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Destinations d’affaires 2019 : Business France joue la carte des salons français

L’agence publique d’accompagnement a pris conscience des gisements offerts aux exportateurs tricolores par les salons français. À cet égard, elle se montre très exigeante, très sélective, et n’hésite pas à solliciter les régions pour mettre en valeur l’attractivité du territoire.

 

 

Que Business France opère sur des salons dans l’Hexagone ne va pas de soi a priori. En effet, son métier traditionnel n’est-il pas d’organiser des Pavillons France dans des manifestations à l’étranger. Reste que depuis deux à trois ans l’agence accompagne aussi « à domicile » les entreprises tricolores. La raison en est simple : certains salons ayant acquis une aura et une présence mondiales sont d’excellents tremplins à l’international. Dans le même temps, c’est l’opportunité pour l’agence nationale d’agir en matière d’attractivité du territoire national auprès des exposants et visiteurs internationaux, qui peuvent être aussi des investisseurs.

Sur le volet Export, Business France a développé toute une série de services, allant de la venue d’acheteurs étrangers au conseil aux sociétés françaises. Le cas de Pollutec Lyon est particulièrement intéressant, car il s’agit d’un partenariat historique avec un organisateur, en l’occurrence Reed, qui a des ramifications à Casablanca et Alger. « Plus qu’un simple organisateur, Reed est pour nous un partenaire qui fait de la promotion de l’offre française », insiste Hélène Buriev, chef du service Energie et environnement de Business France.

Toutefois, si à Lyon « l’approche est d’informer sur les marchés à l’étranger et de conseiller les entreprises françaises », pour Pollutec Algérie et Maroc, il s’agit d’offrir aux entreprises une plateforme de mise en contact, « y compris en proposant aux exposants qui le souhaitent de leur préparer en amont des rendez-vous B to B », complète la responsable sectorielle. Ces deux salons en Afrique du Nord sont, au demeurant, une excellente vitrine pour la filière tricolore, la France disposant dans les deux cas du premier Pavillon national, avec une soixantaine de sociétés au Maroc, et, selon les années, 20 à 30 spécialistes de l’eau en Algérie.

Lors du prochain Pollutec Lyon, du 27 au 30 novembre, Business France disposera d’un espace de 63 m2. Quatre types de services y seront proposés :
1. Conseil aux entreprises avec une quinzaine d’experts de pays aussi divers que la Chine, l’Allemagne ou la Tunisie – Bpifrance est associé – et rendez-vous préprogrammés.

2. Ateliers techniques sur l’eau en Asie ou l’environnement en Amérique latine

3. Remise des trophées export des éco-entreprises, dont la sixième édition récompense cinq prix dans les cleantech. Ainsi, le 28 novembre, l’Ademe remettra le prix Bas carbone, Bpifrance le trophée Start-Up, le ministère des Outremers (Mom) le prix Outremer, Reed, le coup de cœur du jury et Business France le prix du Dynamisme à l’export.

4. Mise en place, en partenariat avec le Mom, d’un Pavillon Outremer. « Il comprendra cette année huit entreprises ultramarines, trois de La Réunion accompagnées par l’agence de développement régional Nexa, deux de Guyane, une de Guadeloupe, une de Martinique et une de Mayotte », détaille Sandrine Henry, chargé de projets Eco-entreprises chez Business France. Chacune disposera d’une station de travail pour présenter ses technologies ou produits et pourra bénéficier de rendez-vous avec les experts des bureaux de Business France à l’étranger.

En outre, Business France et Reed coopèrent en matière d’attractivité du salon. De façon concrète, l’agence publique sensibilise des décideurs africains, ce qui explique que l’agence soit obligée de commencer à traiter le dossier près d’une année avant l’ouverture de la manifestation.
Cette biennale lyonnaise pourrait aussi servir une filière tricolore des énergies renouvelables en constitution, si, comme il semble probable, l’European Utility Week, qui se tient traditionnellement à Vienne, Amsterdam ou Berlin, se déplaçait en 2019 à Paris. Ce serait une opportunité exceptionnelle pour Business France de promouvoir la filière tricolore des smart grids en mobilisant l’ensemble des partenaires de la Team Export France, de l’Ademe à Enerdis, premier gestionnaire de réseaux européens, en passant par les fédérations professionnelles, les Régions ou encore des entreprises comme Schneider Electric.

 

En outre, Business France connaît bien l’European Utility Week, à laquelle l’agence participera pour la cinquième fois, à Vienne, du 6 au 8 novembre prochain. Si l’organisateur néerlandais de ce rendez-vous professionnel, la société Clarion Events, devait confirmer son intention de monter le salon en France, il se tiendrait alors en novembre 2019 au parc d’expositions de Paris Porte de Versailles.

Les acteurs français auraient tout intérêt à jouer collectif, à un moment où la filière commence à être remarquée à l’étranger. Business France pourrait notamment inviter des délégations étrangères et les piloter sur le territoire national. Les Régions sont intéressées, notamment celles disposant déjà de démonstrateurs sur l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques, comme les Pays de la Loire, Sud Provence Alpes Côte d’Azur et les Hauts de France.

Autre manifestation d’importance, le Salon international de l’alimentation (Sial) que Comexposium organise du 21 au 25 octobre à Villepinte. Pour la première fois cette année, Business France et l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) ont loué ensemble un espace de 243 m2. Objectifs : développer un programme de conférences, d’ateliers techniques et d’animations (espace de réalité virtuelle, confection de bonbons avec une imprimante 3 D…), mettre également des espaces à la disposition des start-up.

Dans le même hall, Business France développe un programme d’acheteurs étrangers au Sial depuis 2015. Cette année, en partenariat avec le réseau Enterprise European Network (EEN), une soixantaine d’acheteurs de plus de 30 pays ont été reçus et des rendez-vous planifiés avec des sociétés françaises sélectionnées, exposant ou non au Sial, par exemple, des clients réguliers de Business France ou des exportateurs en herbe.

L’agroalimentaire est un secteur dans lequel Business France entend toujours peser dans l’avenir. « L’agroalimentaire compte aujourd’hui pour 45 % de nos activités en France et à l’étranger », confiait récemment au Moci Frédéric Rossi. Le directeur général délégué Export de l’agence publique rappelait ainsi que « le ministère de l’Agriculture a transféré à Business France à partir de 2016 les mini-expositions pour les vins et rencontres d’acheteurs, puis, à partir de 2017, les pavillons France sur les salons internationaux agroalimentaires qu’organisait alors Sopexa ». Cette année, ajoutait-il, « il lui a attribué une enveloppe de 350 000 euros pour réaliser un programme d’actions collectives dans les agroéquipements ».

Sur toute la filière agroalimentaire, l’agence publique est présente. S’agissant de manifestations dans l’Hexagone, l’opérateur national intervient aussi au Salon international de la restauration et de l’hôtellerie (Sirah), à Lyon. Au Sirah, Business France est présent avec un stand, un Pavillon Outre-mer, dans le cadre d’un partenariat avec le ministre des Outre-mer (Mom) et une présence de collaborateurs en poste dans une trentaine de pays.

Dans les agroéquipements, un certain nombre d’organisateurs de salons en France (Space, Sommet de l’élevage, Sima, Sival, Medfel) mandatent Business France. « L’objectif est de faire venir des visiteurs étrangers. Nos responsables à l’étranger peuvent les accompagner. Certains grands visiteurs peuvent bénéficier de rendez-vous qualifiés avec des sociétés françaises. C’est aussi pour nous l’occasion de conseiller les entreprises françaises sur les marchés géographiques que nous couvrons », délivre Brice Robin, chef du service Équipement pour l’agriculture et l’agroalimentaire chez Business France.

Par exemple, pour le Sommet de l’élevage, qui s’est tenu du 3 au 5 octobre à Clermont-Ferrand, des acheteurs du Brésil, du Vietnam, du Kenya, de Russie, de Grèce et de Turquie, pays invité d’honneur, se sont déplacés. Pour le Salon international d’affaires de la filière des fruits et légumes de l’Euro Méditerranée (Medfel), à Montpellier, avec l’appui financier de la Région Occitanie, ce sont entre 80 et 100 acheteurs étrangers qui sont invités à chaque édition.

S’agissant encore du Salon international de la construction et des infrastructures du bâtiment et travaux publics et de matériels de chantier (Intermat) à Paris, Business France a mis en place cette année un Observatoire des projets dans les travaux publics dans le monde. En fait, l’agence publique présente à Intermat une étude bien segmentée par pays et par sous-secteur (routes, mines, aéroports, voies ferrées…), comportant des informations sur les marchés, les innovations, les enjeux, les besoins en matériel, les masters plans, les projets en cours et à venir. « C’était un test cette année. On a mobilisé nos bureaux de façon à identifier les bons projets en matière de TP. Et nous allons renouveler l’opération l’an prochain », se félicite Frédéric Rossi. De façon concrète, le nombre de pays, 12 pays cette année d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient, devrait être augmenté en 2019 dans la mesure où l’étude serait étendue à d’autres continents.

L’opérateur national ne se limite évidemment pas à l’agroalimentaire. Dans les technologies, il s’est engagé dans le rendez-vous international pour les start-up et les leaders de la technologie et de l’innovation, Viva Technology (Vivatech), à Paris. La troisième édition, qui s’est déroulée du 24 au 26 mai, a dépassé les attentes en rassemblant plus de 100 000 personnes représentant plus de 125 nationalités. Plus de 3 000 start-up étaient présentes.

« En termes d’image pour la French Tech, il est intéressant de participer à un gros évènement atypique, parce que centré sur les start-up, et qui est en forte progression », affirme Éric Morand, directeur de la division Industrie, services et technologie chez Business France. A Vivatech, Business France promeut ses métiers – l’export, notamment des start-up, et l’attractivité – héberge quelques start-up, met en place des zones de démonstration, monte des ateliers et des conférences avec des partenaires publics ou privés (Mazard, Air France, Unifrance…).

François Pargny

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