La PME lyonnaise Folan, concepteur et fabricant d’équipements passifs pour les réseaux de télécommunication (5G, fibre optique, etc), vient de lever 9 millions d’euros auprès de Yotta Capital Partners et de BpiFrance. Avec un objectif ambitieux : en faire une ETI d’envergure européenne. Cibles immédiates : l’Angleterre et l’Allemagne dont les plans « fibre » nationaux récents présentent un fort potentiel.
« La France était très en avance avec son plan fibre optique. De tels programmes ont émergé beaucoup plus tardivement dans les autres pays européens. Nous devons nous positionner rapidement pour nous affirmer comme leader », explique Olivier Prestel, nouveau directeur général de Folan, entreprise spécialisée dans la fabrication d’équipements passifs pour les réseaux de télécommunications.
Dans cette optique, et avec l’ambition de devenir à moyen terme une ETI d’envergure européenne, la PME lyonnaise créée en 1988 par Ludovic Robert (aujourd’hui président et toujours actionnaire majoritaire), vient d’ouvrir son capital à Yotta Capital Partners et à Bpifrance. A la clé : une levée de fonds de 9 millions d’euros.
L’objectif est de tripler le chiffre d’affaires (40 millions d’euros en 2020) sous 4 ans en s’appuyant en particulier sur les marchés d’aménagement numérique des territoires (fibre, 5G, smart cities, etc.), doubler le nombre de collaborateurs à la même échéance (270 salariés actuellement), et faire passer de 15 % à 40 % la part du chiffre d’affaires réalisé à l’export.
Des acquisitions pour aller plus vite
Dans son viseur immédiat : l’Allemagne et l’Angleterre dont les plans « fibre » nationaux pourraient représenter un gisement de chiffre d’affaires supplémentaires potentiellement très important.
« Le réseau FTTH [Ndlr : Fiber to the Home] va connaitre une croissance de 500 % en Allemagne entre 2018 et 2025 et de 800 % au Royaume-Uni. De plus, le marché des datacenters est deux fois plus important dans ces pays qu’en France », constate Olivier Prestel.
Pour assurer ses positions sur place, Folan affirme être en discussions avancées pour des opérations de croissance externe. « Nous espérons être en place dès le prochain exercice (septembre/septembre), espère le dirigeant. Nous privilégions la croissance externe à la création de filiales afin d’aller plus vite car nous ne devons pas laisser passer l’opportunité de ces plans nationaux d’aménagement fibre et 5G. Nous cherchons des entreprises déjà bien installées, que nous pourrons faire croitre grâce à nos moyens financiers.»
Deuxième étape, États-Unis et Canada
Déjà présente à l’international, notamment au Benelux, en Afrique et au Liban, l’entreprise visera ensuite dans une deuxième étape les États-Unis et le Canada.
« Cela ne signifie pas que nous détournons nos priorités de la France, nuance toutefois Olivier Prestel. Au contraire, nous avons une croissance à deux chiffres depuis de nombreuses années en France et nous comptons bien la maintenir. Il y reste encore beaucoup à faire. L’émergence de la 5G et des smart cities va créer de nouveaux potentiels, sans compter tous les territoires qui ne sont pas encore équipés en fibre ».
Pour aller séduire ses clients, à l’international comme en France, la PME compte continuer à s’appuyer sur l’organisation mise en place depuis 5 ans avec trois unités de fabrication : un atelier français pour les commandes d’urgence ou sur-mesure, une unité en Roumanie pour les moyennes séries et une usine en Chine pour les volumes importants.
Stéphanie Gallo