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Destinations d’affaires 2020 : les tendances

Pour coller à la demande, et donc durer, un salon doit sans cesse se réinventer. Le média salon doit proposer une valeur ajoutée. Les organisateurs n’y vendent plus seulement des mètres carrés, mais aussi des services.

 

A la recherche d’eux-mêmes. Pas de temps perdu. C’est la grande mue des salons. Il faut trouver sa place, contrer la concurrence, proposer son univers pour être indispensable. Tel est le parcours que suivent les plus prestigieux des salons dans leur domaine et à l’international. Ainsi, Europain devient un salon artisanal, soutenu par des concours prestigieux dans la boulangerie, la pâtisserie. Quant à Euroshop, voilà un géant mondial du commerce de détail qui n’offre plus seulement des équipements, mais aussi des technologies. L’avenir en quelque sorte pour un salon triennal, qui n’a pas terminé sa révolution.

 

Europain/boulangerie-pâtisserie
Des concours internationaux pour lever la French Touch

 

Europain se tiendra du 11 au 14 janvier 2020 à Paris. Depuis plusieurs années, on y cultive un univers de saveurs, reposant sur la variété des ingrédients, la qualité des produits, la créativité. Aujourd’hui, Europain n’est plus un salon industriel, mais « au plus un salon semi industriel, si ce n’est artisanal* », selon un professionnel.

Fruit de ce recentrage, l’organisation de la manifestation ne se fera plus à Paris Nord Villepinte mais au cœur de la capitale à la Porte de Versailles.

Avec l’organisation de la Coupe d’Europe de pâtisserie, présidée par Pierre Hermé, nouveau président de la Coupe du Monde de pâtisserie, le Salon mondial de la boulangerie, pâtisserie, glacerie, chocolaterie, confiserie et traiteur va pouvoir alimenter en plein Paris son nouveau crédo de la French Touch.

La Coupe d’Europe de pâtisserie verra se confronter des professionnels de huit pays au sein d’une nouvelle scène Sucré, accueillant de nombreux pâtissiers réputés, comme Janice Wong à Singapour et Nina Metayer à Londres.

La Coupe de France des écoles «  permettra aussi à de nombreux jeunes de côtoyer de grands professionnels, français et internationaux, de la pâtisserie et de la boulangerie », s’est félicité, le 24 septembre devant la presse, Serge Valadou, président d’Europain et directeur général de l’association Ekip (les Équipementiers du Goût), qui a confié la gérance du salon depuis 2013 au géant GL Events (également organisateur du Sirha, le Salon international de la restauration et de l’hôtellerie à Lyon).

Parallèlement à la Coupe d’Europe de pâtisserie, la Coupe du Monde de boulangerie verra s’affronter deux équipes de chaque grande région du globe. L’an dernier, la Corée du Sud l’avait emporté.
À ce jour, les présélections ne sont pas achevées. Les deux ou trois équipes nationales devant concourir pour l’Asie n’ont pas encore été choisies. Sont en lice la Corée du Sud, les Philippines, la Chine, Taïwan, la Japon.

Pour la zone Afrique-Moyen-Orient, l’Égypte, le Maroc et la Côte d’Ivoire ont été retenus au détriment du Burkina Faso, du Ghana et de la Tunisie. S’agissant de l’Europe, la France, les Pays-Bas et le Danemark ont été choisis dans un groupe qui comptait aussi l’Allemagne, la Belgique et la Suède. En ce qui concerne l’Amérique, sont sélectionnées les États-Unis et Costa Rica.

Un jury international d’experts représentant les pays non participants, avec à sa tête Christian Vabret, fondateur du concours et président de la Confédération européenne de la boulangerie-pâtisserie, devront départager les équipes. Europain est un évènement international. En 2018, cette biennale a accueilli 469 exposants et marques, ainsi que 52 000 visiteurs professionnels, dont 32 % d’internationaux (Belges, Espagnols, Néerlandais, Italiens, Brésiliens, Russes, Américains, Canadiens, Britanniques, Marocains…).

Au Moci qui lui demandait s’il n’était pas inquiet des répercussions de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, du Brexit ou encore des troubles politiques à Hong Kong et en Algérie, Serge Valadou a répondu avec sérénité. « Notre domaine sera toujours porteur. Il y a toujours des professionnels pour s’intéresser aux métiers de bouche. Je sais déjà que les Asiatiques seront présents », a-t-il ainsi indiqué.

Pour autant, reconnaissait le président d’Europain, il faut « séduire » les visiteurs étrangers, notamment les investisseurs. Il faut « les accompagner pour qu’ils trouvent des solutions à appliquer dans leurs pays ». Il leur faut « des outils de gestion, de formation, de démonstration et commerciaux ».

Pour la promotion du salon à l’étranger, GL Events a fait appel à Business France, au réseau consulaire et à l’Adepta. « Il y aura un accueil physique sur le salon pour les visiteurs internationaux », a encore précisé au Moci Serge Valadou. Une autre manière de « les séduire ». 

François Pargny

* La boulangerie est dite industrielle à partir de 10 tonnes de pâte produites par jour. Au-dessous de 1-1,5 tonne, on parle de boulangerie artisanale. Entre 1,5 et 10 tonnes, on parle de boulangerie semi-industrielle. On parle aussi de boulangerie industrielle, quand on produit avec un four tunnel.

 

Les Algériens visiteront Europain

Aucune inquiétude. « Les Algériens mangent trois fois plus de pain que les Français. Je ne suis pas inquiète malgré l’instabilité politique quant à leur venue sur le salon Europain 2020 », expliquait Véronique du Passage, responsable de la filière boulangerie et transformation des céréales à l’Adepta (Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires.).
L’organisateur du salon, le groupe GL Events, a confié à l’association d’industriels la promotion internationale dans six pays africains : Algérie, Maroc, Tunisie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal. Sur place, l’Adepta coopère avec des acteurs locaux : un consultant spécialisé dans la boulangerie au Cameroun, une société agroalimentaire privée au Sénégal, la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française en Algérie, etc.
De chaque État du Maghreb, Véronique du Passage pense pouvoir attirer plus de 200 visiteurs. Dans les autres pays africains, son objectif est de 50.

 

 

EuroShop/Distribution, commerce de détail
Aménager la demande en redistribuant les espaces

 

Le Salon international du commerce de détail EuroShop se tiendra du 16 au 20 février 2020 à Düsseldorf. Organisé tous les trois ans, ce grand rendez-vous, plébiscité par la profession, ne cesse de s’étendre.

En effet, lors de la dernière édition, sa surface avait augmenté de 10 % et sa participation de 6 % : 2 370 exposants de 58 pays avaient ainsi été ainsi recensés et sa superficie nette atteint aujourd’hui 127 600 m2. De même, plus de 113 900 visiteurs en provenance de 138 pays avaient été enregistrés il y a trois ans, soit +4 % par rapport à EuroShop 2014.

Pour autant, rien n’est jamais acquis, même pour cette plateforme d’innovation qui occupe 18 halls du parc d’expositions de Düsseldorf. Composé de huit secteurs divers, EuroShop doit s’adapter à une demande évolutive.

Ainsi en 2020, expliquait, le 24 septembre à Paris, sa directrice, Elke Moebius, un nouveau segment, Équipements et services dédiés à l’alimentaire, sera ouvert. Objectif : « tenir compte de l’apparition croissante de surfaces de restauration dans des supermarchés ou encore des centres commerciaux ». Rien qu’en Allemagne, le secteur Équipements et services dédiés à l’alimentaire pourrait générer cette année, selon elle, un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros.

Si le noyau d’origine de la manifestation, c’est-à-dire le segment Agencement et équipement du point de vente (installations, équipements, architecture, planification des magasins, matériaux et surfaces), en demeure le cœur, occupant à lui seul quatre halls (41 000 m2), un autre secteur, concentrant toutes les technologies appliquées au commerce de détail, prend de l’ampleur.

Bien que ne disposant que de 20 000 m2, ce segment appelé Technologie appliquée au point de vente (logiciels, technologies du point de vente, solutions mobiles, e-commerce, systèmes de paiement et de sécurité) a déjà dépassé Agencement et équipement du point de vente en nombre d’exposants (550 contre 500).

« C’est le secteur le plus innovant, là où donc l’évolution est la plus rapide et la liste d’attente des exposants la plus longue », soulignait Elke Moebius, qui dirige aussi EuroCis, le salon des technologies pour le commerce. Pour répondre à la demande du marché quand EuroShop ne se tient pas, Messe Düsseldorf a lancé un nouvel évènement réservé aux innovations en matière de commerce de détail.

« Un magasin doit vendre plus que des produits aujourd’hui. En offrant des services, il devient un concept », expliquait Ulrich Spaan, Senior vice president de l’institut EHI Retail à Cologne, partenaire historique d’EuroShop. Du coup, « la numérisation est devenue incontournable », ajoutait-il en commentant une étude que son centre de recherche réalise chaque année auprès d’une centaine d’organisations spécialisées dans le commerce de détail.

« Pour la première fois en 2018, indiquait-il, nous avons constaté que parmi les attentes des professionnels un sujet tenait le haut du pavé, en l’occurrence l’intelligence artificielle, qui a été citée par 69 % d’entre eux. Arrivaient ensuite avec un taux de 32 % le cloud ainsi que la reconnaissance d’images ». Un sujet qui reviendrait souvent, « une tendance d’avenir », selon lui, est l’analyse prédictive (analyse des faits présents et passés pour dresser des hypothèses prédictives sur des événements futurs).

L’émergence de la Tech et de la digitalisation dans l’univers traditionnel du commerce a amené un changement de positionnement de Business France sur EuroShop. Jusqu’à présent, le Pavillon France y comptait en grande majorité des spécialistes de l’aménagement des magasins.

Pour 2020, l’agence publique a décidé de se concentrer sur la dimension Technologie appliquée au point de vente. Sur ce segment, « nous aurons une trentaine d’entreprises », indiquait ainsi au Moci Gaëlle Decolnet, responsable projet RetailTech de Business France.

Au total, une centaine d’exposants de l’Hexagone est attendue l’an prochain, précisait Patricia Muller, CEO de Promessa, la représentation de Messe Düsseldorf en France. S’agissant de la fréquentation, avec plus de 5 700 visiteurs en 2017, la France occupait le 4e rang, derrière l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie.

Pour donner plus d’ampleur à la dimension Technologie appliquée au point de vente, Messe Düsseldorf y a aussi fusionné une partie du segment Marketing du point de vente. Mais ce n’est pas suffisant, remarquait Ulrich Spaan. « L’évolution est constante. Il y a aujourd’hui des secteurs du salon pour lesquels les listes d’attente ne cessent de s’allonger et d’autres où on aurait plutôt de la place », confiait-il au Moci. Selon lui, il va falloir « totalement reconfigurer EuroShop pour l’édition 2023 ».

À suivre…

François Pargny

 

EuroShop sert les exportateurs du monde entier

EuroShop serait-il une exception ? Il n’est pas rare d’entendre les professionnels français des salons expliquer que les salons en Allemagne servent de plateforme pour les exportateurs de ce pays. « C’était peut-être vrai autrefois, mais ce n’est plus le cas. EurosShop est un salon très international où il n’y a même pas 36 % d’exposants allemands », expliquait au Moci, le 24 septembre à Paris, Ulrich Spaan (photo ci-contre), Senior vice president de l’Institut EHI Retail à Cologne, partenaire historique d’Euroshop.
Quant aux déclinaisons à l’étranger, In-store-asia à Mumbai (Inde) et C-Star à Shanghai (Chine), ces salons géolocalisés « sont des plateformes pour les exposants de ces pays, pas pour les Allemands », complétait-il. Pour le commerce de détail, ce sont les salons nationaux les plus importants, avec 130 exposants et 13 680 visiteurs à Shanghai et 120 exposants et 7 000 visiteurs à Mumbai. Quant à imaginer que ces déclinaisons nourrissent EuroShop, il n’en est rien. Pour une raison simple : ce n’est pas nécessaire. « Si à Düsseldorf, on acceptait toutes les demandes chinoises, on pourrait faire un EuroShop rien qu’avec des Chinois », assurait sa directrice, Elke Moebius.
Ses équipes effectuent donc un « filtrage » d’autant plus nécessaire que « la qualité est souvent bonne », affirmait-elle. Après les Allemands avec 851 exposants, les Italiens étaient les plus nombreux à EuroShop 2017 avec 269 exposants, devant les Chinois, avec 225 exposants. 

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