Société de gestion indépendante basée à Lyon, avec des bureaux à Paris, Capital Export a une spécificité : sa spécialisation sur les pépites sous-internationalisées de l’industrie française ayant un potentiel d’expansion à l’export inexploité. Résultat : une troisième levée de fonds réussies de 160 millions d’euros, qui doit s’investir dans une dizaine de nouvelles PME.
La troisième levée de fonds menée par Capital Export, société de gestion fondée par Jean Mathieu Sahy en 2010, a été sursouscrite, obligeant ses dirigeants à dépasser le niveau habituel de leurs objectifs levées de fonds, plutôt entre 110 et 150 millions d’euros. Un signe que le positionnement de la société en « pure player du SmallCap BtoB export » -son slogan marketing-, qui n’a pas varié depuis sa création, plaît de plus en plus aux investisseurs, qu’il s’agisse des institutionnel, comme la BPCE, ou d’investisseurs privés individuels, de plus en plus nombreux.
« Nous avons le goût de la PME technologique de province » introduit Jean-Mathieu Sahy, lors d’une présentation à la presse parisienne, le 4 mars, en compagnie de ses deux directeurs associés, Michel Claret et Charles-Antoine Eliard. Cette pépite auquel il pense, c’est une PME de 10 à 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, installée solidement sur une niche technologique et BtoB, avec un « pricing power » (pouvoir de négociation sur le prix) élevé générateur de fortes marges, mais très peu internationalisée, parfois faute de volonté des dirigeants clés, parfois faute de savoir comment s’y prendre. « Fréquemment, il manque au chef d’entreprise du volontarisme et surtout du temps », souligne Michel Claret. « Nous leur apportons cet accompagnement à l’international qui leur manque ».
Pour aborder ces PME à potentiel export mais délaissées par la plupart des sociétés de gestion attirées par d’autres sirènes, Capital export a gardé sa taille humaine – une dizaine de personnes -, pratique la prospection de terrain et cultive une proximité avec les dirigeants. Elle n’investit que dans une dizaine de sociétés par levée de fonds, privilégie la prise de participation majoritaire, et s’attèle très vite à la mise au point d’un plan de développement international avec les dirigeants et d’un accompagnement quotidien pour la mise en œuvre. Des arguments qui semblent faire mouche. « On réalise 75 % des opérations qu’on entreprend, un taux de transformation hors normes » se félicite Jean-Mathieu Sahy.
Un réseau de 15 partenaires exclusifs à l’international
L’internationalisation d’une PME ne s’improvise pas. L’un des atouts de Capital Export, dans ce domaine, est de disposer d’un réseau de 15 partenaires exclusifs dans les grands marchés cibles d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Afrique et d’Europe, des professionnels de l’export expérimentés qu’il s’agisse de consultants, de sociétés de conseil et d’accompagnement à l’international, de CCI française à l’étranger dans certains pays.
Un réseau construit au fil des années grâce à la bonne connaissance par le fondateur de l’écosystème export français, capable d’être mobilisé pour mener à bien études de marché et de concurrence, identification de partenaires commerciaux ou de cibles d’acquisition, et d’aider ensuite dans l’implantation. « Nous amenons aux PME une capacité de déploiement à l’international » résume encore Jean-Mathieu Sahy. « Nous organisons 30 missions à l’international par an avec nos partenaires à raison de 4 par société dans laquelle on investit », illustre-t-il.
Il faut croire que ces pépites cachées à fort potentiel à l’export gagnent à être connues, à l’instar de Proengin, un leader méconnu de la détection chimique et biologique, ou Verdot, un spécialiste des équipements de bioproduction.
D’après les chiffres fournis par la société de gestion, depuis son lancement en 2011, 27 investissements ont été effectués et 14 sorties (dont deux en cours). Les 15 sociétés dans lesquelles elle a actuellement des participations ont aujourd’hui un taux d’exportation de 50 % en moyenne, ont augmenté de 83 % leur chiffre d’affaires export, mené 31opérations d’implantation ou d’acquisition à l’étranger. D’ores et déjà, dans le cadre du troisième fonds, six prises de participation ont été effectuées et une septième est en cours de finalisation. The last but not the least : le taux moyen d’EBITDA (bénéfice avant intérêts et impôts) atteint 33 % pour le troisième fonds, après 27 % pour les sociétés du deuxième fonds.
Christine Gilguy