L’ETI lyonnaise Nutrisen, positionnée sur la nutrition santé, a été reprise il y a quelques semaines par le fonds d’investissements Sagard. Leur ambition commune : porter un développement international conséquent, tant par croissance organique que par croissance externe. L’export représente déjà 33 % du chiffre d’affaires de Nutrisens.
« Nous avons l’ambition de devenir leader européen de l’alimentation médicale. Notre équipe, nos produits et notre positionnement séduisent un nombre croissant de clients en Europe », assure Georges Devesa, P-dg et fondateur de Nutrisens en 2011.
L’horizon n’est pas précisé mais l’entreprise semble sur la bonne voie. Elle conçoit, fabrique et commercialise des produits alimentaires à destination des personnes âgées, opérées, ou en convalescence de pathologies lourdes ainsi que des produits à destination de patients souffrant de troubles de la déglutition.
Une croissance tirée par l’export
En 2020, l’entreprise lyonnaise a réalisé un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros (500 collaborateurs), soit 20 % de plus qu’en 2019. Une croissance portée particulièrement par l’international, qui pèse désormais 33 % du chiffre d’affaires global grâce à une présence dans 20 pays, via des distributeurs et des filiales en Belgique, Espagne, Italie et Suisse.
L’accélération est tirée notamment par le marché espagnol sur lequel l’ETI française avait acquis Vegenat et IPCO en 2018/2019. « L’Espagne représente désormais notre premier marché export, et il performe. Nous sommes d’ailleurs passés de la 5e position nationale à la 4e place. Le Covid a impacté plutôt positivement nos ventes de produits liés à la dénutrition », signale Céline Bugnot, directrice commerciale France. « L’acquisition de ces sociétés espagnoles nous a aussi donné de la capacité industrielle supplémentaire ainsi que de la capacité d’innovation, deux points très importants pour la suite de notre développement. Cette croissance externe nous a permis de gagner beaucoup de temps ».
Jusqu’ici, Nutrisens disposait de 5 usines, toutes implantées en France.
L’Italie a également affiché un bon score (+20 %), sur un marché estimé pourtant par Céline Bugnot comme « peu mature » sur le sujet de la dénutrition. Créée il y a 7 ans, la filiale italienne emploie une trentaine de commerciaux sur place. Une dizaine supplémentaire devraient rejoindre l’équipe dans les trois prochaines années afin d’accompagner l’évangélisation des professionnels italiens sur ce sujet.
L’Allemagne et l’Angleterre dans le viseur
Nutrisens veut maintenant entrer dans une nouvelle phase de croissance en accélérant fortement son déploiement à l’international. En particulier en Allemagne et en Angleterre, deux pays sur lesquels le sujet de la dénutrition et des troubles de la déglutition sont déjà traités par un écosystème assez concurrentiel.
« Ces deux marchés nous offriraient un potentiel intéressant. Aujourd’hui, nous sommes présents via des distributeurs mais nous voulons aller plus loin. Nous sommes en train d’écrire notre stratégie », confie la directrice commerciale. Stratégie encore confidentielle mais qui pourrait bien passer, encore une fois, par des opérations de croissance externe. Opérations qui seront accompagnées financièrement par le nouvel actionnaire majoritaire de Nutrisens, le fonds d’investissement Sagard.
Il est entré au capital en avril dernier, suite à la sortie des actionnaires historiques Evolem et Unigrains, avec justement comme objectif de pousser l’international, via de la croissance organique et de la croissance externe.
Stéphanie Gallo