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Produits frais : une French Touch dans la chaîne du froid

La chaîne du froid est embryonnaire en Inde. Un défi colossal pour toute enseigne de supermarché habituée des standards européens qui voudrait miser sur l’Inde, et un créneau que tente d’investir le savoir-faire français.

« Dans nos pays, les pertes entre la fourche et la fourchette sont d’environ 10 %. En Inde, ce taux est de 40 % environ ». C’est ainsi que Gérard Cavalier, président du Cemafroid, le Centre d’expertise français en matière de chaîne du froid, résume l’enjeu auquel fait face l’Inde en matière de distribution alimentaire. Concrètement, cela signifie, par exemple, que 40 % des fruits et légumes produits en Inde ne parviennent jamais aux consommateurs…

Insuffisance ou absence d’infrastructures pour la collecte, l’acheminement, la conservation et le stockage des marchandises : la chaîne du froid en Inde est encore à construire. « Aujourd’hui, les distributeurs ont un intérêt majeur à avoir une chaîne du froid, confirme le responsable », qui précise que dans l’agriculture, celle-ci n’existe actuellement que pour quelques produits, souvent très exportés, tels que les pommes, les oignons et les pommes de terre. « Dans les supermarchés, vous ne trouvez que peu de produits frais de qualité à cause de ce problème ».

Alors, face au boom de l’urbanisation, les autorités indiennes tentent d’accélérer la modernisation du secteur. Fruits et légumes, produits laitiers, poissons, viandes : de nombreux produits sont concernés. En l’occurrence « la chaîne du froid est la priorité de la coopération franco-indienne » confirme Gérard Cavalier, les Indiens considérant la France comme un bon modèle dans ce domaine. « Leur situation ressemble à celle que connaissait la France juste après la seconde guerre mondiale », explique-t-il.

Le Cemafroid a conclu le 4 avril 2013 un accord de coopération à long terme avec son homologue indien, le NCCD (National center for Cold Chain Development), un organisme créé en 2011 sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, doté de 5 millions d’euros de budget (http://nhm.dacnet.nic.in/NCCD/index.html). Cette coopération, qui doit se traduire par la mise en œuvre d’un plan d’action, pourra prendre la forme d’assistance technique, de formation, d’accompagnement des cadres du NCCD et des industriels indiens. « Les industriels indiens sont très demandeurs, estime Gérard Cavalier, car la différence ne se fera pas sur la valorisation des produits mais sur la réduction des pertes ! Les distributeurs indiens, et a fortiori étrangers, y ont intérêt ». Il espère que les premiers programmes de formation seront mis en place au deuxième semestre de cette année. Le chantier est immense et l’Inde a appris aux étrangers à être patients et à voir à long terme. Mais cette coopération pourrait avoir des retombées concrètes, à terme, sur les fournisseurs français d’équipements et de services de la chaîne du froid qui ont été impliqués dès le départ dans cette approche. À la suite d’une mission d’expertise conduite par le Cemafroid en Inde en 2011 pour faire le diagnostic des besoins, l’idée d’organiser l’offre française dans ce domaine sous la forme d’un consortium a été lancée, avec l’Association française du froid (AFF). Ubifrance a organisé un colloque et une mission de rencontre des acheteurs indiens de la filière en novembre 2012 à New Delhi et Bombay à laquelle plusieurs grands noms du secteur ont participé tels que Le Petit Forestier (logistique du froid), LeCapitaine (carrossier), Serap (système de refroidissement du lait)… Une démarche porteuse, à terme, de débouchés nouveaux.

C. G.

Pour en savoir plus :
www.association-francaise-du-froid.fr/ : on peut y consulter le Rapport de mission menée par le Cemafroid en 2011.
www.cemafroid.fr/
Le site du tout jeune NCCD : http://nhm.dacnet.nic.in/NCCD/index.html

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