fbpx

Commerce international : la valeur ajoutée place les services au coeur de la supply chain (OMC, OCDE)

Mieux évaluer la valeur ajoutée des biens et services exportés dans le monde. Tel est l’objectif de la nouvelle méthode de mesure des échanges présentée le 16 janvier dernier à Paris par Pascal Lamy, directeur général de l’OMC et Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE. Dans un communiqué conjoint, les deux institutions vantent cette méthodologie qui, pour la première fois, prend en compte la réalité de la mondialisation : « Elle rompt avec les statistiques classiques qui mesurent les flux bruts de biens et services à chaque franchissement de frontière. Elle cherche plutôt à analyser la valeur ajoutée par les pays dans la production des biens ou services exportés et offre ainsi une vision plus complète des relations commerciales entre les nations ». Elle a donné lieu à une première évaluation commune (voir note dans le fichier Pdf attaché à cet article) la création d’une base de données communes aux deux institutions, et dénommée : « Made in the world ».

 

Les Etats-Unis, premier partenaire commercial de la France en 2009

Et cela peut quelque peut bouleverser la lecture des chiffres du commerce extérieur, et donc éclairer sous un nouveau jour les politiques dans ce domaine. Un exemple ? Selon une étude de l’OCDE pour quelques grands pays sur l’année 2009, en valeur ajoutée, les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial de la France, devant l’Allemagne : « La France exporte des biens et services intermédiaires vers l’Allemagne et les autres économies européennes mais une partie de la valeur ajoutée ainsi exportées se dirige vers des marchés tiers, notamment les Etats-Unis ». L’Italie est le troisième, le Royaume Uni quatrième, l’Espagne cinquième et la Chine sixième.

Mieux : toujours pour la France, le déficit commercial serait, cette année là, réduit de 26,9 à 18 milliards USD avec les Etats-Unis tandis qu’il serait aggravé légèrement avec l’Allemagne (de – 10,7 à 11,3 milliards USD). Avec la Chine, « la France importe plus de valeur ajoutée mais exporte plus aussi vers ce pays, d’où un déficit commercial bilatéral réduit (de – 12,3 milliards USD à – 9,8 milliards USD) ». La part des services très élevée dans les exportations tricolores est également mise en exergue : « la France exporte principalement des services quand on mesure le commerce en valeur ajoutée. La part des services dans les exportations brutes totales est de 55 %. Celà inclut non seulement les exportations de services mais tous les services intermédiaires qui servent d’intrants, en particulier dans la fabrication de biens manufacturés », souligne la note de l’Ocde.

En bref : ces nouvelles données permettent une évaluation plus juste du commerce mondial et des chaînes de production (supply chain) extrêmement fragmentées qui le sous-tendent. Dans ce contexte, les labels « made in France, Chine ou USA », perdent de leur signification. Les produits sont désormais « made in the world » a fait valoir Pascal Lamy lors de la conférence. Un exemple? Le iPhone 5, produit phare du géant américain Apple. Assemblé en Chine, il n’est pas pour autant « made in China » si on prend en compte le critère de valeur ajoutée. En effet, Les composants et les services nécessaires à sa production mobilisent dans les faits une quinzaine d’entreprises disséminées dans presqu’autant de pays. Même chose pour les voitures allemandes. « Un tiers de la valeur totale des véhicules automobiles exportés d’Allemagne vient en fait d’autres pays et le contenu étranger représente près de 40 % de la valeur totale des exportations de produits électroniques chinois », résumait Angel Gurria.

Cette étude met ainsi en exergue le poids « réel » des services dans les échanges. S’ils représentent seulement 23 % du commerce mondial dans les calculs traditionnels, ils passent à 45 % une fois capturée leur valeur ajoutée. Quant à la part des produits manufacturés, elle se contracte de 65 à 37 % selon les nouvelles données. « Avec cette méthode, on se base sur la valeur ajoutée, pas sur le produit fini (…) Cela met en valeur la propriété intellectuelle », a commenté Karel De Gucht également présent à la conférence. Autre avantage notable, selon le Commissaire au Commerce : ces statistiques sont plus favorables à l’Europe car elle en change l’équilibre de sa balance commerciale avec l’Asie.

K. L., avec C. G. à Paris.

 

En savoir plus :
Documents, statistiques, vidéos, sont accessibles sur le site de l’OCDE :
http://www.oecd.org/industry/industryandglobalisation/measuringtradeinvalue-addedanoecd-wtojointinitiative.htm

Lien vers le site de la base de données « Made in the world » OCDE/OMC : http://www.wto.org/english/res_e/statis_e/miwi_e/miwi_e.htm

 

Dernière édition

Bienvenue !

Connectez-vous

Créer un compte

Merci de compléter le formulaire

Réinitialisez votre mot de passe

Veuillez saisir votre nom d'utilisateur ou votre adresse e-mail pour réinitialiser votre mot de passe.