Le laboratoire nîmois Phytocontrol, spécialiste de l’analyse de contaminants pour les acteurs de l’agroalimentaire, des cosmétiques, des produits pharmaceutiques et les opérateurs de la gestion de l’eau, a franchi une nouvelle étape en ouvrant un bureau en Russie.
En février, Phytocontrol (400 salariés, 30 M EUR de chiffre d’affaires) a ouvert un bureau à Saint-Pétersbourg où deux salariées russes assurent la coordination des activités du groupe entre les deux pays. « Avoir des collaborateurs locaux qui ont l’expérience et la connaissance de ce marché a beaucoup facilité les échanges avec nos clients et les démarches administratives et logistiques », assure Mickaël Pleinet, directeur des ventes de Phytocontrol.
Car la logistique est un enjeu majeur dans les activités de la société nîmoise en terre russe. Elle n’a en effet qu’entre deux et cinq jours pour expédier les prélèvements de fruits et légumes, céréales et PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales), les analyser dans son laboratoire de Nîmes et transmettre les résultats à son client, « une multinationale de l’agroalimentaire » – le directeur des ventes n’en dira pas plus. C’est pour suivre cette grande entreprise, déjà cliente, que Phytocontrol s’est implanté en Russie, marché réputé difficile.
Des ambitions en Pologne
Créée en 2006, l’entreprise nimoise a entamé son internationalisation il y a une dizaine d’année. Elle réalise désormais 15 % de son chiffre d’affaires à l’international, compte des clients sur tous les continents et s’appuie sur une présence au Maroc, au Royaume-Uni, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne.
C’est en Espagne qu’elle a réalisé à l’automne 2019, juste avant le déclenchement de la crise sanitaire, sa première opération de croissance externe en rachetant la laboratoire barcelonais SPM Controler. Un laboratoire en Russie serait-il au programme ? Pas pour l’instant, mais peut-être à terme si le besoin s’en fait sentir.
En attendant, Phytocontrol envisage de prendre pied prochainement en Europe centrale et prospecte activement la Pologne. Une démarche proactive alors que la société est en ce moment fort occupée par la pandémie de Covid-19.
En effet, sa technologie, développée par son équipe de R&D, permet de détecter dans les eaux usagées les traces de SARS-CoV-2 et ses variants rapidement et à moindre coût. « La R&D c’est notre cœur de réacteur, souligne Mickaël Pleinet. Nous avons une équipe de 35 personnes et construit un réseau de consultants experts et de startup sur les grands enjeux de la sécurité sanitaires des aliments et de l’environnement de demain. »
Les demandes émanent de toute l’Europe pour cette technologie qui permet d’extraire l’ARN viral des eaux usagées. Phytogroup a d’ailleurs conclu un partenariat avec Veolia en France pour la détection du coronavirus dans les stations d’épuration.
Mise sur le devant de la scène grâce à ses compétences techniques, l’entreprise nîmoise compte devenir référent européen des enjeux de sécurité alimentaire, d’environnement et de biopharmacie. Des domaines qui ont actuellement le vent en poupe.
Sophie Creusillet