La lutte pour le climat et le ralentissement de l’économie mondiale sont clairement les deux préoccupations majeures des entreprises exportatrices de Belgique, d’après le dernier baromètre Export de Credendo, réalisé auprès de plus de 1 370 entreprises, à l’occasion du 5e Forum Credendo sur le commerce (13 novembre, à Bruxelles).
Dans un communiqué de presse du 12 novembre (voir ci-dessous en fichier joint), l’assureur crédit export belge indique que « le changement climatique est dans l’agenda de 90 % des entreprises exportatrices ». Plus encore, dans la même proportion, elles incitent les gouvernements à agir et estiment que l’Union européenne (UE) devrait imposer des normes environnementales pour les produits importés.
Une majorité anticipent aussi de nouvelles opportunités
Enfin, si à 94 % ces sociétés anticipent un impact négatif plus ou moins important sur leur activité, dans une proportion similaire, elles pensent que ce combat pour la planète pourra être une source d’opportunités en matière d’innovation et de développement durable. Sur toute la planète, qu’il s’agisse des plus grands économies ou de plus petites, comme au Pérou, la lutte pour le climat va générer des marchés pour les hommes d’affaires.
Preuve de l’urgence que revêt aujourd’hui l’environnement pour l’avenir de la planète et son économie, malgré l’annulation par le Chili de l’organisation sur son sol de la 25e Conférence des parties (Cop 25) à la convention de l’Organisation des Nations Unies (Onu) sur le climat, pour laquelle la France, notamment, s’était mobilisée, la Cop 25 pourrait se tenir en Espagne.
La confiance en berne
L’environnement, la lutte contre le changement climatique, pourrait être ainsi un aiguillon pour une économie mondiale qui montre des signes d’essoufflement.
Credendo note ainsi une baisse réelle de la confiance qui se reflète dans la croissance économique, qui va atteindre 3 %, soit son niveau le plus bas depuis la crise mondiale de 2008. « Sur les neuf derniers mois, nous avons procédé à quatre réévaluations et huit dégradations pour le risque politique moyen et long terme », explique le directeur général adjoint de Credendo, Nabil Jijakli.
Ainsi, 43 % des répondants pensent que les mesures protectionnistes vont avoir un impact négatif sur leurs affaires et 37 % ne comptent pas sur une amélioration de leurs exportations pendant les trois prochaines années.
Quant aux débouchés extérieurs, les exportateurs belges regardent en priorité vers les pays les plus proches, dans l’UE de façon plus générale, et en Asie. Suivent l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. Enfin, les secteurs offrant le plus fort potentiel à l’export sont, comme l’an passé, les biotechnologies, la pharmacie et la chimie.
François Pargny