Citée dès le 23 janvier par la Lettre confidentielle (LC)* comme une candidate sérieuse à la succession de Christophe
Lecourtier à la direction générale d’Ubifrance, Véronique Bédague-Hamilius, actuelle secrétaire générale de la Mairie de Paris, est aujourd’hui assurée de l’emporter en tant que candidate du consensus, ont confirmé à la LC plusieurs bons connaisseurs du réseau public.
L’heureuse élue a en effet obtenu le soutien du maire de Paris, Bertrand Delanoë, du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, du ministre de l’Économie et des finances, Pierre Moscovici, et de la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq. Un choix de consensus politique, face à des candidats pour la plupart issus du sérail du Trésor ou des réseaux du Commerce extérieur**. Il peut certes étonner. Car s’il est logique que Véronique Bédague-Hamilius soit soutenue par le maire de Paris, qu’elle sert depuis près de 13 ans, et par Laurent Fabius, dont elle fut conseillère technique quand le ministre était à l’Économie, aux finances et à l’industrie (2000-2002), l’appui de Bercy apparaît plus surprenant lorsqu’on sait la rivalité qui l’oppose au ministère des Affaires étrangères pour le leadership de la diplomatie économique. Les deux pôles du gouvernement sont ainsi en désaccord sur les modalités du rapprochement d’Ubifrance et de l’Afii (Agence française pour les investissements internationaux), Bercy, en particulier le Commerce extérieur, étant favorable à une fusion, tandis que le Quai d’Orsay y est résolument hostile.
Bercy se serait rangé au choix de Véronique Bédague-Hamilius pour deux raisons : d’abord, parce que le ministre de l’Economie et des finances a une petite dette envers la secrétaire générale de la Ville de Paris. En effet, en novembre dernier, alors que Véronique Bédague était candidate à la direction générale du Budget, lui avait été préféré Denis Morin, directeur de cabinet de Marisol Touraine aux Affaires sociales et à la santé.
Ensuite, ce choix s’inscrirait dans un souci d’anticiper le chantier sensible des futures restructurations du dispositif de soutien au Commerce extérieur et de promotion de l’attractivité, dont Ubifrance, avec l’Afii , sont les principaux outils de l’État.
Cette haut-fonctionnaire au profil de gestionnaire, réputée spécialiste du « management du changement », sans affectif particulier pour l’une ou l’autre de ces agences, prendrait en effet non seulement les rennes d’Ubifrance, mais aussi de l’Afii, sous la nouvelle bannière de France International. La création de cette nouvelle structure holding doit s’accompagner de la mise en place d’un organe de direction unique, chapeautant ces organismes appelés à se rapprocher, à défaut de fusionner.
Ce choix, au demeurant, ne passe pas toujours bien. « Elle ne connaît rien à l’international et ne doit son poste qu’à ses appuis politiques », déplore ainsi un proche du dossier. Mais sauf rebondissement de dernière minute, c’est le 17 février, au moment du prochain Conseil supérieur de l’attractivité, que la nomination de Véronique Bédague devrait être officialisée.
François Pargny, avec Christine Gilguy
* Relire : Ubifrance : le suspense va durer
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