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Présence française : les trois clés du marché québécois

S’implanter et investir, gagner des grands contrats et utiliser au mieux le contenu de l’accord de coopération entre le Canada et l’Union européenne peuvent s’avérer particulièrement bénéfiques. Démonstration.

La France au « Canada français » aura vécu un mois de septembre radieux. Ainsi, les producteurs français Onyx Films et canadien Kaibou Studio, séduits par l’environnement francophone et le système de financement du Québec, ont décidé de confier la conception du film d’animation en 3D « Le Petit Prince » au studio à Montréal du français Mikros Image. À la même époque, Servier Canada a choisi d’engager plus de 11 millions d’euros dans un nouveau centre d’excellence en recherche clinique sur les maladies cardiovasculaires, la cancérologie et la neuropsychiatrie. Pour réaliser ce projet à la Cité de la Biotech, à Laval, il a reçu une contribution financière non remboursable du Québec de 683 000 euros.

Le gouvernement québécois n’a pas non plus hésité à délivrer à Danone un prêt sans intérêt de plus de 3,4 millions d’euros pour favoriser un investissement de 27,3 millions d’euros, visant à doter l’usine du groupe d’équipements de pointe dans la fabrication et le conditionnement de yaourts. Il a encore accordé 820 000 euros pour que Technicolor, l’ex-Thomson Multimédias, ouvre son deuxième studio canadien d’effets visuels à Montréal, après celui de Vancouver (Colombie Britannique), et y regroupe ses capacités de postproduction.

Aerolia s’installe aussi sur le site de Mirabel pour assembler le fuselage central des nouveaux biréacteurs Global 7 000 et 8 000 de Bombardier. Pour attirer la filiale d’EADS, les gouvernements provincial et fédéral ont également délié leur bourse : à hauteur de 10,25 millions d’euros pour le premier et plus de 1,9 million pour le second.
Le champion français des jeux vidéo, Ubisoft, a, pour sa part, confirmé injecter près de 255 millions d’euros dans son nouveau studio devant lui permettre d’aborder le segment du jeu en ligne. Pour le persuader de s’engager au Québec, le gouvernement provincial a dû accepter, en plus d’une aide financière de 6,76 millions d’euros, d’élargir le crédit d’impôt pour la production de titres multimédias. De tels investissements sont généralement accompagnés de créations d’emplois. Ubisoft emploie ainsi 3 000 personnes au Québec, dont 85 % de locaux.

Autre canal pour conquérir le marché québécois, gagner des grands contrats. C’est ainsi que vainqueur d’un appel d’offres d’Hydro-Québec, la filiale canadienne d’EDF Energies Nouvelles va investir 600 millions d’euros et recruter 320 employés au total pour construire et opérer un parc éolien de 350 mégawatts. Avec près de 8,2 milliards d’euros de grands contrats au total attribués à la France, « 2013 a été une bonne année », juge le chef des Services économiques au Canada, Frédéric Kaplan, qui incite les entreprises françaises à s’intéresser à l’immense chantier de 2 à 3,5 milliards d’euros, portant sur le remplacement du pont Champlain à Montréal. Outre les ouvrages associés (échangeurs, autoroutes), il s’agit d’un pont avec un étage dévolu au passage d’un tramway ou d’un train, devant se substituer au transport public par bus plus polluant.

Troisième clé pour s’ouvrir le marché québécois, tirer profit de l’accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne. Par exemple, pour les produits laitiers, essentiellement les fromages, le quota d’admission à droit nul au Canada est doublé. Dans le vin, si la Société des alcools du Québec (SAQ) conserve son monopole, il ne pourra plus réexporter les produits européens vers des pays tiers. De plus, les autorités canadiennes se sont engagées à réduire l’écart existant entre les taxes locales appliquées aux vins canadiens et celles, plus élevées, imposées aux produits étrangers. Enfin, dans la viande, Ottawa devrait décider prochainement la levée de l’embargo sur le bœuf. Et des possibilités de vente existeraient aussi dans le veau et surtout la génétique.

François Pargny

 

Le Québec, 6e terre d’accueil des VIE

Fin 2013, 200 VIE (Volontaire international en entreprise), sur un total de 266 au Canada, étaient employés au Québec, un record : ils n’étaient que 108 début 2012, « ce qui place cette province au sixième rang, derrière l’Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et la Chine », détaille Kevin Courtin, responsable VIE au bureau d’Ubifrance Canada. Même s’il ne prévoit pas d’évolution dans les deux à trois mois à venir, la procédure des VIE, gérée par Ubifrance, n’étant pas encore connue de toutes les entreprises françaises, « il y a encore un potentiel à réaliser », estime Kevin Courtin.

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