Travailler mieux, heureux, à distance, mais aussi accompagner le management et renforcer le dialogue social : tels sont les nouveaux grands enjeux identifiés par les directeurs et responsables des ressources humaines (DRH/RRH) pour 2021, selon les résultats d’une étude menée par le groupe Cegos sur les « impacts de la crise sanitaire sur les DRH et la fonction RH » publiée le 14 juin.
De nombreux observateurs le pressentent, le travail à distance va certainement perdurer sous une forme ou sous une autre dans de nombreuses entreprises internationalisées ou non, après la Covid-19, l’étude de Cegos, dont c’est l’un des nombreux sujets d’intérêt, le confirme.
Ainsi, sur les 349 DRH/RHH d’entreprises de toutes tailles interrogées dans le cadre de cette étude, ils sont 39 % à mettre en tête de leurs enjeux pour 2021 l’amélioration de la qualité de vie au travail et la gestion des risques psycho-sociaux, 38 % l’accompagnement des collaborateurs aux nouvelle modalités du travail à distance, et encore 33 % la poursuite du déploiement du télétravail.
Les trois enjeux de l’accompagnement du management, du renforcement du dialogue social et la refonte de la gestion des emplois et des compétences et de la transformation des métiers recueillent pour leur part respectivement 29 % pour les deux premiers et 25 % pour le troisième.
Aux organisations de se saisir de ces opportunités
Pour Cegos, groupe spécialiste de la formation professionnelle et continue, cela confirme des tendances déjà observées l’an dernier au sortir de la première vague, lors d’une précédente enquête, ainsi que sur le terrain auprès de ses clients.
« D’une part, les salariés et les managers n’ont pas hésité à imaginer eux-mêmes de nouvelles manières de collaborer à distance et de communiquer efficacement, tant sur le plan opérationnel que relationnel, et c’est désormais aux organisations de se saisir de ces opportunités venues du terrain pour les accompagner en termes de management et d’organisation du travail, estime Cegos dans un communiqué. D’autre part, les salariés ont eu à gérer depuis un an de nouvelles contraintes génératrices de stress (par exemple concilier travail à distance et scolarité des enfants). La question de la qualité de vie au travail et de la gestion des risques psycho-sociaux est donc clé pour les mois qui viennent ».
A côté des conséquences négatives, des impacts positifs
Si la crise sanitaire aura des conséquences négatives en termes de réduction des effectifs et révision à la baisse de la politique de rémunération pour 2021 (deux conséquences citées respectivement par deux tiers et 61 % des répondants), elle aura aussi des conséquences jugées plus positives pour faire avancer les organisations.
Parmi ces conséquences positives, sont citées :
-une meilleure prise en compte de la qualité de vie au travail (72 %),
-une digitalisation accélérée de leur organisation (69 %),
-une plus grande coopération entre les équipes (68 %),
-une plus grande autonomie laissée aux collaborateurs dans leur quotidien professionnel (66 %),
-une amélioration des pratiques managériales (66 %),
-une attention plus grande portée à la RSE, responsabilité sociétale des entreprises, (64 %),
-un renforcement de la politique de formation (62 %),
-l’opportunité d’optimiser les ressources au siège et / ou dans les fonctions support (62 %).
« La crise sanitaire a contribué à accélérer la digitalisation et la transformation des entreprises et des métiers, estime notamment Isabelle Drouet de la Thibauderie, manager de l’Offre et de l’expertise RH et ingénierie de la formation chez Cegos. En cela, et à plus long terme, cette crise inédite et d’une rare complexité recèle certaines opportunités que les DRH/RRH vont devoir accompagner : déploiement du télétravail, évolution des pratiques managériales, autonomisation des collaborateurs… Les DRH/RRH peuvent assumer pleinement, et dès aujourd’hui, leur rôle d’agents de transformation : 86% d’entre eux considèrent d’ailleurs que la crise sanitaire a renforcé la légitimité et la crédibilité de la fonction RH auprès des Directions Générales ».
Parmi les points de vigilence qu’elle relève à court terme : « des différences de vécu importantes entre les grands groupes, naturellement mieux armés, et les PME : ces dernières vont devoir être accompagnées pour réussir leur sortie de crise ».
C.G
*La synthèse de l’étude est en ligne sur le site de Cegos et dans le document attaché à cet article ci-après