La Chambre de commerce franco-arabe (CCFA) et la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île de France (CCIP IdF) ont organisé le 23 juin leur 4ème forum France-pays du Golfe pour « réussir dans une région résiliente et attractive ». Objectif : relancer les investissements français dans les pays du Golfe que les entreprises tricolores ont un peu délaissé ces derniers temps.
Énergies renouvelables, tourisme, loisirs, nouvelles technologies, villes intelligentes, réseaux d’eau et d’assainissement, infrastructures de transports, santé, immobilier…Dans les pays du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Oman, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis), les opportunités d’affaires sont aussi nombreuses que les secteurs économiques ouverts aux investissements et aux capitaux étrangers.
« Les pays du Golfe diminuent leur dépendance aux hydrocarbures et diversifient tambour-battant leurs économies sur un grand nombre de secteurs, avec un environnement des affaires qui s’améliore nettement » a indiqué Nicolas Séjour, responsable Moyen-Orient au ministère de l’Économie, des finances et de la relance.
Redresser les exportations et les investissements français
Or, les entreprises françaises semblent avoir un peu déserté cette région du globe, le contexte de la crise sanitaire ayant accentué le phénomène. « Trop peu d’entreprises tricolores sont informées des opportunités que présentent ces pays et très peu y investissent. Nos exportations y ont baissé de 6 milliards d’euros en 2020 et cette tendance reste inquiétante pour 2021. Il est temps de redresser cette situation au risque de perdre des parts de marché au profit d’entreprises asiatiques » a prévenu Vincent Reina, président de la CCFA.
« La conjoncture est favorable pour redémarrer nos liens avec les pays du Golfe qui mènent de grands plans de développement dans de nombreux secteurs. Il faut profiter du plan de relance export du gouvernement pour retrouver le niveau de coopération que l’on a connu auparavant » a ajouté Jérôme Bédier, délégué auprès président de la CCIP IdF, en charge du développement international.
Le moment est donc propice pour s’intéresser de plus près aux pays du Golfe « dont le FMI prévoit une croissance de 2,7% en 2021 et 3,8% en 2022 » selon Saoud Al Mashari, secrétaire général de la Fédération des chambres de commerce des États du Golfe.
De grands projets d’infrastructures en Arabie Saoudite
Certes, les entreprises tricolores y ont remporté d’importants contrats, comme Total qui réalise la première centrale solaire au Qatar, Keolis qui exploite le métro de Dubaï aux Émirats Arabes Unis ou Saur dans la privatisation de la gestion et de l’exploitation des réseaux d’eau et d’assainissement de trois villes d’Arabie Saoudite. Mais les PME manquent à l’appel.
« Nos PME doivent également être plus présentes dans ces pays, soit d’elles-mêmes, soit en accompagnant nos grands groupes. Elles ont aussi pléthore opportunités pour peu qu’elles soient accompagnées et informées par nos organismes spécialisés sur l’export » a souligné Vincent Reina.
En attendant, les grands projets ne manquent pas, notamment en Arabie Saoudite. A l’instar du projet de la ville nouvelle intelligente de Neom, au nord-ouest du pays, une ville futuriste vouée à devenir le centre technologique de la région.
Le projet immobilier et touristique de Red Sea, sur une surface de de 28 000 km2 au bord de la mer Rouge, représente une autre opportunité, avec une première phase achevée d’ici à 2023, qui se poursuivra jusqu’en 2030. Enfin, celui de Qiddiya à 45 km de Ryad, concerne la réalisation sur 367 km2 de parcs de divertissement et de centres sportifs et culturels.
Abou Dhabi et Dubaï misent sur la culture et l’éducation
A Bahreïn où le secteur privé représente 80 % du PIB (hors pétrole et gaz), plusieurs projets constituent aussi de belles occasions d’affaires comme celui d’un métro pour relier les principales villes d’un montant de 1,5 milliard de dollars ou un autre du même coût pour le tourisme sur les plages du pays.
Citons encore le Sultanat d’Oman, qui développe des infrastructures touristiques à Mascate et Salalah.
« Deux pays se distinguent particulièrement, l’Arabie Saoudite qui réalise des projets d’infrastructures ambitieux et les Émirats Arabes Unis, notamment Abou Dhabi et Dubaï, qui misent sur la culture et l’éducation. Mais sur un plan plus général, les pays du Golfe ont de forts besoins d’investissements dans l’hydrogène vert, la santé liée aux carences apparues dans la crise sanitaire, le luxe, la sécurité alimentaire et les sports, loisirs et divertissements, des secteurs où l’expertise française a une belle carte à jouer » a résumé Frédéric Szabo, directeur Proche & Moyen-Orient de Business France.
Bruno Mouly
Quels sources d’information utiles :
Portail pour les projets d’énergie renouvelable : www.powersaudiarabia.com.sa