Fin octobre, Donald Trump a effectué une tournée asiatique, la première depuis sa réélection. Le mot d’ordre : consolider la présence économique américaine en Asie après le choc de la guerre commerciale de l’administration Trump, et réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine.
Du 26 au 30 octobre, le président américain s’est rendu successivement en Malaisie, à l’occasion du sommet de l’ASEAN, au Japon et en Corée du Sud, où il a aussi rencontré Xi Jinping, en marge du sommet APEC, pour sceller les grandes lignes d’une pause dans la guerre commerciale.
Entre annonces commerciales et symboles diplomatiques, cette tournée traduit la volonté de Washington de sécuriser ses chaînes d’approvisionnement, obtenir des investissements massifs et réaffirmer sa place en Asie-Pacifique. Revue de détail pour chaque étape.
En Malaisie, accords commerciaux et médiation régionale
Première étape à Kuala Lumpur, où Donald Trump a marqué les esprits en co-signant un accord de cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande, sous l’égide de l’ASEAN, comme l’explique France Info. L’accord prévoit le déploiement d’observateurs régionaux et la libération de prisonniers, un geste diplomatique que la Maison-Blanche présente comme « historique ».
Mais l’enjeu économique n’était jamais loin. Le passage du locataire de la Maison-Blanche a permis la négociation d’un plafonnage des droits de douane réciproques avec la Malaisie, le Cambodge et la Thaïlande à 19 % au lieu des 25 % prévus initialement. Il a également annoncé une série d’accords sur les terres rares avec la Malaisie et la Thaïlande afin de sécuriser l’accès américain à ces ressources critiques indispensables à l’industrie technologique, comme l’explique L’Express. En effet, les États-Unis cherchent ainsi à diversifier leurs approvisionnements, tandis que les pays de la région subissent déjà des droits de douane américains accrus (jusqu’à 20 %) sur leurs exportations.
Cette virée à Kuala Lumpur a aussi profité à l’aéronautique, avec la signature d’importants contrats entre Boeing et la Malaisie, le Vietnam et la Thaïlande. Ils totalisent plus de 27 milliards de dollars pour l’achat de plus de 160 avions. Ces accords incluent des transferts technologiques et une coopération renforcée, notamment en aérospatiale et semi-conducteurs. Le Cambodge, quant à lui, a opté pour une coopération à long terme axée sur la formation et le développement d’infrastructures, d’après Airjournal.
Les détails des différents accords avec les pays de l’ASEAN sont consultables sur ce lien.
Baisse des droits de douane et investissements massifs au Japon
Deuxième escale à Tokyo, où Donald Trump a été accueilli par la nouvelle Première ministre Sanae Takaichi. Les deux dirigeants ont annoncé un accord commercial majeur après le premier compromis scellé à l’été : une réduction des droits de douane américains de 25 % à 15 % sur les automobiles japonaises, ainsi qu’un engagement d’investissements japonais aux États-Unis estimé à 550 milliards de dollars, dont une partie dans les usines et infrastructures technologiques américaines d’après Le Monde.
Tokyo voit dans cet accord un compromis garantissant la stabilité des exportations japonaises vers le marché américain. Washington, de son côté, y gagne une manne d’investissements directs et une consolidation de son alliance stratégique dans la région.
Corée du Sud : un « méga-deal » industriel encore en chantier
Dernière étape à Séoul, où les deux dirigeants américain et sud-coréen ont annoncé un accord économique massif de 350 milliards de dollars, combinant investissements directs et partenariats industriels selon Euronews. Il inclut :
- 200 milliards de dollars en IDE coréens aux États-Unis
- 150 milliards dans la construction navale et les technologies maritimes
- Une réduction des droits de douane américains à 15 % sur les voitures sud-coréennes exportées vers le marché américain.
Ce partenariat, encore partiellement en cours de finalisation, vise à renforcer la coopération industrielle dans des secteurs clés : semi-conducteurs, batteries et logistique maritime.
La tournée asiatique de Donald Trump marque le retour d’une diplomatie économique offensive, basée sur la stratégie du deal chère au président américain. Washington vise à renforcer ses partenariats commerciaux hors de la Chine et exige des investissements massifs de ses alliés en retour.
Kétana Men
