères du groupe AVIC).

• Commande à Safran de 120 moteurs pour équiper des hélicoptères AC352.

• Signature de l’accord capitalistique entre le constructeur Dongfeng et le groupe automobile PSA Peugeot Citroën (dans le cadre d’une augmentation de capital de 1,8 milliards d’euros, entrée de Dongfeng dans l’actionnariat. La famille Peugeot, l’Etat français et le constructeur automobile chinois détiendront 14 % du groupe français. Il sera fait appel au marché pour 1,2 milliard supplémentaire)

• Poursuite des négociations entre Areva et CNNC sur la construction en Chine d’une usine de retraitement des déchets nucléaires, qui avait fait l’objet d’une lettre d’intention signée en avril 2013 lors de la visite de François Hollande à Pékin.

• Signature entre Total et le pétrolier CNOOC d’un accord prolongeant jusqu’en 2019 la livraison de gaz naturel liquéfié au groupe public chinois.

• Accord de coopération entre GDF Suez et Beijing Enterprise Group, en vue de développer des projets gaziers et d’efficacité énergétique en Chine.

 

Chiffres clés

Superficie (1) : 9 596 961 km2
Population (1) : 1360,7 millions
Croissance du PIB (1) : 2013 : 7,6 % (e) ; 2014 : 7,5 % (e)
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2012) (2) : 10 900
Échanges de marchandises (2013, Mds EUR, évolution sur 2012) (3) : Export : 1663,8 (+ 4,2 %) Import : 1467,9 (+ 3,8 %)
Cinq premiers fournisseurs hors provinces spéciales (3) (avec part de marché) :
1- Corée du sud 9,38 %
2- Japon 8,32 %
3- Taiwan, 8,04 %
4- Etats-Unis 7,49 %
5- Allemagne 4,83 %
France 20e (Exportations françaises 2013 : 14,7 Mds EUR, – 2,2 %)
Classement « Doing Business 2014 » (2) : 96/189

Sources : (1) FMI. (2) Banque mondiale. (3) GTIS-Global Trade Atlas (statistiques chinoises et douane française pour les exportations françaises).

Pour voir la carte « Investir en Chine hors des sentiers battus » cliquer ici

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