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Dossier Ile Maurice 2014 : l’Hexagone en lutte pour rester le second partenaire

Troisième exportateur et premier investisseur étranger, la France occupe une place de choix. Ses entreprises gagnent des grands contrats. Mais elle peut encore faire mieux, notamment dans les technologies de l’information et la communication.

Les nombreux habitants de Maurice qui après le travail quittent la capitale Port Louis sur la côte ouest de l’île pour rentrer chez eux dans le centre du pays ont de grandes chances de faire un arrêt au supermarché Jumbo de Phœnix qui est sur leur chemin. Ils feront également certainement le plein d’essence dans une des nombreuses stations services de Total dans le pays. Arrivés à la maison, ils se connecteront peut-être à internet, profitant de leurs abonnements à Orange, et regarderont la télévision sur les chaînes du bouquet de Canal Plus. Malgré les 9 945 kilomètres séparant l’île Maurice de Paris, l’Hexagone figure dans le top 3 des partenaires commerciaux de Maurice. En matière d’exportation, la France se classe en troisième position, derrière l’Inde et la Chine, avec près de 800 millions d’euros de transactions en 2013. L’Inde est de loin en tête, car ce pays approvisionne l’île Maurice en produits pétroliers. Comme le précise Michel Rosenberg, chef du Service économique (SE) de l’Ambassade de France, contrairement à la Chine et l’Inde, en plus d’exporter vers Maurice, la France importe également. En l’occurrence, en 2013, l’île Maurice a exporté pour 535 millions d’euros de marchandises vers la France, ce qui classe l’Hexagone en seconde place derrière le Royaume-Uni.

La France est aussi le premier contributeur en matière d’investissements directs étrangers (IDE), avec un total de 68 millions d’euros en 2013. « Les Français croient en Maurice. Plus de 100 enseignes françaises sont implantées sur l’île, dont Total, Lafarge, Colas, Jumbo, Super U, Canal Plus et Orange », détaille Michel Rosenberg. L’Agence française de développement (AFD) est encore un important bailleur de fond, ayant déboursé environ 700 millions d’euros en 7 ans dans des projets mauriciens. Enfin, 39 % des touristes à Maurice sont des Français de métropole ou de La Réunion.
Dans les infrastructures, Colas a participé au chantier de la nouvelle autoroute qui contourne la capitale alors qu’Aéroports de Paris Management est actionnaire à hauteur de 10 % d’ATOL (Airport Terminal Operations Limited) qui gère le nouveau terminal de l’aéroport. Un contrat a été signé il y a un an par Quadran pour un parc éolien de 10 mégawatts.

La concurrence est rude. L’Inde est le fournisseur exclusif de Maurice en produit pétrolier et armement. La Chine est très présente dans les chantiers d’infrastructure ainsi que dans les importations de biens. On trouve ensuite l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni comme partenaires commerciaux majeurs. De manière générale, à l’île Maurice, 56 % des exportations vont vers l’Europe et 24 % importations sont issues du Vieux Continent.

La France peut accroître sa présence dans plusieurs domaines, selon Michel Rosenberg, qui cite les technologies de l’information et de la communication (TIC) et le développement du port. Le gouvernement mauricien souhaite faire de ce dernier un pôle régional et ainsi concurrencer d’autres ports comme celui du Cap en Afrique du Sud sur le marché du transbordement et du ravitaillement en carburant. « La France est présente à l’île Maurice dans le cadre d’accords gagnants-gagnants. Le pays était une colonie française avant d’être britannique, il partage donc une longue histoire avec la France », précise Michel Rosenberg, qui fait valoir que Maurice est également un pays « solvable » avec une « vision cohérente ». Les Français, assure-t-il, « y font des affaires s’ils sont rigoureux » et donc « il faut aborder l’île Maurice comme un grand pays de manière sérieuse et en réfléchissant bien aux partenaires locaux ». Il faut « étudier les marchés, car la concurrence y est rude », insiste le chef du SE. « Attention à ce que l’aspect de la bonne qualité de vie ne fasse pas oublier la prudence et l’approche professionnelle », met-il encore en garde. Un dernier conseil : il est important de travailler avec un partenaire local avec lequel « le rôle de chacun est bien défini ».

Patrice Donzelot

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