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Pourquoi basculer dans le RMB

À l’import comme à l’export, chacun peut trouver son compte à traiter en RMB. Les banquiers fourbissent leurs arguments.
Le premier impératif est de ne pas prendre de retard par rapport à la concurrence. « 70 % des crédits documentaires émis et reçus dans le monde concernent la zone Asie et sont très majoritairement libellés en USD ; on voit bien que le renminbi pourrait rapidement prendre de l’ampleur sur le marché du crédit documentaire en Asie », indique Philippe Johann, responsable commerce international du réseau France de la Société Générale.

« L’Asie concentre aujourd’hui un quart du commerce mondial et le RMB pourrait devenir, à plus ou moins long terme, une monnaie d’échange dans toute la zone, y compris entre opérateurs basés dans d’autres pays que la Chine ! » Or, les entreprises françaises sont à la traîne. « Par exemple des entreprises allemandes, y compris les PME, sont plus avancées dans leur maîtrise du RMB et de la réglementation chinoise en matière de change », avertit Thierry Roehm. Hervé Solignac Lecomte déroule son argumentaire : « On dit aux importateurs français : il est intéressant d’essayer de vous faire coter des prix pour un même contrat en USD et en RMB. Cela peut faire éventuellement accepter une réduction de prix de la part de votre fournisseur chinois. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à un engouement immédiat : les fournisseurs chinois achètent leurs matières premières en USD, leur trésorerie est autant en USD qu’en RMB et ils peuvent ne pas être particulièrement intéressés. » Pour les exportateurs, c’est surtout un moyen de mettre une nouvelle corde à leur arc : « Pour les exportateurs français, l’intérêt est plus directement commercial : en proposant des offres en RMB dès maintenant, ils se dotent d’un argument commercial supplémentaire de flexibilité vis-à-vis de certains clients chinois qui n’ont pas toujours accès aisément à du crédit bancaire en devises. Le cours du RMB étant anticipé à la hausse sur le moyen terme, c’est aussi intéressant d’un point de vue financier. »

C. G.


Privilégier l’offshore : un gain de temps et d’argent

Le RMB offshore est celui qui est échangé hors de Chine continentale : Hong Kong, province spéciale qui a sa propre monnaie (le dollar de Hong Kong), est le hub pour les transactions en RMB offshore : les banques du monde entier y ont des implantations ou des correspondants. Singapour et Londres se positionnent également. À l’inverse, on appelle RMB onshore celui qui est échangé en Chine continentale. C’est la même devise, mais il existe des différences de taux de change et d’intérêt, malgré une convergence des cours prévue sur le long terme et, surtout, de contraintes réglementaires, celles-ci étant plus légères dans les marchés offshore qu’en Chine continentale. À l’heure actuelle, les banques occidentales sont, contrairement aux banques chinoises, plutôt enclines à recommander aux entreprises étrangères de passer par des sociétés de trading et des banques de Hong Kong, voire de Singapour, pour faire leurs opérations commerciales en RMB avec des entreprises chinoises. « Clairement, l’avantage de l’onshore est pour l’instant réduit car la réglementation en Chine continentale est encore contraignante : il y a des formalités administratives qui pèsent sur le donneur d’ordres, comme fournir la facture en justification de tout transfert ou, pour une couverture de change, l’obligation de justifier de l’achat des RMB CNY au maximum dans les trois mois précédant le transfert, indique Philippe Johann, responsable commerce international du réseau France de la Société Générale. Vous n’avez pas ces contraintes de durée sur le RMB offshore coté à Hong Kong ou à Londres. Les entreprises peuvent ainsi gérer avec souplesse leur stratégie de couverture. »

C. G.

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