Bercy a annoncé le 18 avril le lancement du programme d’accélération French Tech 2030, qui vise à sélectionner une « centaine » d’entreprises innovantes opérant dans les secteurs prioritaires du plan France 2030 pour bénéficier de tout un accompagnement visant à accélérer leur croissance en France et à l’international.
Cet « accélérateur » d’un format inédit avait été souhaité par Emmanuel Macron, qui en avait évoqué le projet dans un discours du 23 février, lui fixant comme objectif de contribuer à « l’ambition de souveraineté de l’État » en permettant l’émergence de champions capables de rivaliser avec les compétiteurs mondiaux.
Il bénéficiera d’une « mobilisation de l’ensemble des moyens de l’État », et d’une coopération inédite des ministères de Bercy, du secrétariat général pour l’investissement qui pilote le plan France 2030, ainsi que de l’accompagnement de la Mission French Tech et de l’expertise de Bpifrance, précise un communiqué commun à ces institutions. En l’occurrence, d’autres opérateurs publics y seront associés, à l’instar de Business France et de l’Ademe.
Au programme pour les heureux élus, un diagnostic de leurs besoins et des leviers d’État disponibles pour accélérer son développement, la mise en place d’un plan d’action, un accompagnement dédié dans des domaines clés (enjeux réglementaires, douaniers ou de propriété industrielle, veille, cybersécurité, autorisations administratives, visibilité, délégations internationales), un parcours personnalisé au sein des dispositifs de France 2030, ainsi que des opportunités de rencontres avec des investisseurs privés. Le pilotage d’ensemble sera assuré par la Mission french Tech.
Le processus de sélection, également coordonné par la Mission French Tech, se basera sur différents critères visant à détecter les acteurs à « hauts potentiels », que ce soit en termes de potentiel de croissance (« acteurs émergents d’envergure européenne voire internationale susceptibles d’atteindre une taille critique ou des parts de marché significatives à horizon 2030 »), d’impact (« acteurs dont les impacts peuvent être massifiés, notamment sur les aspects environnementaux, sociaux ou sociétaux, et contribuant à notre souveraineté économique et technologique dans les domaines stratégiques ») et d’audace (« des structures très audacieuses assumant une forte prise de risque, avec l’objectif de leur permettre d’atteindre un niveau de diffusion permettant de bouleverser leur secteur »).
French Tech 2030 : les critères de sélection de base
– Avoir son siège social sur le territoire français ;
– Répondre à au moins un des objectifs de France 2030 ;
– Être une entreprise indépendante : absence de rachat (non contrôlée par une autre société ou d’autres entités directement ou indirectement, avec entre autres un maximum de détention par une autre entreprise de 39,9%) ;
– Pas d’introduction en bourse supérieure à 150 M EUR ;
– Avoir, sur les 3 dernières années, obtenu un financement d’au moins 5 M EUR (levée de fonds et dette obtenus auprès du secteur privé et chiffre d’affaires additionnés).
Les dossiers de candidature seront examinés par un comité présidé par le secrétaire général pour l’investissement en charge de France 2030, et composé de représentants de la direction générale des Entreprises, la direction générale de la Recherche et de l’innovation, de l’Agence d’innovation défense et de l’Agence de l’innovation en santé, du commissariat général au Développement durable et de Bpifrance.
« En cohérence avec France 2030, la sélection finale devra comporter 25% de dirigeantes ou co[1]fondatrices et 50% d’entreprises engagées sur la réduction de l’impact carbone et la transition écologique » précise encore le communiqué. Et chaque entreprise sélectionnée devra « s’engager sur une charte de valeurs, dont le non-respect entraînera la fin de l’accompagnement ».
Les dossiers devront être déposés dans le cadre de « l’Appel à Candidatures French Tech 2030 », dont la date d’ouverture, imminente, doit encore être précisée.