L’entreprise bordelaise HDF Energy, pionnière des centrales électriques à hydrogène de forte puissance, a signé le 18 avril à l’ambassade d’Indonésie à Paris, en présence du ministre en charge du Commerce extérieur Olivier Becht, un protocole d’accord avec PLN, la compagnie d’électricité indonésienne. Objectif : développer la coopération et de nouveaux projets dans ce pays où 90 % de l’énergie proviennent de combustibles fossiles.
Signe de l’importance de l’évènement pour la rayonnement de la filière tricolore à l’international, Olivier Becht, ministre délégué au Commerce extérieur, a fait le déplacement pour assister à la cérémonie de signature du protocole d’accord entre la pépite française du nouvel or vert et la compagnie d’électricité publique du plus grand pays d’Asie du Sud-Est.
« Cette coopération marque une nouvelle étape dans la concrétisation du développement de l’énergie renouvelable non intermittente, à partir de multiples ressources, y compris l’hydrogène, a déclaré le président-directeur de PLN, Darmawan Prasodjo, également présent. Nous espérons également que la collaboration entre PLN et HDF permettra de renforcer la coopération bilatérale entre l’Indonésie et la France. » L’archipel cherche en effet à décarboner sa production d’électricité qui repose sur des réseaux électriques isolés et alimentés par des centrales diesel, en particulier dans sa partie occidentale.
Les centrales multi-mégawatts Renewstable développées par HDF (Hydrogène de France) constituent une alternative pertinente aux centrales thermiques, particulièrement polluantes, en combinant une énergie renouvelable intermittente et un stockage massif d’énergie sous forme d’hydrogène.
L’Asie du Sud-Est et de l’Est en ligne de mire
L’entreprise, qui doit ouvrir en 2024 à Blanquefort, près de Bordeaux, sa propre usine de piles à combustible à hydrogène de forte puissance, n’en est pas à son coup d’essai en Indonésie, où elle a créé une filiale en 2021. Ce protocole d’accord doit en effet lui permettre d’accélérer le développement de ses 22 projets actuellement en cours, dont celui de l’île de Sumba, actuellement le plus avancé.
Fin mars, c’est dans le secteur de la pétrochimie que l’énergéticien français signait un autre important protocole d’accord, avec Tripatra, l’un des principaux fournisseurs de solutions d’ingénierie dans l’énergie et la pétrochimie. Le secteur de la chimie est en plein développement avec 20 projets à l’horizon 2025 que les autorités souhaitent les plus décarbonés possible.
Créée il y a un peu plus de 10 ans, Hydrogène de France a développé une forte expertise dans l’hydrogène et s’appuie sur elle pour investir de nouveaux marchés (elle est aujourd’hui présente dans 25 pays). C’est également le cas en Indonésie où elle a signé en octobre dernier un protocole d’accord avec le Centre d’étude et d’essai pour l’électricité, les énergies nouvelles et renouvelables et les économies d’énergie (BBSP KEBTKE) du ministère de l’Energie et des ressources minérales (MEMR). Il permet de lancer des études conjointes combinant énergies renouvelables et stockage hydrogène et de développer des technologies écologiques en partenariat.
En Asie, elle s’appuie sur sa filiale indonésienne pour conquérir de nouveaux marchés soucieux de décarboner leur production d’énergie. En début d’année elle a ainsi noué un partenariat avec PetroVietnam Technical Services Corporation (PTSC) pour pallier ses problèmes d’intégration au réseau électrique. En multipliant les partenariats et projets de la référence dans la région, Hydrogène de France espère saisir des opportunités en Corée du Sud et au Japon, mais également à Singapour.
Sophie Creusillet