Le 27 juin, à l’occasion de la 110e Assemblée générale de CCI France International *, le réseau des Chambres de commerce et d’industrie françaises à l’international (CCIFI), qui en compte dorénavant 120 dans 90 pays, a accueilli cinq nouveaux membres, dont CCI France Guatemala.
Particularité de cette CCIFI, a précisé Arnaud Vaissié, qui préside CCI France International, elle existait déjà depuis plus de deux ans, sans être membre du réseau. « Mon père, Jacques Seidner, toujours président, l’a porté sur les fonts baptismaux en février 2015 », a relaté au Moci son directeur général franco-guatémaltèque Emmanuel Seidner, qui fut député, vice-président de la commission des Relations extérieures du Congrès au Guatemala.
L’idée de la « Camara des Francia », son nom de naissance avant qu’elle ne rejoigne CCI France International, a germé après la visite successive de Nicole Bricq, puis de Laurent Fabius, respectivement ministres du Commerce extérieur et ministre des Affaires étrangères et du développement international (Maedi) à l’époque. « Il est apparu que le Guatemala était le seul pays d’Amérique centrale sans compagnie consulaire, alors que c’est l’économie la plus importante de la région, avec une part de 35 % dans le PIB, et donc qu’il fallait combler rapidement ce paradoxe », a justifié le directeur général de CCI France Guatemala.
L’influence de la diplomatie économique
Sur place, la diplomatie économique prônée par Laurent Fabius a joué son rôle, l’ambassadeur de France, Jean-Hugues Simon-Michel, s’impliquant avec le chef des Services économiques, Marc Legouy, dans l’implantation de la nouvelle structure, basée à Guatemala City, la capitale. En septembre 2015, la Camera de Francia a démarré sa feuille de route avec une Semaine française.
« Airbus Hélicoptères et Safran sont très présents dans ce pays. Deux cents hélicoptères ont déjà été vendus au Guatemala. L’excellence de la France dans l’aéronautique était ainsi fêtée, mais aussi le vin et le champagne, Habitat, La Roche Bobois, Air France, Naf Naf, Lancôme, Chanel », a énuméré Emmanuel Seidner.
Aujourd’hui, la Chambre française de commerce et d’industrie au Guatemala, qui a pris le nom de CCI France Guatemala, compte 45 membres qui sont surtout des entreprises du pays sud-américain travaillant avec la France. Il est donc important pour elle de monter en puissance, ce que devrait lui apporter son nouveau statut au sein de CCI France International.
Un accord avec Business France en réflexion
Il y a beaucoup à faire, car la place de la France dans les importations de l’État latino-américain est modeste – 27e fournisseur du Guatemala l’an dernier- et la valeur de ces achats varie fortement d’une année à l’autre, alternant à la hausse et à la baisse. Preuve encore de cette évolution en dents de scie, en 2016, les importations guatémaltèques en provenance de l’Hexagone ont reculé de 15 % à 68,6 millions d’euros, d’après la base de données GTA (groupe IHS).
CCI France Guatemala, qui espère réunir 50 membres à la fin de l’année, réfléchit aussi à une convention de partenariat avec Business France. Mais surtout, « notre grand sujet est une fusion des chambres de commerce en Amérique centrale. Il y a déjà une structure informelle, dont le coordinateur, après avoir été mon père, est le président de la chambre au Costa Rica, Eric Jeanjean », a expliqué au Moci Emmanuel Seidner, en présence de Michelle Gallardo de Gutiérrez, présidente de CCI France El Salvador.
« Ce qui nous importe pour le moment, a-t-il précisé, ce sont les bonnes pratiques. Et nous avons surtout développé des relations avec les chambres du Costa Rica et du Salvador, qui sont membres de CCI France International depuis longtemps ». Le directeur général de CCI France Guatemala estime que « pour aller au Mexique et au Chili, le Guatemala ou le Costa Rica peuvent constituer d’excellentes portes d’entrée ». Alors, cap sur l’Amérique centrale !
François Pargny
Pour prolonger :
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