C’est une jolie opération que s’apprête à réaliser l’ETI française Bio UV, spécialiste de la conception/fabrication d’appareils de désinfection de l’eau par ultraviolets, électrolyse de sel, ozone et AOP. Elle est en phase de test avancé pour fournir à la Marine nationale américaine, l’US Navy, un système de traitement des eaux de ballast.
Précisément, l’entreprise occitane vient d’achever avec succès une première phase de tests menée dans son usine de Lunel, dans l’Hérault. Il s’agit d’une campagne de « tests d’acceptation en usine (FAT) » de son système de traitement des eaux de ballast Bio-Sea (BWTS) spécialement conçu pour l’US Navy. « Après avoir réalisé cette 1ère étape sur son site de production à Lunel, Bio-UV Group a l’autorisation d’expédier son système pour une installation et des tests opérationnels par l’US Navy » se réjouit l’entreprise dans un communiqué.
Comment a -t-elle pu se faufiler sur un tel marché, lorsqu’on connaît le protectionnisme appliqué sur les marchés publics de Défense, qu’ils soient américains ou d’autres puissance ?
Grâce à un partenariat. Bio-UV Group travaille avec The Columbia Group, Inc. (TCG), une société d’ingénierie américains, partenaire et maître d’oeuvre de ce projet de développement. En collaboration avec les ingénieurs concepteurs français, TCG a donc remporté en 2021 un contrat pour développer une version militaire du système de désinfection des eaux de ballast Bio-Sea aux rayons ultraviolets (UV-C) certifié par l’US Coast Guard (USCG) pour équiper les futurs navires de la US Navy.
L’attribution des contrats était en effet ouverte aux fournisseurs internationaux sur la base d’une proposition compétitive, complète Bio-UV dans son communiqué.
Le succès de l’étape des tests en usine, menées en présence d’experts dépêchés sur place par TCG et l’US Navy, était une étape critique à franchir pour la poursuite de ce projet pluriannuel de conception et de développement. « Le programme global a été élaboré pour répondre à l’objectif du gouvernement américain de fournir des navires avec une option de traitement des eaux de ballast, en fonction de la réussite du programme, en 2026 » précise encore l’ETI française, qui a travaillé « en équipe » avec les scientifiques et ingénieurs de l’US Navy, ainsi que les ingénieurs de TCG « pour atteindre cet objectif ».
« Cette première étape majeure met en lumière non seulement la qualité et l’efficacité de l’ingénierie et des technologies de la division maritime du groupe, mais aussi valorise le partenariat que nous avons établi avec l’US Navy et TCG dans la conception d’un système de traitement des eaux de ballast sur mesure capable de répondre aux exigences les plus strictes de l’armée américaine » se félicite Laurent-Emmanuel Migeon dans le communiqué.
Le système dédié développé par BIO-UV Group pour la US Navy, basé sur une filtration et des UV, est robuste et capable de gérer des débits allant jusqu’à 300m3/h. Les projets en cours prévoient la fabrication d’un second système capable de traiter jusqu’à 1 000 m3/h. De quoi constituer une belle référence internationale pour la poursuite du développement de cette activité de niche, développée dans le groupe depuis 2011. Ce dernier à réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires global de 51,3 millions d’euros, dont 55 % à l’export.
C.G