Malgré leur montée au créneau, les fabricants de peintures n’ont pas eu gain de cause : les droits antidumping sur les importations de dioxyde de titane (TiO2) en provenance de Chine sont entrés en vigueur, pesant sur les coûts de revient de industriels qui l’utilisent.
Dans le Règlement d’exécution 2025/4 de la Commission européenne en date du 17 décembre, instaurant un droit antidumping définitif sur les importations de dioxyde de titane (TiO2) chinois, il est prévu l’instauration de droits définitifs supplémentaires dont les taux vont de 11,3 % à 32,3 %, selon les fabricants chinois (le moins élevé s’appliquant à ceux qui ont coopéré à l’enquête), (). C’est dire l’impact immédiat de la mesure sur les industriels européens qui se fournissent en Chine.
Dans un communiqué commun publié le 14 janvier le CEPE (Conseil européen de l’industrie des peintures, des encres d’impression et des couleurs pour Artistes ) et la Fipec française « regrettent la décision européenne sur les droits anti-dumping » estimant qu’ils menacent « la viabilité de nombreux fabricants de peinture de l’UE ».
Leurs arguments sont connus tant ils ont fait campagne, l’an dernier, pour essayer de faire reculer la Commission. Le TiO2 , matière première essentielle pour les fabricants de revêtements, représente « jusqu’à 40 % du coût des matières premières et 20 % du coût du produit fini ».
Les droits antidumping de la Commission européenne, instaurés après une longue enquête, menacent donc, estiment ces organisations, la viabilité du secteur européen des peintures, qui réalise 33 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et emploie près de 150 000 personnes.
« Cela aura des conséquences extrêmement négatives sur le secteur des peintures, l’un des plus grands utilisateurs de TiO2 », assène Christel Davidson, directrice générale de CEPE. « Par cette décision, les États membres ont clairement privilégié quelques grands fabricants mondiaux de TiO2 aux dépens de nombreux utilisateurs en aval dans l’UE. Les entreprises qu’ils disent vouloir protéger le plus – les petites entreprises approvisionnant le marché local de l’UE – seront les plus touchées. Beaucoup d’entre elles pourraient ne pas survivre ».
CEPE et la Fipec craignent que l’augmentation des coûts de production pour les fabricants de l’UE n’entraîne, en fait, une hausse des importations de peintures moins chères produites en dehors de l’UE avec du TiO2 chinois non soumis à ces droits. « Nous demandons aux États membres ou à la Commission européenne de procéder à un réexamen immédiat » insiste Christel Davidson.
A suivre…
C.G