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Les régions mettent l’innovation à l’honneur

Les Régions associent volontiers dans leurs stratégies innovation et développement à l’étranger. Dans les plans régionaux à l’internationalisation des entreprises (PRIE), sont ainsi ciblés les secteurs d’excellence les plus porteurs au grand large et les outils et les opérateurs, par exemple, les pôles de compétitivité.

Parmi les priorités des Conseils régionaux, l’innovation figure aujourd’hui en bonne place dans les schémas de développement économique (SRDE) et, plus spécifiquement, dans les plans régionaux à l’internationalisation des entreprises (PRIE). L’axe 3 du plan d’action régionale à l’export (Parex) de la Bourgogne est ainsi intitulé « Innovation et international » (voir pages précédentes).

En Champagne-Ardenne, les pôles de compétitivité Materalia, « leader dans l’innovation collaborative en matériaux et procédés », et Industries & Agro-Ressources (IAR) figurent parmi les signataires du PRIE. La raison en est simple : les matériaux sont une clé de voûte de l’automobile, une industrie ciblée dans le PRIE, en raison du nombre important de sous-traitants dans la région. Materalia, dont le siège social se trouve à Metz
(Lorraine), dispose d’une deuxième antenne à Charleville-Mézières (Champagne-Ardenne). Et le 26 juin prochain, l’équipe du pôle organise une Journée technique sur l’automobile, en coopération avec les associations régionales de l’industrie automobile (Aria) de Champagne-Ardenne et de Lorraine.

Comme tous les PRIE, celui de Champagne-Ardenne reprend les quatre grandes familles de produits – « mieux se nourrir », « mieux vivre en ville », mieux se soigner », « mieux communiquer » – et les 47 pays prioritaires, définis par l’ex ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq. Dans le cadre du « mieux vivre en ville », l’idée est de structurer la filière et de s’appuyer sur l’Aria, créée il y a seulement six mois à Châlons-en-Champagne pour aider la sous-traitance automobile, ferroviaire et aéronautique. Objectif : accélérer à l’international et notamment s’envoler vers des pays ciblés par les équipes de Nicole Bricq, comme l’Allemagne, le Brésil, la Chine, l’Inde, le Maroc, la Russie, la Turquie, l’Algérie et les pays du Golfe. Dans le cadre du « mieux se nourrir », on retrouve la même volonté de s’appuyer sur des clubs, comme I3A, ou des pôles, à l’instar d’IAR. « Sur un volume global d’exportations de 10,66 milliards d’euros en 2013, les produits agroalimentaires ont représenté à eux seuls une part de 40 % », rappelle Claude Humbert, qui dirige CCI International. Selon lui, il s’agit « d’accélérer hors champagne et avec les machines agricoles et les équipements vitivinicoles ». Dans les agroéquipements, l’enjeu est la mutualisation, que ce soit dans le travail du sol ou la vigne, le secteur étant aujourd’hui surtout composé de petites sociétés.

« Dans le champ du développement international, capitaliser sur les filières d’excellence devient une nécessité absolue », peut-on également lire dans le PRIE de Lorraine. Dans le document qui sera dévoilé à la presse le 3 juin, mais dont Le Moci s’est procuré une copie, plusieurs domaines sont cités : « santé et Silver Economy, automobile, aéronautique, forêt-bois, agriculture et agroalimentaire », mais aussi « la filière art, luxe et création ».
« Des actions novatrices seront mises en place pour favoriser une plus forte internationalisation des pôles de compétitivité lorrains, Materalia, Hydreos et le Pôle Fibres, en lien avec les partenaires de l’export et les experts de l’innovation », se sont encore accordés les signataires du PRIE (État, Région, Bpifrance, CCEF…), qui veulent aider les entreprises à innover et à percer dans des créneaux d’avenir et à renforcer la compétitivité des filières existantes.

Une ambition est, dans un contexte de transition énergétique, de capitaliser et de développer l’excellence autour des activités décarbonées, les matériaux et les procédés nouveaux ou d’autres spécialisations pour qu’émerge dans la région une Vallée européenne des matériaux et de l’énergie. Le 17 septembre 2013, l’État et la Région ont signé à Matignon un programme « pour redynamiser l’économie tournée vers l’innovation, le Pacte Lorraine 2014-2016 », expose un opérateur local. À l’horizon 2018, 1,5 milliard d’euros d’investissements et la création de plus de 16 000 emplois sont ainsi prévus. Par ailleurs, le Conseil régional vient de renforcer son partenariat avec Bpifrance, notamment au travers du Fonds régional pour l’innovation en Lorraine (FRIL). Elle a promis de consolider la stratégie régionale d’innovation, en particulier pour soutenir le développement international des PME.

En Alsace, où le PRIE est toujours en cours d’élaboration (voir pages précédentes), « l’Agence régionale de l’innovation (ARI) à Illkirch et le Centre Européen d’Entreprise et d’innovation (CEEI) à Mulhouse ont été fusionnés en 2012 par la Région et la CCI de région pour créer Alsace Innovation à Strasbourg », retrace un opérateur de terrain. Cette association doit pouvoir s’appuyer sur tout un réseau régional, comprenant notamment les pôles de développement.

Cinq grands clusters sont reconnus par l’État comme des pôles de compétitivité : Biovalley (innovations thérapeutiques), Véhicule du Futur (avec la Franche-Comté), Fibres (fibres d’éco-matériaux), Alsace énergivie (efficacité énergétique) et Hydreos (qualité de l’eau et des écosystèmes avec la Lorraine). « La Région veut que les pôles fassent émerger des projets qui puissent être labellisés et permettre à la recherche fondamentale de déboucher sur les applications industrielles », explique-t-on chez un autre opérateur. Et de préciser que « comme dans toute la France, les pôles souffrent d’un déficit en ressources humaines ». Et c’est pourquoi « en Alsace, la Région ne veut plus qu’ils organisent les actions collectives à l’étranger ». Elle préfère aujourd’hui confier ce type de mission à CCI International et Ubifrance.

François Pargny


PME-ETI de croissance : trouver la complémentarité entre Ubifrance, Région et CCI

Placés dans les différents bureaux régionaux de la banque publique d’investissement Bpifrance, les 26 chargés d’affaires internationaux (CAI) d’Ubifrance dans l’Hexagone (au moins un par région) doivent proposer aux ETI et PME (entreprises à taille intermédiaire et petites et moyennes entreprises) exportatrices un accompagnement sur mesure, allant du conseil en matière de développement commercial à l’implantation, en passant par le financement et l’assurance. D’où l’importance aussi au sein des antennes de l’établissement financier de responsables du spécialiste du crédit-export Coface.
« En Bourgogne, il y a eu un peu de crispation de la part du réseau consulaire à l’égard du CAI, ce qui était normal, juge avec philosophie Anne Faucher, la coordinatrice Export au Conseil régional. Nous avons alors dit à la CCI régionale qu’il fallait jouer la complémentarité. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui chacun sait que les ETI sont suivies par le CAI et les PME et primo-exportateurs par CCI International ».
En Alsace, le ton est aussi conciliant et les propos sont similaires. On y insiste ainsi sur la « complémentarité », la « volonté de travailler ensemble » et donc le « refus de se substituer à l’autre ». Au demeurant, les échanges avec les conseillers territoriaux de la Région et les conseillers de CCI International y seraient d’autant plus aisés – et donc les risques de frictions d’autant plus limités – que le CAI est appelé à traiter « peu de dossiers », puisqu’il s’agit d’entreprises de croissance ou à fort potentiel. Dans le plan régional à l’internationalisation des entreprises (PRIE) 2014-2017 de la Lorraine, qui sera dévoilé le 6 juin mais dont Le Moci s’est procuré une copie, il est rappelé que le CAI « aura en charge le suivi, sur 3 ans, d’un cœur de cible d’environ 150 ETI et PME de croissance, dont la liste de base, constituée par la direction générale du Trésor, pourra, sous l’égide de la Région, être enrichie par les différents partenaires de l’export au fur et à mesure de la montée du dispositif ». Dans ce cadre, l’objectif en Lorraine est de « sélectionner une centaine d’entreprises » et d’en « amener une trentaine à un développement renforcé à 3 ans ». En Franche-Comté, la mission du CAI concerne une trentaine de sociétés sur trois ans.


Le Chiffre : 1 687

C’est le nombre de sociétés en Franche-Comté exportant plus de 25 000 euros en 2012. D’ici 2020, le plan régional à l’internationalisation des entreprises (PRIE) prévoit une hausse de 10 % de ce chiffre. De même, le montant des exportations des PME et ETI devra avoir augmenté de 5 %. Avec environ 10 milliards d’euros d’exportations en 2012, la Franche-Comté occupait la 15e position dans l’Hexagone, derrière Champagne-Ardenne et devant la Bourgogne. Dans le grand est, la Lorraine, cinquième région exportatrice en France, occupait le premier rang, avec 28,5 milliards d’euros, devançant la Lorraine, également numéro dix dans le pays, avec 17,8 milliards d’euros.

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